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Migros Museum für Gegenwartskunst: «MAJA BAJEVIC: Power, Governance, Labor»

Migros Museum für Gegenwartskunst: «MAJA BAJEVIC: Power, Governance, Labor»
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Zurich (ots)

20.05.-13.08.2017
Vernissage: Vendredi, 19.05.2017, 18h00-20h00

Dans une importante rétrospective, le Migros Museum für Gegenwartskunst expose l'oeuvre de l'artiste franco-bosniaque Maja Bajevic (*1967 à Sarajevo, Bosnie-Herzégovine). L'exposition met en avant la création de l'artiste de ces dix dernières années, complétée d'oeuvres réalisées pour l'occasion. Depuis le milieu des années 1990, Bajevic se consacre à différents thèmes autour des questions de la globalisation, de l'inclusion et de l'exclusion, de l'exploitation, du néolibéralisme et de leurs interactions. De la sorte, elle ne cesse de poser la question de l'identité et de l'appartenance à un pays de tout un chacun et s'interroge sur la façon dont ce processus se construit ou est au contraire empêché. La présentation du Migros Museum für Gegenwartskunst illustre le travail incessant de Bajevic sur des sujets tels que l'usage abusif du pouvoir et de la religion, la migration et la marginalisation de l'étranger ou la tension entre la dimension locale et mondiale. Bajevic inscrit son oeuvre dans la tradition d'un art qui assume une fonction sociale et informative et qui mise sur un changement de la conscience prédominante.

Parmi les travaux de Bajevic montrés dans l'exposition, nombreux sont ceux qui analysent dans leurs questionnements les diverses constellations et répartitions du pouvoir. L'artiste met tout particulièrement l'accent sur les mécanismes à la base des systèmes sociaux et politiques ainsi que sur leur potentiel de manipulation et de mise sous tutelle. Un propos récurrent de son analyse artistique est l'exercice du pouvoir des autorités politiques et religieuses et l'implication de ces dernières dans la conception du monde de chaque individu. Quels sont les instruments du pouvoir d'État et quelles stratégies et média utilise-t-il ? Où se situe la limite entre les faits et la manipulation ciblée étatique, économique ou religieuse, entre la propagande subtile et celle ouvertement politique ? Dans quelle mesure peut-on former une identité nationale ? Dans ce cadre, l'artiste utilise souvent la stratégie de la copie : en imitant les processus d'influence autoritaire, mais en les retirant cependant de leur contexte et du canal de communication habituel, ce qui les détourne de leur destination première, elle illustre des moments de manipulation ou d'instrumentalisation. Slogans politiques, devises et dictons propagandistes lui servent souvent de matériau artistique. Supports éphémères de contenus idéologiques, ils s'inscrivent dans la mémoire collective. Mais qu'en reste-t-il pour les générations suivantes ? Quels sont les contenus qui subsistent dans les livres d'histoire, quels sont ceux qui tombent dans l'oubli ? Il s'agit là des champs de tension dans lesquels la construction s'oppose aux faits, l'individu à la société, la stabilité à l'évanescence ou encore l'inclusion à l'exclusion que Bajevic ne cesse de traiter.

La critique de Bajevic des mécanismes du pouvoir est la manifestation de mots-clés comme « biopolitique » et « biopouvoir », évoqués depuis quelques années en philosophie et en histoire de l'art et dont le concept fut introduit par Michel Foucault dans son livre La volonté de savoir (1976). Foucault y décrit la tendance de l'État moderne à contrôler toujours plus le corps humain. Bajevic utilise à plusieurs reprises son propre corps comme surface de projection pour « juger » de quelle façon la biopolitique se mêle à une forme disciplinée du capitalisme qui considère sa « population » comme une masse productive et reproductrice. Elle y étudie aussi le rôle et la fonction de l'artiste au sein de cette structure. Le corps de l'artiste, soumis à une lecture purement biographique, serait trop réducteur. L'une des qualités des protocoles expérimentaux de Bajevic, souvent caractérisés par leur simplicité conceptuelle, est qu'ils s'adressent directement à l'observateur, le poussant à la réflexion et lui autorisant une multitude de lectures.

Maja Bajevic vit et travaille à Paris. Ces dernières années, ses travaux ont été montrés dans plusieurs expositions individuelles dans des institutions européennes : Daad Galerie, Berlin (2012) ; Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid (2011) ; Kunsthaus Glarus (2009). En parallèle, Bajevic était représentée dans les expositions collectives suivantes : Biennale de Venise (2015) ; 4e Biennale internationale de Çanakkale, Turquie (2014) ; The National Museum of Art, Oslo(2014) ; 4e Biennale de Thessalonique, Grèce(2013) ; Art Beijing, Chine (2012) ; Museum of Contemporary Canadian Art, Toronto (2011) ; Royal Academy of Arts, Londres (2010) ; Zacheta National Gallery of Art, Varsovie (2010); Documenta (2007).

Contact:

René Müller, responsable du service de presse et des relations
publiques, Migros Museum für Gegenwartskunst, Tel. +41 44 277 27 27,
rene.mueller@mgb.ch

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