Le Comité d'aide au développement de l'OCDE a décidé de délier l'aide aux pays les moins avancés
Berne (ots)
Après de laborieuses négociations qui ont duré près de trois ans, les pays membres du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE ont adopté le 26 avril à Paris une recommandation sur le déliement de l'aide en faveur des pays les moins avancés. La Suisse s'est engagée activement pour que ce processus aboutisse. Le déliement est en effet une mesure importante en vue de renforcer la qualité et l'efficacité de l'aide.
Lors de la réunion à haut niveau du CAD qui s'est tenue à Paris du 25 au 26 avril, les pays membres du CAD ont adopté, avec un délai d'approbation formelle au 11 mai prochain, une recommandation par laquelle ils s'engagent à délier leur aide aux pays les moins avancés (PMA). A partir du 1er janvier 2002, les achats de biens et services financés par l'aide publique au développement aux PMA (48 pays actuellement) devront faire l'objet d'un appel d'offre international; ils ne pourront plus être restreints aux seuls fournisseurs nationaux. Le but visé par la recommandation est de faire profiter les PMA des avantages de mécanismes ouverts de passation des marchés. La recommandation n'entraînera aucun ajustement de la politique de coopération suisse, qui satisfait déjà à l'exigence du déliement pour les PMA. Par contre, elle offrira des opportunités d'affaires additionnelles pour les entreprises suisses.
La Suisse se félicite de cette décision unanime, qui représente un succès majeur du CAD et constitue l'aboutissement des efforts entrepris depuis 1998. Elle démontre la ferme volonté des membres du CAD de faire primer les considérations de qualité et d'efficacité de l'aide sur des avantages commerciaux à court terme. Ce geste revêt une importance particulière dans la perspective de la Conférence sur les PMA qui se tiendra à Bruxelles du 14 au 20 mai. Le déliement de l'aide est un pas concret dans la réalisation d'un développement basé sur un partenariat réel entre pays donateurs et pays bénéficiaires. Ces derniers devraient assumer une plus grande responsabilité vis-à-vis de leur propre développement. Quant aux pays donateurs, ils devraient atteindre une plus grande cohérence de leurs politiques de coopération dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.
Les ministres de la coopération ont également adopté des lignes directrices et des déclarations politiques portant respectivement sur la réduction de la pauvreté, les liens entre commerce et développement, le développement durable et la prévention des conflits. L'adoption de ces textes a été précédée par une discussion de fond sur les grands défis auxquels est confrontée actuellement la coopération internationale et les réponses que le CAD ainsi bien que ses membres pourraient y apporter. La discussion a été centrée sur la question de la cohérence des politiques dans l'optique de la lutte contre la pauvreté ainsi que sur celle des pays bénéficaires peu performants en matière de politiques de développement.
La réunion à haut niveau est le rendez-vous annuel le plus important du CAD; les ministres de la coopération et les chefs d'agence de développement y sont conviés pour débattre de questions fondamentales de l'aide au développement et pour définir les orientations futures des travaux du Comité. La délégation suisse est conduite à tour de rôle par la Direction du développement et de la coopération (DDC) ou le Secrétariat d'Etat à l'économie (seco). Cette année, elle l'était par l'ambassadeur Walter Fust, directeur de la DDC ; elle comprenait également Serge Chappatte, chef de la division politique de développement et coopération multilatérale de la DDC, Michel Mordasini, chef coordination des opérations au seco, et l'ambassadeur Wilhelm B. Jaggi, chef de la délégation suisse auprès de l'OCDE.
Contact:
Andreas Stuber, porte-parole de la DDC, Communication/Information,
tél. +41 31 323 08 63
Alan E. Kocher, chef du seco, tél. +41 31 322 29 02