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Collection on Display Christoph Schlingensief : Kaprow City 22.11.2014-08.02.2015 Vernissage : vendredi, 21.11. 18-21h00

Collection on 
Display

Christoph Schlingensief :
Kaprow City

22.11.2014-08.02.2015
Vernissage : vendredi, 21.11. 18-21h00
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Zürich (ots)

Collection on Display présente une sélection d'oeuvres de la collection du Migros Museum für Gegenwartskunst.

La troisième partie du cycle actuel consacré à l'excès dans les formes et les motifs accueille Kaprow City (2006-2007), imposante installation de Christoph Schlingensief (1960-2010). Thème universel dans l'art, la notion d'excès s'applique aussi bien à la forme qu'au sujet, dans une conception postmoderne de l'oeuvre libérée de toute limite. L'oeuvre de Schlingensief peut se résumer ainsi : grâce à ses concentrations exubérantes de matériaux et à ses modes narratifs hors des conventions, l'artiste crée des transitions fluides entre différents courants artistiques. Source d'inspiration de Kaprow City, Schlingensief utilisa l'oeuvre 18 Happenings in 6 Parts (1959) de l'artiste américain Allan Kaprow (1927-2006). L'installation Kaprow City, que le spectateur pouvait traverser à pied, fut initialement conçue sur une scène tournante à la Volksbühne de Berlin. À l'occasion de la plus importante exposition individuelle organisée de son vivant au Migros Museum für Gegenwartskunst (2007-2008), Schlingensief poursuivit l'oeuvre dans l'esprit d'une (re-)déconstruction et compléta son décor avec des séquences du film Fremdverstümmelung (2007) et de certains autres de ses films.

La création de Christoph Schlingensief prend les aspects d'une balade à travers les arts. Dans son oeuvre, l'artiste - tout à la fois réalisateur de films, artiste performeur politique, metteur en scène pour le théâtre et l'opéra, comédien, peintre et chroniqueur - déconstruit et reconstruit des superpositions d'univers picturaux complexes qui refusent la linéarité et la narration classique et perturbent, chez le spectateur, sa façon habituelle de recevoir une oeuvre. Kaprow City, oeuvre multimédia initialement conçue, à la Volksbühne de Berlin, comme une installation sur une scène tournante à travers laquelle le public pouvait se promener, marque une transition décisive entre le théâtre et les beaux-arts dans le travail de Schlingensief. La construction d'une scène fragmentée, entourée de diverses pièces accessibles, est un hommage à Kaprow. En effet, la préoccupation centrale de Kaprow résidait dans le transfert d'éléments théâtraux et musicaux dans le domaine des beaux-arts, afin de le libérer d'une certaine stagnation picturale et contemplative. Chez ce dernier, cette volonté ne prenait pas la forme d'actions artistiques artificielles mais s'exprimait dans de simples accomplissements du quotidien, comme le fait de presser une orange. 18 Happenings in 6 Parts (1959) compte parmi les happenings les plus célèbres de l'artiste, qui se prononça ainsi pour une nouvelle forme d'art. L'observateur ne pouvant voir simultanément les différentes actions (happenings) en raison des cloisonnements entre les pièces, l'idée d'une vision et d'une expérience fragmentées fut encouragée. Pour Kaprow City, Schlingensief reprit cette répartition du public en plusieurs groupes - comme chez Kaprow, il n'était pas possible de tout voir. De même, Schlingensief expérimenta l'intégration d'actions simples du quotidien, exécutées en partie par des personnes handicapées. Sur la scène tournante, on pouvait assister à la pièce de théâtre en elle-même dont l'action avait été fragmentée et, à l'extérieur, des spectateurs suivaient une retransmission en direct du spectacle. Schlingensief y mettait en scène des extraits de la vie de Lady Diana, avec Jenny Elvers dans le rôle principal. Kaprow City, tout comme d'autres oeuvres de l'artiste, traite essentiellement de questions relatives au contexte entre certains évènements et leur aspect médiatique, mais également de la qualité de témoin oculaire et de nos habitudes de vision.

La reconstruction de l'installation dans un espace muséal provoque un changement de fonction qui mène simultanément à la déconstruction : dans l'espace d'exposition, Schlingensief crée une ruine hermétiquement verrouillée, dans laquelle on ne peut plus pénétrer et dont la nouvelle fonction sculpturale est utilisée comme surface de projection. Les pièces séparées dans lesquelles le spectateur pouvait pénétrer lors de la mise en scène initiale sont transformées en salles de cinéma dans lesquelles des extraits de la mise en scène berlinoise de Kaprow City, du film Fremdverstümmelung (2007) et de films de famille personnels sont reliées entre elles à travers un système complexe de renvois. Fremdverstümmelung était une partie de la mise en scène de l'opéra Freax (2007) que Schlingensief réalisa avec des comédiens handicapés. L'intégration de personnes handicapées mais également de chômeurs et d'autres groupes en marge de la société est un autre élément caractéristique dans la pratique de l'artiste. En raison de leur apparente inutilité dans la société, de tels protagonistes se font porteurs de la critique. Le visionnage de ces fragments de films est souvent compliqué par la présence de plusieurs couches de folios transparents. Schlingensief refuse de donner au spectateur un regard direct et des images claires - bien souvent, l'image n'existe que dans la superposition et sous une exposition multiple. Ces principes esthétiques se remarquent dès ses premiers films : la présence de superpositions visuelles et/ou acoustiques qui sollicitent trop l'observateur et qui cherchent à provoquer une implosion dans son propre stock d'images ouvre la voie à une observation alternative qui autorise de nouveaux montages d'images et de nouvelles narrations. Cette confusion totale requiert d'une façon bien particulière une attitude active et une capacité de décision chez l'observateur.

Contact:

Pour toute information complémentaire et pour les visuels, prière de
s'adresser à René Müller, chef du service de presse et des relations
publiques:

rene.mueller@mgb.ch
T +41 44 277 27 27