Congrès Mondial Sida à Bangkok : la prévention à nouveau au premier plan
Zurich/Bangkok (ots)
L'Aide Suisse contre le Sida tire un bilan positif du XVème Congrès Mondial Sida. L'édition 2004, qui se termine demain, a prouvé que les stratégies de prévention poursuivies en Suisse consistant à promouvoir l'utilisation de préservatif et à poursuivre les stratégies de réduction des risques auprès des toxicomanes ont valeur de modèle dans des pays aujourd'hui particulièrement touchés.
La Thaïlande est, après le Cambodge, le pays d'Asie le plus touché par l'épidémie du sida. Après avoir évoqué la stratégie de " tolérance zéro " envers les toxicomanes chez lesquels la séroprévalence est estimée à 50 %, le Premier Ministre de Thaïlande a annoncé au début de la Conférence que son gouvernement examinait le recours à des solutions de réduction des risques consistant à développer la prévention du VIH/sida sans passer par la criminalisation. Dorénavant, les usagers de drogues ne seraient plus considérés comme des délinquants mais comme des patients. Cette nouvelle confirme que la stratégie poursuivie en Suisse depuis les débuts de l'épidémie qui a permis la forte réduction du nombre de nouvelles infections au VIH chez les toxicomanes, s'est avérée juste. L'Aide Suisse contre le Sida espère que ce revirement de la stratégie thaïlandaise valide l'expérience de la provision de seringues et de la proximité aux consommateurs de drogues par injection pratiquée en Suisse. L'ASS souhaite que le choix thaïlandais, salué par l'ensemble de la communauté internationale présente à la Conférence, inscrive dans le durée la politique de réduction des risques pratiquée en Suisse par le développement d'instruments juridiques.
Par ailleurs, de nombreuses personnes issues des milieux professionnels de la prévention du VIH/sida ont critiqué l'attitude du gouvernement américain ainsi que d'autres pays à l'égard de la promotion du préservatif qu'ils préfèrent remplacer par la promotion de la chasteté et de la fidélité au sein du couple. Cette stratégie est considérée par plusieurs organisations comme " irresponsable " voire " criminelle ", notamment en fonction de la réalité vécue par les femmes qui souvent ne choisissent pas avec qui elles peuvent entretenir des relations sexuelles. Il importe donc d'investir des ressources spécifiques à des mesures de prévention contrôlées par les femmes (préservatif féminin, microbicides).
Sous le titre " Access for all ", " Accès à tous ", la Conférence a constitué une nouvelle étape par rapport à la précédente édition qui s'est déroulée il y a deux ans à Barcelone. En effet, il a été démontré d'une part que des efforts financiers sont attendus ces prochains mois afin de généraliser l'accès aux traitements (on estime pour l'instant à 150'000 le nombre de personnes y ayant accès en Afrique alors qu'ils et elles sont plus de 26 millions à en souffrir), et d'autre part, que les efforts de prévention doivent revenir au premier plan, dans la mesure où toute infection évitée constitue une victoire face au VIH/sida. L'ASS attend des autorités suisses qu'elles reconsidèrent leur participation à la hausse au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et qu'elle consolide les montants accordés en Suisse.
Bangkok: Roberto Induni directeur de l'Aide Suisse contre le Sida Mobile +41/78/710'20'62 joignable aujourd'hui jusqu'à 16 heures (heure d'été de l'Europa centrale)
Zürich: Christoph Schlatter responsable médias de l'Aide Suisse contre le Sida Mobile +41/79/774'77'62