Le colloque national de la SSR se consacre à la démocratie
Bern (ots)
La SSR a tenu vendredi passé à Coire son colloque national, dont le thème était la contribution de la SSR à la démocratie. Il a été ouvert par Walter Thurnherr, secrétaire général du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC). D'autres intervenants se sont succédé comme Sonia Mikich, rédactrice en chef de Westdeutscher Rundfunk (WDR), et Martin Schulz, président du Parlement européen, qui s'est exprimé sur le thème dans un message vidéo. L'hôte 2015 était la SRG SSR Svizra Rumantscha (SRG.R).
Vendredi dernier, la SSR a organisé pour la quatrième fois son colloque national. Des représentants des quatre régions linguistiques ainsi que des spécialistes de la branche se sont interrogés sur la manière dont la SSR appliquait dans son offre de programmes le mandat démocratique tel que fixé dans la Constitution et élaboré par le Parlement et par le Conseil fédéral. Selon la Concession octroyée par le Conseil fédéral, la SSR contribue à la libre formation de l'opinion en présentant une information diversifiée et fidèle.
Ce mandat est complexe sur les plans politique et culturel et doit sans cesse être réinterprété et véhiculé. Pour Walter Thurnherr, secrétaire général du DETEC, le service public des médias électroniques est plus difficilement mesurable que celui qui incombe à la Poste, au domaine de la télécommunication ou aux transports publics. En fin de compte, la définition du service public audiovisuel en Suisse est une question de point de vue qui nécessite un grand sens de la mesure. Pour le DETEC, interdire totalement à la SSR de faire de la publicité ne serait pas judicieux, notamment en raison des pertes financières indésirables que cela entraînerait. De même, la SSR ne devrait pas se muer en un simple fournisseur de contenu. Monsieur Thurnherr a rappelé que contribuer à la couverture de l'actualité locale et régionale est essentielle pour la formation de l'opinion. Néanmoins, certaines offres SSR devraient être remises en question et l'entreprise média devrait faire face aux critiques. La SSR fait partie de la diversité des médias en Suisse, base même d'une démocratie digne de ce nom.
Martin Schulz, président du Parlement européen, s'est adressé au colloque dans un message vidéo en soulignant l'«impossibilité de renoncer à un service de radiodiffusion de droit public dont le financement est assuré». Selon lui, c'est cela qui aurait amené Dieter Grimm, l'ancien juge de la Cour constitutionnelle allemande, à déclarer qu' «il est fondamental de disposer d'un service de radiodiffusion de droit public, car les services de radiodiffusion commerciaux qui vivent de la publicité et axent leurs programmes en conséquence ne contribuent pas assez à la libre formation de l'opinion».
La rédactrice en chef de la Westdeutscher Rundfunk (WDR), Sonia Mikich, a attiré l'attention de l'auditoire sur les difficultés auxquelles sont confrontés chaque jour les médias. Il règne un «culte de la vitesse selon lequel nous devons toujours être mieux informés, sans pour autant devenir plus intelligents.» Pour Madame Mikich, les reportages de fond sont donc des pièces maîtresses de la radiodiffusion de droit public. Cela s'applique tout particulièrement au journalisme d'investigation et à l'actualité étrangère. «Les journalistes devraient être plus ambitieux que les moteurs de recherche», ajoute Madame Mikich, sans pour autant nier la pression des coûts qui agit également sur les entreprises publiques. Mais dans leurs contributions, ils ont le privilège de ne pas devoir plaire aux puissants. Comme ils s'adressent à tous, ils contribuent à l'intégration alors que l'heure est plutôt à l'échange entre personnes partageant la même opinion.
Les rédacteurs en chef de la SSR ont montré comment l'entreprise média de service public assurait avec succès son rôle d'intermédiaire entre les processus démocratiques et le public en s'appuyant sur différents exemples tirés de l'offre de programmes (émissions sur les votations et les élections, émissions d'actualité quotidienne, débats, documentaires). Ils ont discuté des offres promouvant la démocratie et des nouvelles voies choisies par la SSR pour toucher son public. L'app «politbox» sur les élections 2015 a notamment été citée: elle vise à attirer un public jeune grâce à des échanges «initiés par les jeunes et avec les jeunes, et ne portant pas sur les jeunes.»
Les représentants de l'institution ont ensuite approfondi les enseignements tirés et identifié les manques et les risques liés aux exigences posées à la SSR. S'en est suivi la projection du film «Die Demokratie ist los (la démocratie est en marche)» de Thomas Isler, qui jette un oeil critique sur les instruments de la démocratie directe suisse.
Le colloque national annuel est organisé par les sociétés régionales et est ouvert au public. L'hôte 2015 était la SRG SSR Svizra Rumantscha (SRG.R).
Contact:
Oscar Knapp, président SRG.R, 079 547 64 17