Caritas Schweiz / Caritas Suisse
Rapport sur le financement international des mesures climatiques dans les pays du Sud
La Suisse ne répond pas aux attentes
Luzern (ots)
Les pays du Sud ont besoin d'aide pour pouvoir se développer dans le respect du climat et la maîtrise du changement climatique. La Suisse, en tant que pays riche et coresponsable du changement climatique, a des devoirs à cet égard. En plus du travail de coopération internationale, il faut augmenter les fonds destinés aux projets climatiques dans les pays du Sud. Hier, le Conseil fédéral a expliqué concrètement comment il concevait ce financement. Selon Caritas, sa volonté de soutenir les pays pauvres reste largement en dessous des attentes.
Dans le cadre de l'Accord de Paris, les pays riches se sont engagés, conformément au principe du pollueur-payeur, à mobiliser d'ici 2020 au moins 100 milliards de dollars par année pour permettre aux pays pauvres de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (mitigation) et de prendre des mesures pour faire face aux conséquences dévastatrices du changement climatique (adaptation). Au regard de sa responsabilité globale et de sa prestation économique, la Suisse devrait verser au moins un milliard de francs par année. Mais le Conseil fédéral est prêt à s'engager pour seulement 450 à 600 millions de dollars, dont une «grande partie» devrait provenir de l'économie privée par le biais de fonds privés.
L'Accord de Paris parle de moyens financiers «nouveaux» et «supplémentaires» pour les projets relevant du climat dans les pays en développement. Mais le Conseil fédéral prévoit de prélever d'abord des fonds dans le budget du développement, comme il l'a déjà fait, et aux dépens de la lutte contre la pauvreté. De plus, il n'est pas prêt à dégager des sources de financement innovantes, supplémentaires et respectant le principe du pollueur-payeur, par exemple une taxe sur les billets d'avion, un impôt de consommation sur le kérosène et les énergies fossiles, ou un impôt climatique général sur les gaz à effet de serre. Selon Caritas, c'est clair et net: le Conseil fédéral ne peut se soustraire à son devoir vis-à-vis de l'Accord de Paris et se doit d'entreprendre des efforts plus marqués pour favoriser dans le monde un développement plus respectueux du climat et moins gourmand en émissions.
Les catastrophes naturelles dues au changement climatique sont globalement beaucoup plus dévastatrices dans les pays du Sud, car ces pays ne disposent pas des structures et des moyens nécessaires pour y faire face et les sociétés des pays en développement sont très vulnérables face à des événements qui gagnent à la fois en violence et en fréquence. Ces sociétés ont également besoin de plus de temps pour se remettre des effets des sécheresses, des inondations ou des cyclones. La longue expérience de Caritas Suisse en ce qui concerne les projets de protection climatique, de maîtrise des effets négatifs et de réduction des risques lui permet d'affirmer que les personnes pauvres sont aussi les premières à souffrir des conséquences du réchauffement de la planète.
Pour de plus amples renseignements:
Patrik Berlinger, responsable du service politique de développement,
Caritas Suisse, courriel: pberlinger@caritas.ch, tél. 041 419 23 95