Schweizerischer Nationalfonds / Fonds national suisse
La prudence reste de mise malgré les avancées théra-peutiques
Journée mondiale du sida: résultats de l'Etude suisse de cohorte VIH
Bern (ots)
Les multithérapies contre le sida fonctionnent de mieux en mieux. Elles ne protègent toutefois pas contre d'autres maladies sexuellement transmissibles. Toute personne sous traitement qui n'utilise pas de préservatifs vit dans une sécurité illusoire. Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus des projets de l'Etude suisse de cohorte VIH, soutenue par le Fonds national suisse.
Des médicaments contre le virus du sida existent depuis un quart de siècle. La thérapie n'a cessé de se développer et les patients occidentaux bénéficient aujourd'hui de traitements antirétroviraux combinés. La stratégie se base sur l'idée que des virus en continuelle mutation ont davantage de difficultés à développer des résistances contre plusieurs médicaments différents - trois ou plus - administrés en même temps.
Les virus affichent une moindre résistance aux nouveaux médicaments Huldrych Günthard, de l'Hôpital universitaire de Zurich, et ses collègues de l'Etude suisse de cohorte sur le VIH ont démontré (*) au début 2012 que les nouvelles multithérapies contribuent à réduire encore davantage la marge de manoeuvre des virus que ne le faisaient les thérapies appliquées au début des années 2000. Les virus résistants se développaient 2,6 fois au cours de 100 années-patients (c'est-à-dire chez 100 patients dans le cadre d'une année, chez 50 patients sur deux ans) - alors que la résistance aux traitements les plus récents n'est que de 1,5 à 1,9 fois. Les chercheurs attribuent ces améliorations au fait que les nouvelles thérapies combinées ne sont pas seulement plus efficaces mais aussi mieux tolérées par les patients, donc prises avec plus de régularité.
Propagation dramatique de l'hépatite C Les progrès continuels du traitement ont baissé le risque de transmission du sida. Cependant, cette situation peut inciter certaines personnes à se croire en sécurité, ce qui est illusoire. C'est en tout cas ce que suggèrent les résultats de l'Etude suisse de cohorte VIH publiés récemment (**). Ils montrent que l'hépatite C a commencé à se propager comme une traînée de poudre chez les patients VIH homosexuels au cours des dernières années. Alors que les hétérosexuels manifestent un taux d'infection constamment bas et que pour 100 années-patients le virus de l'hépatite contaminait, en moyenne, seulement 0,4 personnes, le taux d'infection a grimpé en flèche chez les personnes homosexuelles: le virus atteint en moyenne 4,1 personnes pour 100 années-patients. Par rapport aux chiffres de 1998, cela représente dix-huit fois plus de contaminations.
L'utilisation irrégulière du préservatif est le facteur de risque le plus important qu'ont identifié les chercheurs. En effet, bien que la peur du sida ait diminué à juste titre, il ne faut pas oublier que d'autres maladies se transmettent lors de rapports sexuels. "Il convient de rester prudent", indique Huldrych Günthard.
(*) de Wyl V., Yerly S., Böni J., Shah C., Cellerai C., Klimkait T., Battegay M., Bernasconi E., Cavassini M., Furrer H., Hirschel B., Vernazza P.L., Ledergerber B., Günthard H.F.; Swiss HIV Cohort Study (2012). Incidence of HIV-1 drug resistance among antiretroviral treatment-naive individuals starting modern therapy combinations. Clin Infect Dis. 54:131-40
(**) Wandeler G., Gsponer T., Bregenzer A., Günthard H.F., Clerc O., Calmy A., Stöckle M., Bernasconi E., Furrer H., Rauch A.; Swiss HIV Cohort Study (2012). Hepatitis C Virus Infections in the Swiss HIV Cohort Study: A Rapidly Evolving Epidemic. Clin Infect Dis. 55:1408-1416
(disponible au format PDF auprès du FNS ; e-mail: com@snf.ch)
L'étude suisse de cohorte VIH L'objectif de cette étude créée en 1998 consiste à mieux comprendre l'infection par le VIH et la maladie du sida, ainsi qu'à améliorer l'encadrement des patient-e-s. Toutes les cliniques suisses spécialisées dans le VIH (Bâle, Berne, Genève, Lausanne, Lugano, St-Gall et Zurich) ont collecté et évalué des données sur l'évolution de la maladie parmi plus de 16'000 patient-e-s infectés par le VIH. A l'heure actuelle, plus de 8'400 personnes participent à l'étude suisse de cohorte VIH, dont presque un tiers sont des femmes. www.shcs.ch
Le texte de ce communiqué de presse est disponible sur le site Internet du Fonds national suisse: www.fns.ch > Médias > Communiqués de presse
Contact:
Prof. Dr. med. Huldrych Günthard
Klinik für Infektionskrankheiten und Spitalhygiene
Hôpital universitaire de Zurich
Rämistrasse 100
8091 Zurich
tél.: +41 (0)44 255 34 50
E-Mail: huldrych.guenthard@usz.ch