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Schweizerischer Nationalfonds / Fonds national suisse

FNS: Image du mois février 2008: Consommation d'énergie

FNS: Image du mois février 2008: Consommation d'énergie
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Bern (ots)

- Indication: Des images peuvent être téléchargées sous:
     http://www.presseportal.ch/fr/pm/100002863 -
Bâtir des villes moins gourmandes
La température à l'intérieur d'une ville est généralement plus 
élevée qu'à ses alentours : on parle d'îlot de chaleur urbain. Dans 
le cadre du Programme nationale de recherche « Développement durable 
de l'environnement construit » (PNR 54), des chercheurs de l'EPFL 
s'intéressent à une meilleure gestion de ce phénomène. Avec  pour  
objectif une diminution des dépenses énergétiques liées au maintien 
du confort thermique dans les bâtiments.
L'îlot de chaleur urbain est un fait. Les activités humaines 
consomment de grandes quantités d'énergie, dont une part importante 
est transformée en chaleur ; les bâtiments offrent de multiples 
surfaces aux rayons du soleil, que les matériaux de construction 
absorbent très efficacement ; la rugosité du tissu urbain piège cette
chaleur, qui a plus de peine à se dissiper durant la nuit. Au final, 
la ville capte davantage de chaleur et se refroidit plus 
difficilement que les champs ou les forêts alentour. L'ampleur du 
phénomène dépend de nombreux paramètres urbanistiques tels que taille
et couleur des bâtiments, matériaux utilisés, largeur et orientation 
des rues, densité de l'habitat, etc. La différence de température 
entre une ville et ses alentours peut atteindre  une dizaine de 
degrés Celsius.
Phénomène complexe
Suivant le climat ou la saison, l'îlot de chaleur peut aussi bien 
contribuer à augmenter qu'à diminuer les dépenses énergétiques liées 
au maintien du confort thermique dans les bâtiments. Sous un climat 
froid, ce surplus de chaleur est bénéfique car il permet  de réduire 
la quantité d'énergie nécessaire au chauffage ; sous un climat chaud,
le combattre avec la climatisation augmente par contre la 
consommation d'énergie - ce qui produit encore davantage de chaleur à
l'extérieur ! Dans les zones où, comme en Suisse, les saisons sont 
fortement contrastées, la situation est encore plus compliquée : 
effet favorable en hiver, et négatif en été.
Mais si le phénomène est complexe, le constat est évident : l'îlot
de chaleur urbain influence le bilan énergétique des zones urbaines. 
Dès lors, comment le gérer au mieux pour améliorer ce bilan ? C'est 
la question que se sont posé Alain Clappier et Darren Robinson, 
chercheurs à l'EPFL, dans le cadre du Programme national de recherche
« Développement durable de l'environnement construit » (PNR 54).
Un modèle, trois échelles
Pour Alain Clappier, « la situation est différente pour chaque site, 
il n'y a pas de réponse empirique ». Les deux scientifiques ont dès 
lors décidé de développer un modèle numérique capable de simuler ce 
phénomène. Il se base sur trois modules qui travaillent à trois 
échelles différentes :
- le premier  simule, en trois dimensions, les données 
météorologiques d'un site, soit la température, la vitesse et la 
direction du vent ;
- le deuxième  calcule les échanges thermiques à l'échelle d'un 
quartier ; des ensembles de bâtiments y sont représentés sous forme 
de parallélépipèdes dont on détermine la hauteur, la largeur, la 
longueur, l'orientation, l'espacement, la couleur, le type de 
matériaux et le pourcentage de vitrage ;
- le troisième s'intéresse au bilan énergétique de chaque bâtiment ; 
il prend en compte le type de chauffage et de climatisation, le 
nombre d'occupants et le type d'activités.
Alain Clappier et Darren Robinson ont profité du suivi 
expérimental direct de l'îlot de chaleur en ville de Bâle, réalisées 
lors de la campagne de mesure BUBBLE* pour tester leur modèle. Les 
premiers essais montrent des résultats très encourageants : le modèle
et les mesures de terrain concordent. Les deux scientifiques peuvent 
maintenant créer des scénarii de développement urbain - transformer 
ou bâtir virtuellement des quartiers et des villes - et en étudier 
les conséquences sur le phénomène d'îlot de chaleur urbain.
Outil d'aide à la décision
Les urbanistes pourraient-ils utiliser ce modèle dans leur travail ? 
« C'est le but de nos travaux, déclare Darren Robinson. Mais 
attention, nous ne cherchons pas à dire aux urbanistes ce qu'ils 
doivent faire ! » En effet, le modèle ne fournit pas de réponse 
directive, mais permet d'explorer les conséquences environnementales 
de différents scénarii de développement urbain. Il s'agit donc avant 
tout d'un outil d'aide à la décision permettant de prendre en compte 
un paramètre encore trop souvent négligé.
Pour les deux chercheurs,  diminuer la consommation énergétique 
globale - et lutter contre les émissions de gaz à effets de serre et 
améliorer la qualité de l'air - est une problématique avant tout 
urbaine. Aujourd'hui déjà, plus de la moitié de la population 
mondiale réside en zone urbaine et la taille des villes ne cesse 
d'augmenter. Les transports et le maintien du confort thermique dans 
les bâtiments - deux thématiques très urbaines - sont les secteurs 
les plus gourmands en énergie fossile. Dans l'optique d'un 
développement durable, améliorer le bilan énergétique des villes est 
donc indispensable ; gérer au mieux le phénomène de l'îlot de chaleur
urbain peut y contribuer.
*BUBBLE : Basel Urban Boundary Layer Experiment
(http://pages.unibas.ch/geo/mcr/Projects/BUBBLE/)
Le texte et l'image de cette information peuvent être téléchargés 
sur le site web du Fonds national suisse: http://www.fns.ch > Médias 
> Image du mois

Contact:

Dr. Alain Clappier
EPFL
Laboratoire de pollution atmosphérique et du sol
1015 Lausanne
tél. +41 (0)21 993 61 60
e-mail : alain.clappier@epfl.ch

Dr. Darren Robinson
EPFL
Laboratoire d'énergie solaire et physique du bâtiment
1015 Lausanne
tél. +41 (0)21 693 45 43
e-mail : darren.robinson@epfl.ch

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