Département fédéral des finances
Task force Pont aérien - résumé des informations orales
Berne (ots)
Lors de sa séance d'aujourd'hui, la task force «Pont aérien» a discuté des conditions nécessaires à la mise en place d'une nouvelle compagnie aérienne capable d'assurer une solide connexion de la Suisse au réseau aérien européen et intercontinental. Le maintien en activité des sociétés nécessaires à l'exploitation des aéroports fait partie de ces conditions. Il va de soi que la nouvelle compagnie devra être commercialement viable et que sa capitalisation devra reposer sur les plus larges bases possible. Durant la phase de création, il y a lieu de tenir compte, dans la mesure du possible, de la composante sociale et d'éviter que les avions de Swissair ne restent une nouvelle fois inopinément cloués au sol.
Lors des discussions relatives à la mise en place de la nouvelle société aérienne, il a été constaté qu'une telle opération n'était possible que sur la base de Crossair. En ce qui concerne la rentabilité future, la confiance est de mise dans la mesure où les activités principales de la nouvelle société aérienne peuvent sans aucun doute être considérées comme rentables (existence de marchés de haute valeur au départ de la Suisse, portefeuille de destinations choisi parmi les parts rentables des activités de l'ancienne Swissair et du réseau européen actuel de Crossair, structure des coûts favorable de Crossair et flotte performante d'appareils adaptés à la demande).
Scénarios pour une entreprise aérienne suisse - Présentation: André Dosé
Trois scénarios entrent en ligne de compte: Le scénario A 26/26/82» (Crossair reprend, en plus de ses 82 appareils, l'exploitation de 26 avions long-courriers et de 26 moyen-courriers), le scénario B «15/26/82» et le scénario 3 0/0/82». Les besoins en capital ont été estimés à 2,2 milliards de francs pour le scénario A, auxquels il faut ajouter 1 milliard supplémentaire pour assurer, à titre provisoire, l'exploitation de la flotte des long-courriers (horaire d'hiver d'une durée de 5 mois), pour autant que les recettes des activités aériennes puissent être utilisées pour couvrir les frais d'exploitation.
Le scénario B prévoit un besoin en capital de 1,6 milliard de francs. La réalisation du scénario A implique des coûts de transformation plus élevés contrebalancés par des coûts économiques globaux nettement moins élevés. Ces coûts économiques globaux seraient nettement plus élevés avec les scénario B et C. Avec ce dernier scénario, il ne serait pas réaliste de maintenir le «hub» de Zurich; dans ce cas, même l'exploitation de l'Euroairport de Bâle-Mülhouse et de l'aéroport de Genève serait entravée.
Dans le cas du scénario A, 14 % des 68 200 employés de SAirGroup devraient être licenciés (à savoir, 4 100 personnes en Suisse et 5 300 à l'étranger).
Le scénario B conduit au licenciement de 21 % du personnel (6 800 et 7700).
Le scénario C entraîne le licenciement de 40 % du personnel (14 500 et 12 500).
Suivant les scénarios, les coûts engendrés par les réductions de personnel se montent au niveau international, à 650 millions (dont 390 en Suisse), 1250 (620) ou 2 700 (1 300). Alors que l'ensemble des répercussions économiques peut être estimé à 2,5 milliards de francs pour le scénario A, les coûts du scénario C peuvent atteindre un multiple de ce montant.
Conséquences des différents scénarios - Présentation: Mario Corti
Mario Corti a décrit les conséquences des trois scénarios sur les activités, le nombre d'emplois et les coûts de restructuration des entreprises liées aux activités aériennes (voir annexe).
Liquidités de Swissair et des entreprises affiliées
Alors que le trafic aérien de Swissair devrait, sur la base de la planification des liquidités, être considéré comme garanti jusqu'au 28 octobre, la task force a diagnostiqué, chez les entreprises affiliées indispensables à l'exploitation aérienne (SR Technics, Swisscargo, Cargologic, Atraxis, GateGourmet, Swissport et Avireal), des manques de liquidités. Ceux-ci peuvent toutefois être compensés avec les moyens restants, provenant de l'achat des actions par les banques. La mise à disposition du crédit de transition des banques, d'un montant de 250 millions - est actuellement urgente vu l'envergure des répercussions possibles. D'autres mesures visant à garantir les infrastructures les plus importantes seront examinées par Unique airport SA Zurich, en collaboration avec l'Office fédéral de l'aviation civile.
Octroi de concessions à la nouvelle compagnie aérienne
L'OFAC effectue les préparatifs en vue de la mise en oeuvre du projet d'exploitation de la nouvelle compagnie suisse d'aviation. Il lui incombe en premier lieu de préparer, à l'intention du DETEC, les décisions concernant les concessions de routes. Crossair a déjà soumis des demandes pour une partie des vols de courte et moyenne distance, mais non pour ceux de longue distance. L'OFAC a la possibilité d'accorder une autorisation provisoire d'exploitation valable jusqu'au 28 octobre 2001 et ce, afin de permettre à la nouvelle société d'exploiter le nouveau plan de vol tout en garantissant le déroulement, selon les normes, de la procédure d'autorisation en la matière. Pour obtenir cette autorisation, la compagnie doit cependant disposer d'une licence de l'OFAC qui règle l'organisation de l'exploitation et de l'entretien.
Les. En outre l'OFAC a intensifié son activité de surveillance dans le domaine de l'exploitation et de la technique, pour tenir compte du fait que les employés de Swissair travaillent dans des conditions difficiles et sont soumis à une pression psychique qu'il convient de ne pas sous-estimer. L'objectif de l'OFAC consiste à garantir le maintien d'une sécurité maximum dans le service aérien.
Task force «Pont aérien»
La task force «Pont aérien» a été créée le 5 octobre sous la direction de la Confédération. Elle comprend des représentants de l'Administration fédérale des finances, de l'Office fédéral de l'aviation civile, du Département fédéral de l'économie, des deux grandes banques, du groupe Swissair, de Crossair, des trois aéroports de Zurich (Unique), Bâle et Genève ainsi que des associations de personnel. Les quatre autres départements fédéraux participent aux travaux avec voix consultative.
- Sa tâche principale consiste à assurer les échanges d'informations nécessaires à la coordination et à la planification des opérations ainsi qu'à la mise à disposition des liquidités indispensables à la poursuite des activités de la Swissair ainsi que des infrastructures aéroportuaires.
- La task force est chargée de veiller à ce que les moyens soient engagés le plus rationnellement possible en vue d'atteindre les buts fixés. Elles prépare les bases nécessaires à la prise des décisions par les organismes compétents.
- Elle n'a pas pour vocation de soutenir les activités opérationnelles de la Swissair et de Crossair, dans lesquelles la Confédération n'a pas à s'immiscer. Elle ne saurait en effet assumer les fonctions dévolues à la direction des entreprises concernées.
Task force »Personnel de Swissair
Le 1er octobre 2001, le chef du Département fédéral de l'économie a institué une task force «Personnel de Swissair», chargée de trouver, en collaboration avec les autorités cantonales compétentes, des solutions pour éviter le chômage aux collaborateurs de Swissair licenciés et pour aider les personnes au chômage à réintégrer le marché du travail. Cette cellule d'intervention devra de plus jouer un rôle d'intermédiaire et de conseiller quant à l'élaboration et au financement d'un plan social. Le plan social devra être mis au point sous la responsabilité des partenaires sociaux. La Confédération ne participera pas à son financement.
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