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Voici les mots de l’année 2021 en Suisse

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Communiqué de presse | Winterthour, le 7 décembre 2021

ZHAW Département de linguistique appliquée

Voici les mots de l’année 2021 en Suisse

iel est le mot romand de l’année 2021, suivi de précarité et de variants. La Suisse alémanique a choisi Impfdurchbruch, tandis que la Suisse italophone a couronné certificato. Enfin, en romanche, le mot de l’année est respect.

« Iel est un pronom, c’est-à-dire un mot grammatical. Il est extrêmement rare que de tels mots soient créés. Il s’agit donc d’un remarquable phénomène linguistique, indépendamment de la question de sa légitimité. » Sous le signe de la pluralité, 2021 aura beaucoup parlé d’inclusion et de genre (iel), de l’aggravation des problèmes socioéconomiques (précarité), et de l’inconstance du COVID-19 (variants).

Douze mots pour quatre langues

Si le mot de l’année existe en Suisse alémanique depuis 2003, il a fallu attendre 2017 et l’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) pour qu’il revête véritablement une dimension nationale, avec un mot romand en 2017, puis un mot en italien en 2018. Enfin, en 2019, le mot de l’année romanche, élu en partenariat avec la Lia Rumantscha, est venu compléter le carré.

Chaque année depuis 2017, un large corpus numérique de textes suisses (Swiss-AL), compilé par les chercheuses et chercheurs de la ZHAW, a permis d’établir une liste de mots particulièrement fréquents en comparaison des années précédentes. Cette liste, ainsi que les propositions du grand public, ont servi de base aux délibérations de chacun des jurys afin de déceler ces mots qui font la Suisse de 2021. C’est ensuite ce même corpus qui a permis de retracer l’évolution récente des mots choisis pour mettre en lumière les réalités dont ils témoignent et même qu’ils construisent (voir encadrés ci-dessous).

Le jury francophone se composait de linguistes aux spécialisations diverses, de journalistes, d’enseignant·e·s de français, de responsables de communication et d’artistes, multipliant les perspectives : scientifique, pratique, artistique. Le palmarès romand de cette année porte la marque de la pluralité : pluralité des genres, des identités, des opinions mais aussi de la langue française avec iel ; pluralité des problèmes et de leurs solutions avec précarité (estudiantine, cachée, menstruelle…) ; pluralité de la menace sanitaire avec variants.

Le projet « Mot suisse de l’année » et la compilation du corpus Swiss-AL sont menés par le Département de linguistique appliquée de la ZHAW.

De plus amples informations sont disponibles sur notre site internet : Mot suisse de l’année | ZHAW Linguistique appliquée

Mots romands de l’année

Première place : iel

En novembre 2021, le pronom iel faisait une entrée fracassante dans le dictionnaire Le Robert, et avec lui un raz-de-marée de positions et d’émotions de part et d’autre de la frontière franco-suisse. Défini comme un « pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre », il interpelle pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce qu’il est très rare d’assister à la naissance d’un mot-outil. En effet, la catégorie des mots grammaticaux (déterminants, pronoms…) est très peu sujette aux néologismes. Ensuite, ce néologisme grammatical cristallise une réflexion sur la langue française, ses normes et ses usages, qui aura marqué l’année 2021 : nous pensons ici à la simplification de l’orthographe, qui aura fait couler beaucoup d’encre. Par ailleurs, iel traduit un besoin – exprimé notamment par une partie de la jeunesse – de retravailler le rapport entre langue et identité. Ici encore, un signe fort que la langue française vit et se développe avec la société, une société qui évolue. Enfin, iel renferme le paradoxe intrinsèque d’avoir été créé dans l’idée d’inclure tous les individus – et pourtant de diviser et polariser à l’excès. Au regard de toutes les discussions qui l’ont précédé, de celles qu’il a suscitées et de celles qui suivront (par exemple sur l’accord des adjectifs), iel est le mot de l’année car il nous confronte au changement et nous invite au débat.

