Communiqué de presse
Plus dhumanité pour les requérants dasile déboutés
2005-03-11T12:20:17
Berne (ots) - Le Conseil des Etats devra se prononcer au cours des
prochains jours sur un nouveau durcissement de la législation sur
lasile. Ce projet vise à exclure les requérants déboutés du système
dassistance et à restreindre létendue de laide durgence, voire à
la supprimer. Il prévoit en outre de réduire les prestations
auxquelles les demandeurs dasile ont droit au titre de
lassurance-maladie. La Croix-Rouge suisse (CRS) met en garde contre
lintroduction des mesures proposées. Celles-ci constituent une
violation du principe dhumanité. Depuis avril 2004, la CRS est préoccupée des conséquences de
lexclusion de laide sociale des personnes ayant fait lobjet dune
décision de non-entrée en matière (NEM). Elle sinquiète notamment
de la volonté de dissuasion démontrée par certains cantons dans
laménagement de laide durgence. Loin de favoriser le départ des
personnes visées, de telles mesures ont pour effet de les faire
basculer dans la clandestinité ou de les inciter à demander un
soutien aux églises et à des particuliers. La décision détendre la
suppression de laide sociale à lensemble des requérants déboutés
porterait à plus de 10 000 le nombre de personnes soumises à une
telle précarité. De nombreux requérants seraient ainsi acculés à la
misère et à la criminalité. Cette situation serait particulièrement
lourde de conséquences pour les femmes, les familles avec enfants et
les mineurs non accompagnés. La Croix-Rouge suisse rappelle que toutes les personnes ont droit à
une aide à la survie en cas de détresse, et ce indépendamment de
leur statut juridique. Toute restriction de ce droit non seulement
est anticonstitutionnelle, mais représente une violation du principe
dhumanité. Les personnes dans la détresse ont droit à la garantie
de conditions minimales dexistence, cest-à-dire une aide
alimentaire, un abri, une assistance médicale et des conditions
dhygiène satisfaisantes. Laide durgence est le minimum absolu
permettant à une personne de vivre dignement. Elle ne doit en aucun
cas être réduite. Le durcissement proposé de la législation sur
lasile ne contribuera pas à combattre les abus, pas plus quil ne
favorisera le retour des requérants dasile déboutés dans leur pays
: il ne fera quengendrer de la détresse. A partir davril 2005, la Croix-Rouge suisse élargira à tous les
migrants ses prestations en matière de conseil en vue du retour, et
ce indépendamment de leur statut juridique. La possibilité leur sera
accordée de regagner leur pays dorigine dans la sécurité et la
dignité. Cette garantie légale leur évitera de risquer leur vie en
recourant à des filières de passeurs. Il est du devoir de la Croix-Rouge suisse dinterpeller la
population sur les conséquences humanitaires du durcissement de la
législation sur lasile. Les présentes déclarations, qui sont
dictées par le souci de protéger la dignité et la santé des
requérants dasile déboutés en Suisse, se situent en continuité avec
la tradition humanitaire de notre pays, qui est le berceau du
Mouvement international de la Croix-Rouge. Pour tout complément dinformation : Hugo Köppel, responsable du service Asile, département Migration de
la Croix-Rouge suisse, tél. : 079 701 11 78 Ce texte peut être consulté sur le site Internet www.redcross.ch
Permalink:
https://www.presseportal.ch/fr/pm/100002289/100487336
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