Caritas Schweiz / Caritas Suisse
Les déplacés de la guerre en Syrie : La Suisse doit s'engager plus
- Un autre contenu multimédia
Luzern (ots)
La guerre en Syrie dure depuis maintenant quatre ans. La situation humanitaire s'est beaucoup aggravée et la situation de tout le Moyen-Orient est complètement déstabilisée. L'année 2014 a été la plus meurtrière de ces quatre ans de guerre : des 200 000 victimes que la guerre a causées, 76 000 sont mortes en 2014 seulement. Et le nombre de personnes qui ont besoin d'une aide humanitaire a doublé en 2014. La Suisse officielle réagit à cette tragédie sans nom par une attitude plutôt hésitante et pusillanime. Caritas invite la Confédération à agir avec plus de fermeté.
En Syrie même, plus de douze millions de personnes dépendent d'une aide humanitaire. Beaucoup d'entre elles ont dû fuir leur région pour échapper aux violences. Et les pays voisins de la Syrie accueillent désormais quatre millions de réfugiés syriens, dont la moitié sont des enfants et des jeunes.
Il faut 100 millions de francs par année
Récemment, le Conseil fédéral a décidé d'augmenter son aide à la Syrie de 30 millions à 50 millions de francs par an. Caritas estime que c'est encore trop peu au regard de l'ampleur de la tragédie des réfugiés syriens.
Caritas demande que la Suisse augmente cette aide à 100 millions de francs par an : le Réseau Caritas international a réussi depuis trois ans à collecter 300 millions de francs pour les réfugiés et les déplacés de guerre syriens, ce qui a permis d'assurer la survie de près d'un million de personnes. Ce sont des citoyennes et citoyens qui, par leurs dons, ont rendu cela possible. Dans ce contexte, cela ne semble pas exagéré que d'inviter la Suisse officielle à mettre à disposition chaque année 100 millions de francs pour cette aide.
Les signes positifs ne suffisent pas
Le Conseil fédéral, en affirmant récemment que la Suisse était prête à accueillir 3000 réfugiés syriens supplémentaires, a donné un signal favorable. La Suisse devrait maintenant, en sa qualité de membre à part entière des États membres de l'espace Schengen, jouer un rôle actif dans le domaine de l'aide humanitaire et de l'asile. Caritas : « Nous attendons de la diplomatie suisse qu'elle aborde activement les autres États membres pour les convaincre d'accueillir eux aussi un plus grand nombre de réfugiés syriens. » La diplomatie suisse doit s'engager sur les questions humanitaires de la même manière qu'elle le fait, à juste titre, sur les questions économiques.
Même si la volonté du Conseil fédéral est un pas dans la bonne direction, il reste très en deçà des attentes de Caritas. Lors de la révolution hongroise de 1956, la Suisse a offert l'asile à 14 000 réfugiés. Plus de 8000 réfugiés vietnamiens, cambodgiens et laotiens ont trouvé en Suisse une nouvelle patrie. Et lors de la guerre de l'ex-Yougoslavie, 30 000 personnes de Bosnie-Herzégovine et 53 000 réfugiés kosovars ont trouvé refuge en Suisse. Caritas encore : « Ce sont des faits, et ils prouvent que par le passé, notre pays a su se montrer très ouvert et généreux pour les personnes dans la détresse. Pourquoi cela ne serait-il pas possible vis-à-vis de la Syrie ? »
La politique de la servilité doit cesser
Caritas invite le Conseil fédéral à mener une politique plus ferme dans ce domaine : la politique servile de la compréhension de la peur de l'étranger et de la xénophobie doit cesser. Il s'agit en place et lieu de faire un vrai travail actif d'information et de sensibilisation étayé par des faits objectifs.
Contact:
Informations aux rédactions :
Katja Remane, responsable Communication Suisse romande, est à
disposition pour de plus amples informations, tél. +41 41 419 23 36,
courriel : kremane@caritas.ch
Des photographies ainsi qu'une carte des projets humanitaires pour
les réfugiés syriens de Caritas Suisse peuvent être téléchargées en
haute résolution au lien suivant : www.caritas.ch/photos