Deuxième place : précarité

2021 a été doublement marquée par la pandémie : d’une part, les vagues ont continué de se succéder au rythme des infections et des hospitalisations ; d’autre part, les effets de presque deux ans de crise sanitaire se font désormais sentir. Ce sont parfois de légers symptômes, comme une pénurie de gobelets dans une cafétéria, un produit épuisé sur Internet. Mais de plus en plus, il s’agit de personnel soignant éreinté, d’établissements qui mettent la clef sous la porte, de familles dont les revenus s’amenuisent comme une peau de chagrin, de pertes d’emploi, de factures impayées… La précarité s’est installée un peu partout chez nous, accélérée par le COVID 19. Comment faire face à un tel phénomène généralisé ? En le fragmentant, en le nommant précisément. Ainsi, on aura beaucoup parlé de précarité estudiantine, et proposé diverses solutions. On aura aussi découvert la précarité menstruelle, et pris l’initiative de distribuer des protections gratuites dans certains cantons. On dénoncera la précarité cachée, celle qui reste invisible à l’œil nu et dont il faudra redoubler d’efforts pour la déceler. On combattra la précarité psychologique en cherchant le contact et l'échange. En 2021, précarité était donc un mot dénonciateur d’un vaste problème mais aussi porteur d’initiatives et de réponses. En effet, amarré à un adjectif, le mot devient précis et les maux deviennent traitables.

Troisième place : variants

Le pluriel aura distingué 2021 de 2020. En effet, si 2020 était l’année de la pandémie, du COVID-19, de la crise sanitaire, cette année, nous avons compté les variants. Les variants, ce pluriel indomptable qui remet tout en question à grand coups de mutations : vaccins, mesures, frontières, toutes les cartes sont redistribuées à chaque apparition. Les variants, dont les noms ont changé au cours de la crise pour ne pas stigmatiser les pays où ils apparaissent : preuve qu’en 2021, on s’accorde sur le fait que la langue et les mots influencent le cours des choses. Les variants, mot qui résume finalement bien cette année, cousue d’incertitudes, de surprises et d’inconnues, avec pourtant un dénominateur commun. Les variants aussi, dont le pluriel suggère tristement qu’Omicron ne sera pas la dernière lettre de l’alphabet grec que nous apprendrons, et qu’il va falloir désormais vivre avec l’inconnu au coin de la rue…

Parole svizzere dell’anno

Primo posto: certificato

Nel 2021 la parola certificato è stata associata quasi esclusivamente al grande tema del coronavirus. Non si sente il bisogno di aggiungere nulla: il “certificato” non è il “certificato di nascita”, non è il “certificato elettorale” e nemmeno il “certificato di lavoro”. Il certificato è stato, è (e sarà chissà per quanto tempo ancora) il mezzo che ha consentito a chiunque ne fosse in possesso di muoversi liberamente entro determinati spazi (bar, ristoranti, musei, biblioteche, centri sportivi, teatri, cinema, aule universitarie ecc.). Quante discussioni, quanti dibattiti si sono avuti su questo documento in formato cartaceo ed elettronico. Molte persone duramente critiche nei confronti dell’obbligo del certificato hanno parlato di violazione dei diritti umani e di discriminazione sociale. Fino a quando sentiremo domandare “Ce l’ha il certificato?” o affermare “Ci mostri il certificato”?

