Deux ans après l'accident du Gothard, l'amélioration de la sécurité est confirmée
Berne (ots)
24 octobre 2003: voilà deux ans que le Gothard a été le théâtre d'un incendie dramatique qui, provoqué par une collision de deux camions, faisait 11 morts. Etabli par à la police tessinoise, le dossier de l'accident est clos depuis une année environ. La facture s'élève à quelque 14 millions de francs. Pour accroître la sécurité, l'infrastructure du tunnel a fait l'objet de diverses mesures (renouvellement de la ventilation, amélioration de la signalisation des issues de secours et de la sonorisation), tandis que des dispositions ont été prises au niveau de la gestion de la circulation (système du compte-gouttes). Dans ce contexte, le trafic lourd s'est stabilisé pour se fixer à 3500 camions par jour. La police et le ministère public tessinois ont reconstitué avec précision l'origine de l'accident, dont le dossier est clos depuis presque douze mois (voir l'encadré). Cette tragédie a engendré des coûts directs de 14 millions de francs, assumés à hauteur de 11,8 millions de francs par la Confédération. Les travaux de déblaiement et les réparations du tunnel ainsi que l'ouverture prolongée de la route du col du Gothard en constituent les postes principaux. Ce montant ne comprend par contre pas les frais encourus par les particuliers et les indemnités versées aux proches des victimes. Les questions juridiques à régler en matière d'assurance sont traitées par le Ministère public de Bellinzone.
Infrastructure optimisée du tunnel
Au niveau de l'infrastructure, le projet d'installation de nouveaux clapets coupe-feu a été accélé-ré aussitôt après l'accident, ce qui a permis de les mettre en service le 30 septembre 2002. Simultanément, la ventilation a été modifiée pour être mise systématiquement en régime trans-versal, tandis que le logiciel destiné à réduire les temps de réaction en cas d'incident a été op- timisé. Cet aménagement partiel garantit une aspiration plus rapide et plus ciblée des fumées toxiques dégagées lors d'incendies. La signalisation des issues de secours et la sonorisation des abris par la mise en place de haut-parleurs supplémentaires ont été par ailleurs amélio-rées et de nouveaux panneaux d'information ont été apposés. En outre, les centrales de ventilation ont été dotées de parois et de portes coupe-feu ainsi que d'une isolation thermique pour protéger les équipements de sécurité. Un second système de ventilation est prévu pour les galeries de protection, ce qui permettra d'approvisionner ces dernières et les abris d'air frais si le système principal de ventilation tombe en panne. Enfin, un schéma complet d'exploitation est en cours d'élaboration. Il a pour but une répartition plus claire des responsabilités.
Mesures de gestion du trafic
A ces dispositions applicables en cas d'incident s'ajoutent diverses mesures mises en oeuvre pour réduire le risque d'accidents. C'est ainsi que depuis octobre 2002, le trafic lourd circule en régime bidirectionnel, le débit étant limité à environ 1'000 unités-voitures légères (UVL) par heure. Ce mode de gestion contribue fortement à optimiser la sécurité, notamment en diminuant au minimum la probabilité de voir deux ou plusieurs poids lourds être impliqués dans un même accident.
Un an après avoir été introduit, le système du compte-gouttes permet de constater que la situation s'est globalement calmée sur les axes de transit et que le trafic a gagné en fluidité. Pour rendre le tunnel encore plus sûr, il convient avant tout d'optimiser le mode de régulation de ce dispositif. Généralement exercée de façon manuelle jusqu'ici, la limitation précitée (1'000 UVL) a pu être assurée à quelques rares exceptions près. Une automatisation partielle du système, dont la gestion centralisée engloberait les aires d'attente avancées, pourra apporter des améliorations. C'est dans ce sens que l'Office fédéral des routes élabore actuellement les projets visant à mettre en place une gestion à grande échelle du transport routier des marchandises à travers les Alpes.
Cela dit, il est certain que les centres de contrôle du trafic lourd prévus en première priorité ainsi que l'aménagement d'aires d'attente en dehors des routes nationales contribueront également à optimiser la sécurité routière dans son ensemble. La gestion du trafic s'en trouvera donc encore améliorée.
L'accident du 24 octobre 2001
Le 24 octobre 2001 à 9h39, une grave collision s'est produite entre deux poids lourds dans le tunnel routier du Gothard. Un peu moins d'un kilomètre après y être entré par le sud à Airolo, un camion belge, touchant la paroi à une vitesse d'environ 40 km/h, est déporté sur la gauche. Le chauffeur italien du camion venant en sens inverse réussit certes à freiner et à passer sur la chaussée opposée, mais ne parvient pas à éviter la collision latérale (conclusion de l'enquête du ministère public tessinois). Le choc crève un réservoir, dont s'échappe du fuel. Un court-circuit provoqué au niveau d'un câble électrique met le feu au mélange fuel- air. Aussitôt, les deux véhicules et leur chargement (dont des centaines de pneus) s'embrasent, faisant grimper la température largement au-dessus de 1'200°. Dix personnes meurent intoxiquées par la fumée, une autre périt carbonisée.
DETEC Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication