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« Tu te tais ou tu pars ! »/ C'est indigne de notre démocratie

Bern (ots)

Accompagnés de 300 représentant(e)s de commissions
d'entreprise, l'Union syndicale suisse (USS) et le syndicat Unia ont 
remis au Conseil fédéral une lettre ouverte qui exige une meilleure 
protection contre les licenciements antisyndicaux et 
antidémocratiques. Il n'est pas question que des représentant(e)s du 
personnel soient punis quand ils exercent leurs tâches conformément à
la loi. Cette lettre ouverte a été signée par 1234 membres de 
représentations du personnel. Elle demande la mise en place d'une 
protection efficace contre les licenciements abusifs et la création 
d'une base légale permettant d'annuler les licenciements abusifs de 
représentant(e)s du personnel.
En Suisse, il est possible de simplement licencier des personnes 
qui exercent des mandats syndicaux, comme par exemple les membres de 
commissions d'entreprise. Et si le caractère abusif d'un tel 
licenciement antidémocratique est constaté par un tribunal, le 
réengagement de la personne concernée n'est pas prescrit ; cela, 
contrairement à ce qui est le cas dans les pays limitrophes.
« Le droit et la liberté de créer des syndicats et d'agir 
syndicalement (...) font partie des normes de travail fondamentales, 
(...) qui doivent être respectées et garanties sur toute la planète 
», a constaté le président de l'USS, Paul Rechsteiner, lors de la 
conférence de presse de ce jour. Et c'est là un droit que la Suisse 
s'est engagée à respecter en ratifiant la Convention n° 89 de 
l'Organisation internationale du Travail (OIT). C'est pour cela qu'en
2003, l'USS a déposé auprès de l'OIT une plainte contre la Suisse. 
Alors que le Comité de la liberté syndicale de l'OIT a ensuite blâmé 
la Suisse, le Conseil fédéral n'a, jusqu'à récemment, rien fait pour 
modifier en conséquence la loi. Les employeurs ne veulent pas d'une 
meilleure protection, leur argument étant que de tels cas sont rares.
« (La) quinzaine de cas d'abus en 2009 (...) n'est selon nous que le 
sommet de l'iceberg », constate Renzo Ambrosetti, le coprésident 
d'Unia. « La démocratie et le partenariat social ne peuvent pas 
s'arrêter aux portes de l'entreprise ! », s'est-il encore exclamé. Il
est donc urgent et nécessaire que le Conseil fédéral propose une 
solution.
Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement, des membres de 
commissions d'entreprise et des représentant(e)s du personnel 
critiquent l'augmentation du nombre des licenciements antisyndicaux 
et exigent du Conseil fédéral qu'il prenne des mesures. « Manor m'a 
licenciée en raison d'un article paru fin décembre 2009 dans la 
Tribune de Genève dans lequel je me prononçais contre l'extension des
heures d'ouverture des commerces », a expliqué Marisa Pralong, 
vendeuse à Genève. « La liberté d'opinion et d'expression est un des 
garants de la démocratie. Or, j'ai été licenciée en raison de mes 
opinions », a-t-elle encore ajouté. Pour sa part, Ernst Gabathuler a 
été licencié alors qu'il était membre, puis président, de la 
commission d'entreprise depuis des décennies. Même la maison-mère 
allemande a dû reconnaître qu'en Allemagne, il ne serait pas possible
d'agir de la sorte. Selon Ernst Gabathuler, il est « choquant que les
syndicalistes et les personnes de confiance du syndicat ne 
bénéficient pas d'une protection particulière contre le licenciement,
quand ils s'engagent pour les intérêts du personnel et qu'ainsi il 
leur faut parfois tenir tête à la direction. »
Ces derniers mois, des représentant(e)s des syndicats se sont 
entretenus avec les deux conseillères fédérales responsables de ces 
questions, Mesdames Doris Leuthard et Eveline Widmer-Schlumpf, et 
leurs départements respectifs. Le nombre important de nouveaux cas, 
ainsi que le risque d'une nouvelle condamnation de la part de l'OIT 
ont incité le Conseil fédéral à enfin mettre à l'ordre du jour la 
question d'une meilleure protection contre le licenciement dans le 
cadre de la législation sur les lanceurs et lanceuses d'alertes, ces 
personnes qui signalent des faits répréhensibles ayant lieu dans leur
entreprise. Outre les personnes qui signalent de tels faits, il 
s'agira désormais de mieux protéger contre des licenciements abusifs 
aussi les personnes qui assument des responsabilités syndicales. La 
procédure de consultation sur cette législation débutera très 
probablement dès le deuxième semestre de cette année. Pour l'heure, 
les syndicats ont tendu la main et décidé de geler pendant cette 
période leur plainte auprès de l'OIT. Mais si la nouvelle voie 
choisie ne devait pas déboucher sur une amélioration décisive - 
l'élément central étant toujours la possibilité d'annuler un 
licenciement abusif -, alors l'USS et Unia relanceraient cette 
plainte.

Contact:

Ewald Ackermann 079 660 36 14; ewald.ackermann@gb.ch
Nico Lutz 076 330 82 07; nico.lutz@unia.ch

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  • 19.02.2010 – 11:47

    Invitation Conférence de presse: Licenciements antisyndicaux

    Bern (ots) - Ces dernières années, l'Union syndicale suisse (USS) et le syndicat Unia ont développé deux pistes dans leur lutte contre l'augmentation du nombre des licenciements antisyndicaux. D'une part, ils ont déposé plainte contre la Suisse auprès de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et, de l'autre, ils ont lancé en septembre 2009 une campagne contre ce phénomène inacceptable. ...