Secondo posto: urgenza

Mai come nella nostra epoca siamo attanagliati da molteplici urgenze. Il 2021 è stato caratterizzato da due grandi urgenze: l’urgenza climatica e l’urgenza connessa a come affrontare il coronavirus. Il premio Nobel per la fisica 2021 Giorgio Parisi ha affermato che “è urgente prendere decisioni reali molto robuste per affrontare il cambiamento climatico”. Anche la XXVI Conferenza delle Nazioni Unite sul clima COP26, pur tra contraddizioni e resistenze ha affermato l’urgenza di ridurre le emissioni che provocano un innalzamento della temperatura. Per quanto riguarda il coronavirus, da parte dei governi c’è l’urgenza vaccinale e negli ospedali vi è la costante urgenza di organizzarsi per far fronte alle impennate di ricoveri in occasione delle varie ondate di Covid. Inoltre, le vicende in Afghanistan che riportano indietro di decenni l’orologio della storia e il successo del referendum sulle unioni civili tra persone dello stesso sesso hanno portato l’attenzione, rispettivamente, sull’urgenza umanitaria e sull’urgenza del riconoscimento dei propri diritti. L’urgenza richiama non solo la fragilità della vita ma anche le problematicità insite nei nostri sistemi di vita che ci mostrano quanto siano drammatici i rischi che stiamo correndo.

Terzo posto: exploit

La parola exploit rinvia finalmente a qualche notizia positiva, in particolare nel campo dello sport. Il 2021 è stato per lo sport svizzero, e svizzero-italiano, un anno di eccellenti risultati. Nel calcio, la nazionale rossocrociata ha raggiunto i quarti di finale e per un soffio ha mancato la qualificazione alle semifinali; inoltre, si è qualificata ai mondali in Qatar ai danni dell’Italia campione d’Europa. Alle Olimpiadi di Tokyo la Svizzera ha conquistato 13 medaglie, di cui una di bronzo con il ticinese Noè Ponti nel nuoto. Sono quasi quarant’anni che mancava una medaglia olimpica in Ticino. Non meno entusiasmanti sono le imprese di Ajla Del Ponte, originaria di Bignasco. Alle Olimpiadi raggiunge la finale nei 100 metri, classificandosi quinta, e agli europei indoor vince la medaglia d’oro. Lara Gut-Behrami, Noè Ponti e la stessa Ajla Del Ponte sono in corsa per il riconoscimento di migliore sportivo svizzero dell’anno.

Pled rumantsch da l’onn

Emprim plaz: respect

Respect è in pled ch’ins inscuntra savens er en connex cun la pandemia actuala. Tgi ha respect da tschellas u tschels e da lur ponderaziuns e quitads, tgi ha pauc u insumma nagin – exempels da tuttas sorts han ins pudì observar il davos avant la votaziun davart la lescha da Covid-19. I va per respectar opiniuns che divergeschan dals agens parairis, dal parairi persunal en favur u cunter la vaccinaziun, da l’egliada individuala sin restricziuns e mesiras. I va per tadlar avant che valitar, avant che sa basar sin ideas fatgas u recicladas. Il respect è ina valita essenziala colliada stretgamain cun la solidaritad e la coesiun, ina valur che po contribuir a la superaziun da la crisa. En quest senn po la tscherna dal pled rumantsch da l’onn 2021 era vegnir interpretada sco giavisch per dapli respect sco impurtanta resursa umana en in temp cumplitgà.

Segund plaz: pazienza

Igl ha duvrà blera pazienza durant il 2021 ed i vala d’avair vinavant perseveranza e pazienza. Magari han ins d’avair pazienza cun insatgi. La pazienza va cun il temp a la fin ed ins perda ella. E betg sco ultim stat er il pled pazient en in ferm connex cun la pazienza. En quest senn cumbinescha il segund pled elegì da la giuria dal pled svizzer da l’onn 2021 il terzet da pleds tschernids per l’onn 2021: avair pazienza è er in mussament da respect, e betg mo las pazientas ed ils pazients dovran pazienza per superar lur malsogna, mabain era las persunas che lavuran en la tgira demussan di per di lur pazienza cun la situaziun actuala.

