Révision totale de la loi sur la banque nationale: la commission est entrée en matière et a commencé l'examen de détail
(ots)1. Loi sur la Banque nationale Datant de 1953 et nayant connu que des révisions partielles, lactuelle loi sur la Banque nationale nest plus adaptée aux conditions actuelles ainsi quau nouvel article constitutionnel sur la monnaie. La révision totale (02.050) proposée comprend notamment une définition du mandat et des tâches de la Banque nationale (BNS). Alors que le mandat constitutionnel se limite à demander à la BNS de conduire la politique monétaire dans lintérêt général du pays, le projet de loi concrétise cet objectif en lui assignant comme but dassurer la stabilité des prix tout en tenant compte de lévolution de la conjoncture. La nouvelle loi précise également le principe de lindépendance de la BNS prévu par la Constitution, à savoir que ce dernière ne peut accepter des instructions de quiconque. En contrepartie à cette indépendance, le projet de loi ajoute lobligation pour la BNS de rendre compte de sa politique monétaire au Conseil fédéral, au parlement ainsi quau public.
Lors de ses débats, la CER a plus particulièrement porté son attention sur la question du mandat de la BNS. Le projet consacrant la priorité de lobjectif de stabilité de prix par rapport à lobjectif de plein emploi, des propositions visant à donner plus dimportance à ce dernier ont été discutées. Par des majorités assez nettes, ces propositions ont toutefois été rejetées. Pour la majorité de la commission, la stabilité des prix étant influencée de manière déterminante par loffre de monnaie, cet objectif se doit donc dêtre au centre de laction de la BNS. Sil est incontestable que la politique monétaire a aussi des effets sur la conjoncture, son influence est plus limitée. Cest pourquoi cet objectif ne peut avoir le même poids. Le fait que la loi mentionne lobligation pour la banque de prendre en compte la conjoncture assurera par ailleurs que la BNS poursuivra une politique équilibrée et soucieuse du plein emploi. La commission a par ailleurs clairement confirmé lindépendance de la BNS. Ce faisant, elle a rejeté à une nette majorité une proposition qui devait permettre au Parlement de fixer à la banque centrale des objectifs à long terme en matière de stabilité des prix et de plein emploi. La majorité a notamment relevé que lobligation pour la BNS de rendre compte de sa politique monétaire constitue le juste et nécessaire contre-poids à son indépendance. Rappelons que le projet de loi prévoit que la BNS remettra chaque année à lAssemblée fédérale un rapport rendant compte de laccomplissement de ses tâches. Afin déviter toute pression sur la BNS pouvant porter préjudice à son indépendance, la discussion de ce rapport aura lieu au sein des commissions compétentes et non point au sein du plénum. 2. Loi fédérale sur les banques et les caisses dépargne La nécessité dune amélioration des dispositions sur lassainissement et la liquidation de banques sest fait jour bien avant la fermeture de la caisse dépargne et de crédit de Thoune, évènement qui avait sérieusement inquiété lopinion publique. Aujourdhui, cette nécessité fait lobjet dun consensus. Suite à de nombreuses tentatives de révision faites depuis les années 30, le Conseil fédéral propose dans son message un certain nombre daméliorations dans ce domaine, avec succès, ainsi quen témoignent les délibérations de la CER : la commission a décidé dadopter sans la moindre modification toutes les propositions faites par le Conseil fédéral. Les axes principaux de la réforme du Conseil fédéral sont les suivants : Optimisation de la coordination des aspects de surveillance, dassainissement et de liquidation : la Commission fédérale des banques jouira dune compétence exclusive pour diriger les procédures. Assouplissement de la procédure dassainissement: un délégué dassainissement désigné par la Commission des banques établira, après avoir entendu les créanciers et les propriétaires, un plan dassainissement soumis à lapprobation de ladite commission. Des mesures sont en outre prévues pour protéger les créanciers et leur garantir légalité de traitement. Amélioration de la protection des déposants: les petits créanciers dont les dépôts ne dépassent pas 5 000 francs pourront être désintéressés en priorité. Le privilège dune faillite dont le montant en vigueur est déjà de 30 000 francs sera par ailleurs étendu à lensemble des dépôts en banque. Enfin, les dépôts bénéficiant dun privilège légal seront désormais obligatoirement protégés par une garantie. Réunie le 31 mars et 1er avril 2003 à Berne, la commission a siégé sous la présidence du conseiller national Jean-Philippe Maitre (PDC/GE), et pour partie en présence des conseillers fédéraux Deiss et Villiger.
Berne, le 2 avril 2003 Services du Parlement
Renseignements : Jean-Philippe Maitre, conseiller national, président de la CER-N, tél. 022 703 47 50 Stefan Brupbacher, secrétaire de la commission, tél. 079 789 13 81 Alexandre Füzesséry, secrétaire adjoint de la commission, tél. 031 322 98 58