Union professionnelle suisse de l'automo
Service antipollution: Faut-il supprimer le contrôle de protection de l'environnement sur les véhicules?
Berne (ots)
Aujourd'hui toutes les voitures neuves avec moteur à essence sont équipées du système OBD (On-Board-Diagnose), le TCS demande à l'Office fédéral des routes (OFROU) de supprimer le service obligatoire antipollution pour les véhicules avec OBD. On oublie à cet égard que le système OBD ne remplace pas le service antipollution. L'Union professionnelle suisse de l'automobile (UPSA) plaide pour le maintien du service antipollution.
Cela fait maintenant 15 ans que l'entretien du système antipollution est obligatoire pour des raisons de protection de l'environnement. Il comprend la mesure des concentrations de monoxyde de carbone (CO), de dioxyde de carbone (CO2) ainsi que d'hydrocarbure (HC) dans les gaz d'échappement. Au début de l'année 2001, les prescriptions ont été renforcées comme dans les pays de l'UE. Des valeurs limites plus strictes (Euro3) et le système OBD sont aujourd'hui prescrits pour les voitures neuves. Un témoin de diagnostic (MIL) logé dans le tableau de bord du véhicule indique au conducteur tout mauvais fonctionnement éventuel du système de réduction des rejets nocifs.
Le système OBD ne remplace pas le service antipollution. Son rôle est de superviser le fonctionnement du pot catalytique en mesurant la concentration résiduelle d'oxygène dans les gaz d'échappement. Les rejets effectifs du véhicule ne sont donc pas identifiés. Il manque en conséquence un contrôle différencié des trois composants des gaz d'échappement (CO, CO2, HC) pour pouvoir remédier aux causes précises des dysfonctionnements au niveau du moteur. De plus, l'étanchéité et le bon état d'autres éléments importants intervenant dans la qualité des rejets dans l'atmosphère (tels que le filtre à air, le circuit d'échappement et le système de contrôle d'évaporation d'essence) ne sont pas vérifiés.
Par ailleurs, le système OBD peut avoir tendance à se déclencher par erreur dans certaines conditions critiques de fonctionnement. Pour prévenir ces situations, le système de surveillance se désactive automatiquement. C'est le cas, par exemple, lorsque la température extérieure est inférieure à moins 7 °C, lorsque le réservoir d'essence est rempli à moins de 20 % de sa capacité, lorsque la température du moteur n'a pas atteint 58 °C ou lorsque le véhicule se situe à plus de 2.500 m d'altitude. Mais il y a d'autres situations encore dans lesquelles le système OBD présente des faiblesses. C'est ainsi que les concentrations des gaz d'échappement qui devraient allumer le témoin de contrôle sont dans certains cas 7,5 fois supérieures aux valeurs maximales prescrites par la loi pour les véhicules qui répondent à la norme des gaz d'échappement Euro 4.
Faut-il simplement balayer de longues années de progrès dans la qualité de l'air?
Les intervalles d'entretien des voitures actuelles sont de plus en plus longs. Il y a de moins en moins d'occasions pour que le véhicule soit examiné par un spécialiste susceptible de constater à temps le fonctionnement du témoin de diagnostic. Certains constructeurs automobiles envisagent en effet déjà de concevoir des véhicules avec un intervalle d'entretien de 50.000 km. De plus, le premier contrôle officiel d'un véhicule neuf n'intervient qu'au bout de quatre années. On peut dès lors s'attendre à ce qu'il y ait des véhicules qui polluent inutilement l'atmosphère pendant quatre ans alors qu'ils sont équipés du système OBD, uniquement parce que l'automobiliste ne connaît pas les raisons du fonctionnement du témoin de diagnostic ou n'y prête pas attention!
Lorsque le système de dépollution des gaz d'échappement est défectueux - par exemple à cause du mauvais fonctionnement du pot catalytique - les émissions nocives de CO, NOx et HC ne sont pas doublées ou triplées mais multipliées par 100 à 400 ! Si pour seulement 3% des véhicules de l'ensemble du parc automobile le système de dépollution des gaz d'échappement ne fonctionne pas correctement, cela représente une multiplication par dix des rejets nocifs. Il est en conséquence irresponsable de laisser largement au hasard notre qualité de l'air.
L'OFEFP, auto-suisse, l'ASA, la Police, l'Allemagne et l'Autriche sont pour le service antipollution
L'OFEFP, auto-suisse, l'ASA ainsi que la Police sont pour le maintien du service antipollution. L'OFROU veut également conserver ce service, mais sous une forme simplifiée (en supprimant la mesure de CO). Dans la directive n° 96/96/CE, l'Union européenne exige l'examen périodique de l'équipement intervenant dans les émissions de gaz d'échappement, même pour les véhicules avec système OBD. La directive modifiée n° 2001/9/CE enjoint aux Etats membres de poursuivre la mesure de la teneur en CO à régime accéléré. Les affirmations du TCS annonçant une suppression de la mesure des gaz d'échappement en Allemagne et en Autriche sont en conséquence erronées.
Eviter les mauvaises décisions prises à la hâte
Le système OBD ne remplace pas le service antipollution ! Il ne mesure pas les concentrations effectives des gaz d'échappement et ne remplace pas l'entretien. De plus, il est désactivé dans de nombreuses situations de fonctionnement du véhicule. Les valeurs limites qui donnent lieu au fonctionnement du témoin de diagnostic sont trop élevées et les connaissances des automobilistes sur le fonctionnement de ce témoin sont insuffisantes. Il est en conséquence irresponsable de jeter tout simplement par-dessus bord les progrès réalisés au terme de longues années en matière de qualité de l'air. L'UPSA s'engage en conséquence pour le maintien du service antipollution.
Contact:
Peter W. Schneider
Directeur de l'UPSA
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