Terz plaz: tgira

Il pled tgira è vegnì elegì sco term general che cuvra differents temas actuals l’onn 2021. La tgira sco terz pled rumantsch da quest onn na fa betg mo allusiun a l’Iniziativa da tgira ed als quitads che corona chaschuna als ospitals ed a la politica da sanadad en general. Il term manegia era la tgira da vart da la societad per la coesiun e per la democrazia. Duas valurs che la pandemia ha mess quest onn particularmain en il center dal discurs public. Ultra da la tematica da corona pledenta il pled tgira però er auters aspects ch’èn stads relevants l’onn scadent. Per exempel la tgira da la societad per l’acceptanza e la toleranza. Questa tenuta han las Svizras ed ils Svizzers confermà il 2021 per exempel cun la Lètg per tuts. Manegiada è en pli era la tgira dals dretgs umans, sch’ins pensa als fugitivs en situaziuns d’urgenza. E la finala è era manegiada la tgira per sasez en vista a l’augment da malsognas e disturbis psichics en consequenza da la pandemia.

Wort des Jahres Schweiz

Platz 1: Impfdurchbruch

Die Impfung sollte den Durchbruch bei der Pandemie bringen und die Normalität wieder herstellen. So wurde es uns gesagt. Das Virus lässt sich aber nicht einfach wegimpfen, vielmehr bricht es immer wieder durch – sei es mit neuen Varianten oder eben mit sogenannten Impfdurchbrüchen. Die Menschen reagieren unterschiedlich darauf: Bei vielen beginnt Wut auszubrechen, einigen bricht der Boden unter den Füssen weg und sie geraten in eine Depression, während andere auf den Befreiungsschlag durch den Booster hoffen, der endlich den ersehnten Durchbruch bringen soll.

Platz 2: Starkregen

Auch wer mit wasserfesten Schuhen, funktionaler Regenbekleidung und Schirm unterwegs war, wurde nass in diesem Jahr. Die Meteorologen warnten uns alle paar Tage vor Starkregen, der ganze Landstriche im Wasser untergehen liess. Der Schweizer Sommer war geprägt von ungewöhnlich häufigen, sintflutartigen Regenfällen, während in anderen Teilen Europas täglich Hitzerekorde gebrochen wurden. All dies hat die Debatte um die Klimaerwärmung intensiviert, mit der bei uns, gemäss Voraussagen, vermehrt starker Regen herrschen wird.

Platz 3: entfreunden

Freundschaften wurden durch die Impfdebatte auf eine harte Probe gestellt. Plötzlich taten sich unüberwindbare Gräben auf zwischen Impfwilligen und Impfverweigerern. So unvereinbar und unverhandelbar schienen die Standpunkte in manchen Fällen, dass man sich entfreundete. Das Wort, das mit dem Aufkommen von Social Media geläufig wurde, bezeichnet das Aufkünden der Freundschaft durch Anklicken eines Buttons. Entfreundet hat man sich aber nicht nur im Privaten: Das Virus hat auch im gesellschaftlichen Gefüge zu Brüchen geführt.

Pour tout complément d’information :

Directeur du projet « Mot suisse de l’année »

Daniel Perrin, Directeur du Département de linguistique appliquée de la ZHAW, tél. : 058 934 60 67, e-mail : daniel.perrin@zhaw.ch

Direction opérationnelle du projet « Mot suisse de l’année » et responsable du jury germanophone

Marlies Whitehouse, Secrétaire général du Département de linguistique appliquée de la ZHAW, tél. : 058 934 61 69, e-mail : marlies.whitehouse@zhaw.ch

Jury francophone

Alice Delorme Benites, enseignante-chercheuse, Département de linguistique appliquée de la ZHAW, tél. : 058 934 60 75, e-mail : alice.delormebenites@zhaw.ch

Jury italophone

Angelo Ciampi, enseignant, Département de linguistique appliquée de la ZHAW, tél. : 058 934 60 78, e-mail : angelo.ciampi@zhaw.ch

Jury romanche

Daniel Telli, Manader Lingua, Lia Rumantscha, tél. : 081 258 32 22, e-mail : info@rumantsch.ch

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