Schweizerischer Gewerkschaftsbund SGB
Financement de lAI: La commission du Conseil des États veut soumettre lAVS à une gigantesque razzia
Berne (ots)
Bern La commission de la sécurité sociale et de la santé publique (CSSS) du Conseil des États veut piller lAVS. 20 milliards de francs, cest-à-dire presque la moitié de la fortune de lAVS, serviraient ainsi au désendettement de lAI et à la création dun capital initial versé dans un fonds AI (1). Le capital de lAVS appartient aux assuré(e)s et sert à garantir les rentes vieillesse et survivants. En priver tel quel les assuré(e)s revient à voler la fortune du peuple, dune façon encore jamais vue en Suisse et que les assuré(e)s naccepteront sans aucun doute jamais. Les exigences de la CSSS vont très loin. En effet, elle veut soumettre en plus les citoyennes et citoyens à un chantage : selon sa proposition, lAI ne bénéficiera de recettes supplémentaires (sous forme dune hausse de la TVA) que si le peuple accepte ce pillage de lAVS.
LAI a de toute urgence besoin de recettes supplémentaires. Elle souffre dun déficit structurel et ploie sous dimportantes dettes. Pendant des années, la majorité parlementaire est restée passive et a refusé des recettes supplémentaires à lAI. Elle est donc entièrement et directement responsable de lactuel désastre. Mais aujourdhui, au lieu dassumer ses responsabilités à légard des assuré(e)s et de lAI, ainsi que dassainir une bonne fois rapidement et de manière durable cette dernière (2), elle préfère soccuper dautre chose : la création dun fonds AI autonome nest pas urgente et ne lui rap-portera pas un centime. Cette mesure naura un sens quune fois que lAI aura été assainie (mais pas sur le dos de lAVS !). Il faudrait en outre, également si lAI dispose dun fonds autonome, garantir que déventuels déficits de cette assurance soient préfinancés par la Confédération. La très bonne situation financière dans laquelle se trouve actuellement cette dernière offre en outre une marge de manuvre au désendettement de lAI sans avoir à diminuer la fortune de lAVS.
Sinon, ce petit jeu dangereux (consumer la fortune de lAVS pour lAI) reprendrait immédiatement. Ce dont la CSSS du Conseil des États entend manifestement saccommoder.
Le tournant annoncé par la droite en matière dAVS étonne aussi : à peine le fonds de lAVS diminue-t-il ne serait-ce que dans une mesure infime, une année, des mesures daustérité (lire : un démantèlement des prestations) sont demandées, afin de « consolider à long terme » cette assurance. Or, il sagit maintenant dabaisser subitement de moitié, ou de plus encore, le fonds de lAVS. Cette proposition cache une intention, à savoir : dotée dun « coussin de sécurité » aussi maigre, lAVS ne serait plus guère en mesure de faire face aux fluctuations de la conjoncture. Dans les périodes difficiles, la pression au démantèlement de ses prestations serait de ce fait très forte.
Colette Nova (079 428 05 90), secrétaire dirigeante de lUSS en charge de ce dossier, et Pietro Cavadini (079 353 01 56), responsable de linformation et des campagnes à lUSS, se tiennent à votre disposition pour tout complément dinformation.
(1) Les dettes de lAI envers lAVS se montent actuellement à 10,5 milliards de francs et augmentent chaque année denviron 1,5 mil- liard. Il faut donc sattendre à ce quelles soient de 13,5 milliards dans 2 ans, de 15 milliards en 3 ans, et ainsi de suite. Avec les 5 milliards du « fonds de réserve », le montant total sélèvera rapidement à 20 milliards. Prévoir une réglementation au niveau de la loi, voire dune ordonnance prendra du temps. Et cela pourra prendre encore plus de temps, à voir avec quelle lenteur le parlement soccupe actuellement du financement de lAI.
(2)Pour éliminer un déficit structurel, des recettes supplémentaires limitées dans le temps (hausse de la TVA) ne sont de toute façon ob- jectivement pas la bonne solution. Pour un désendettement par contre, des recettes supplémentaires limitées dans le temps sont une mesure correcte.