Département fédéral des finances
La Suisse bien notée par le FMI
Berne (ots)
Le Fonds monétaire international (FMI) considère que la Suisse mène une politique budgétaire et monétaire avisée, bien adaptée aux conditions du moment. Il préconise notamment l'affectation des excédents des budgets publics à l'amortissement des dettes et estime que des réformes sont encore nécessaires dans le domaine structurel. A son avis, la croissance économique en Suisse devrait s'atténuer et atteindre un niveau durable durant l'année en cours.
L'examen de la situation économique et financière des pays membres fait partie intégrante de l'activité de surveillance du FMI (article IV de ses statuts). Afin de procéder à l'examen annuel de la Suisse, une délégation du FMI a rencontré, du 19 au 29 janvier 2001, divers représentants de l'administration fédérale, de la Banque nationale suisse et de l'économie privée. Les principales conclusions de la délégation au terme de cette consultation annuelle sont les suivantes:
L'année dernière, la croissance économique a atteint 3,5 % en Suisse, dépassant ainsi les prévisions qui avaient été faites. La production ainsi que l'emploi ont pu être ramenés à un niveau correspondant aux capacités de production de la Suisse. Grâce à la prudence dont celle-ci a fait preuve dans sa politique monétaire et grâce aux efforts qu'elle a déployés et qui lui ont permis d'assainir son budget, ce fort taux de croissance n'a pas été suivi par des anticipations d'inflation croissante. Le FMI est d'avis que les perspectives économiques de la Suisse sont bonnes. Cependant, étant donné le contexte économique mondial ainsi que les effets de l'augmentation des taux d'intérêt par la BNS, il est probable que le taux de croissance de la Suisse rejoigne un taux d'expansion plus durable compris entre 2 et 2,5 %. De l'avis du FMI, le risque principal provient des incertitudes concernant l'ampleur possible du fléchissement conjoncturel des Etats-Unis. Une période de ralentissement soudain ("hard landing") donnant lieu à un fléchissement de la demande pourrait porter préjudice à l'économie suisse également.
Le FMI estime que les hausses des taux d'intérêts survenues à la fin 1999 et durant le premier semestre 2000 sont suffisantes pour contrer une poussée inflationniste. Le FMI salue le nouveau concept de politique monétaire de la Banque nationale suisse. Parallèlement, il recommande des améliorations dans la communication des décisions de politique monétaire.
Le FMI salue les progrès obtenus en matière de politique budgétaire. La forte croissance économique et le produit extraordinaire du droit de timbre et de l'impôt anticipé ont entraîné un excédent budgétaire substantiel pour l'année 2000. De même, la prudence budgétaire des cantons et communes a permis à ces derniers de réaliser également des excédents. Ces résultats positifs étant essentiellement dus à des facteurs temporaires, le FMI souligne la nécessité d'affecter ces excédents au désendettement. L'utilisation de ce surplus pour le financement de nouvelles tâches ou en faveur d'une réduction des impôts compromettrait le retour à l'équilibre du budget demandé par la constitution. Par ailleurs, des dépenses publiques supplémentaires stimuleraient inutilement l'économie pendant l'année en cours.
Pour le FMI, le projet de frein à l'endettement est judicieux d'un point de vue économique. Cet instrument permet d'établir l'équilibre budgétaire sur l'ensemble d'un cycle conjoncturel. Il autorise les déficits en période de récession et les excédents en période de reprise. La dette publique pourrait ainsi être stabilisée et le taux d'endettement par rapport au produit intérieur brut réduit.
Dans le domaine fiscal, le FMI estime que le train de mesures fiscales prévues par le Conseil fédéral (en particulier l'allégement fiscal des familles) est supportable sur le plan budgétaire. Concernant le droit de timbre, il n'est pas sûr que les allégements prévus suffiront pour empêcher le transfert des transactions boursières à l'étranger, compte tenu des nouvelles technologies et de l'accroissement de la concurrence à long terme. En plus des réformes en cours, le FMI préconise le réexamen approfondi du système fiscal suisse, en particulier pour ce qui est du rapport entre l'imposition directe et l'imposition indirecte.
A long terme, le défi à relever en matière de politique budgétaire sera d'atténuer la pression due au vieillissement de la population. C'est pourquoi le FMI approuve les mesures prises en vue d'assurer les prestations sociales et leur financement (p. ex. majoration de la taxe sur la valeur ajoutée). Par ailleurs, si elle entend éviter d'entraver sa compétitivité en raison de l'augmentation des cotisations sociales, la Suisse ne doit pas exclure la possibilité de réexaminer son système de financement des rentes de vieillesse.
Pour le FMI, les bonnes perspectives de l'économie ne doivent pas faire oublier la nécessité de poursuivre les réformes structurelles. Des progrès en la matière permettraient d'améliorer les perspectives de croissance à long terme de l'économie suisse. Il est encore trop tôt pour dire si les réformes engagées dans les années 1990 ont déjà déployé leurs effets sur la productivité et le potentiel de croissance. Le FMI constate que des efforts sont encore nécessaires en ce qui concerne le droit de la concurrence et la politique agricole. L'efficacité de la loi fédérale sur le marché intérieur doit être accrue et la position de la Commission de la concurrence renforcée. Concernant le secteur agricole, les efforts de réforme fournis jusqu'ici sont louables, mais ce ne sont que des mesures initiales qu'il convient de poursuivre de façon conséquente. Enfin, selon le FMI, la libéralisation des télécommunications et du marché de l'électricité doit être accélérée.
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