Communiqué de presse

Forum Caritas: la flexibilisation, une menace sous-estimée?

2002-01-11T14:35:44

Lucerne (ots) -

Le 11 janvier 2002 s'est déroulé à Berne le Forum
annuel de Caritas sous le thème 'l'homme flexibilisé: un défi pour la
politique sociale'. Environ 160 personnes ont écouté les chercheurs,
responsables politiques et représentants de l'économie évoquer les
chances et risques liés à la flexibilisation du marché du travail.
Les systèmes de formation allemand et suisse doivent être adaptés
de toute urgence au marché du travail moderne, selon le professeur
Birger P. Priddat, de l'Université allemande de Witten/Herdecke. Mis
à part les connaissances techniques, nous avons besoin de compétences
dans les domaines de l'organisation et de la communication sociale
pour nous adapter à un marché du travail soumis à la flexibilité.
Cette nécessité demande des adaptations radicales du système de
formation mais aussi des changements socio-politiques et sur le
marché du travail. La sécurité sociale que préconise le chercheur
n'est pas basée sur l'idée d'égalité (par exemple des personnes en
recherche d'emploi) mais veut soutenir les qualités individuelles de
chacun. Birger P. Priddat s'élève contre le "payé pour ne rien faire"
et propose un contrat social basé sur l'idée de
prestation/contre-prestation.
Les professeurs Ingrid Böhm et Jens Schneider, responsables de
l'Institut für produktives Lernen (IPLE) de Berlin, pensent que la
flexibilisation constitue une menace, dont la portée reste très
sous-estimée, par rapport aux besoins essentiels de chacun. 'L'homme
flexible' ne peut survivre que s'il garde suffisamment de pouvoir de
décision et de capacité d'agir. Dans le cas contraire, son parcours
de vie n'est plus qu'un jeu soumis aux diverses forces de la société
et qui annihile toute liberté. D'autre part, l'éducation publique
actuelle correspond justement à une époque où ce n'était pas la
flexibilité, mais des conditions professionnelles et sociales qui
changeaient peu au cours de la vie, qui étaient la règle. Les deux
chercheurs préconisent une formation tenant compte des expériences
professionnelles et des parcours de vie de chacun, et non plus basée
uniquement sur la transmission brute de connaissances, pour mieux
répondre au phénomène de flexibilisation.
Swisscom, après la libéralisation du marché des
télécommunications, a annoncé des réductions de personnel massives.
Selon Rainer Titze, chef du service du personnel de Swisscom, les
licenciements ont été combinés avec des projets permettant une
réinsertion au marché du travail. Dans ce cadre, Swisscom et Manpower
ont créé l'entreprise Worklink. Le but de cette initiative est de
permettre à des employés plus âgés, ayant travaillé longtemps dans
l'entreprise, de réintégrer le marché du travail, notamment à l'aide
d'engagements temporaires. Selon Charles Bélaz, le directeur général
de Manpower, de janvier à décembre 2001, 204 personnes ont effectué
des engagements temporaires pour 105 000 heures de travail. Rainer
Titze estime quant à lui que jusqu'en 2005, 200 à 500 personnes par
année auront été replacées sur le marché du travail.
La flexibilité n'est qu'un instrument au service du patronat
affirme pour sa part l'anthropologue Fenneke Reysoo, de l'Institut
d'études du développement de Genève. Le modèle familial traditionnel
reste en Suisse un mythe fort. Cette dialectique permet au patronat
d'engager, dans le cadre du temps partiel, des femmes à des
conditions avantageuses, sans garantie des droits de base. La
flexibilisation pourrait pourtant conduire à une société plus
équitable pour les femmes et les hommes. Les horaires scolaires, les
transports publics, les ouvertures des magasins, la politique du
logement, les congés (de soin, de formation continue), devraient par
exemple être mieux organisés.

Contact:

Caritas Suisse
Löwenstr. 3
6004 Lucerne
Tél. +41/41/419'2222

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