Schweizerisches Rotes Kreuz / Croix-Rouge Suisse
La dignité humaine est intangible
Berne (ots)
(crs) Lors du séminaire organisé le 18 octobre dernier par la Croix- Rouge suisse (CRS) sur la question « La dignité humaine est-elle négociable ? », le durcissement de la politique de lasile a fait lobjet de vives critiques. La manifestation a réuni à Berne près de 180 chercheurs et représentants des ONG. Les participants ont également soulevé la question de la protection des sans-papiers et des requérants dasile.
« La dignité humaine est due à chacun, quil soit riche ou pauvre, foncé ou clair de peau, croyant ou non-croyant, de sexe féminin ou masculin, étranger ou autochtone » : tels sont les termes par lesquels Jörg Paul Müller, professeur de droit constitutionnel, a ouvert le séminaire. Se référant aux structures « daccueil minimal », réservées aux requérants déboutés, il formule une question provocante : « Quelle quantité de mal-être lEtat peut-il infliger intentionnellement à une personne afin quelle divulgue son identité ou quitte la Suisse ? » La Constitution fédérale suisse y répond sans ambiguïté. Elle interdit systématiquement dexercer des pressions psychiques ou physiques sur une personne pour la contraindre à agir dune manière déterminée. Cela constituerait une atteinte à son libre arbitre et, partant, à sa dignité.
Les intervenants se sont en outre penchés sur les conditions de vie des sans-papiers en Suisse et sur leur accès aux soins. Jürg Schertenleib, de lOrganisation suisse daide aux réfugiés (OSAR), rappelle que lexclusion des requérants déboutés du régime de laide sociale de lasile a fait de nombre dentre eux des sans-papiers. Myrtha Welti, de la Commission fédérale des étrangers (CFE), revient à son tour sur le rôle du groupe de travail Sans-papiers dans lexamen indépendant des dossiers. Par sa fonction, cet organe fait figure dinterface entre les cantons et la Confédération.
La table ronde a réuni des représentants de la recherche et des organisations non gouvernementales (ONG). Ils ont convenu de la nécessité de défendre, en toute circonstance, les droits fondamentaux des personnes vulnérables, telles que les sans-papiers et les personnes ayant fait lobjet dune décision de non-entrée en matière. Selon eux, la garantie de structures leur permettant daccéder aux soins et à une aide durgence incombe à lEtat. Elle ne relève en aucun cas de la compétence des ONG ni des uvres dentraide. Actuellement, ces dernières en sont toutefois réduites à suppléer lEtat en soulageant la détresse là où il a abdiqué ses responsabilités, et à dénoncer ses déficits.
Pour tout complément dinformation : Hugo Köppel, responsable du service Asile, département Migration de la Croix-Rouge suisse, tél. 079 701 11 78
Ce texte peut être consulté sur le site Internet www.redcross.ch (Presse).