Communiqué de presse
Les Suisses ont de la chance: dans notre pays, les prix des denrées alimentaires sont modérés
2006-09-27T16:32:13
Brugg (ots) - Le commerce de détail suisse se plaint une nouvelle
fois du niveau élevé des prix en Suisse et du coût de lagriculture
indigène. A tort, en tout cas en ce qui concerne le prix des denrées
alimentaires. Se basant sur une étude, la Communauté dintérêt du commerce de
détail suisse (CI CDS) prétend que les prix sont trop élevés en
Suisse. Elle exige que la politique rectifie le cours. Quentend-on
en fait par des prix «trop élevés»? Si lon en croit les chiffres
publiés dans létude, les denrées alimentaires coûteraient 23 % de
plus chez nous. A première vue cela paraît effrayant. En y regardant
de plus près, on saperçoit que ce chiffre pourrait bien accoucher
dune souris. En effet, les Suisses dépensent moins pour le denrées
alimentaires que par exemple les Allemands. Ce que létude se garde
bien de mentionner, cest le pouvoir dachat. Selon les dernières
comparaisons internationales de lUBS, le pouvoir dachat dun
Zurichois est supérieur de 33 % à celui dun Berlinois, et ce malgré
le nombre plus important de discounters en Allemagne. Cette
différence sexplique par le fait que les salaires sont plus bas en
Allemagne, alors que les impôts y sont plus élevés quen Suisse. En
comparaison avec le budget à disposition des ménages suisses, les
denrées alimentaires ne sont dont aucunement trop chères. Cest même
le contraire qui est vrai, puisque les consommateurs suisses
bénéficient de produits de grande qualité et à forte valeur ajoutée
qui répondent à des exigences particulièrement strictes en matière
de protection de lenvironnement et des animaux ainsi que de
déclaration, sans parler des nombreuses autres disposition
législatives et des labels privés, et ce à des prix absolument
concurrentiels. Laffirmation du commerce du détail comme quoi les prix trop élevés
des produits agricoles seraient responsables des dépenses soit
disant exagérées pour les denrées alimentaires est également fausse.
En tout cas, ce ne sont pas les prix obtenus par les paysans pour
leurs produits qui sont en cause. Même sils donnaient gratuitement
leurs produits, les denrées alimentaires resteraient plus chères en
Suisse quà létranger, la part des matières premières agricoles
suisses aux dépenses des consommateurs pour les denrées alimentaires
ne sélevant en effet quà 14 %. Au lieu de se servir de
lagriculture comme bouc émissaire, il vaudrait mieux exploiter
toutes les possibilités pour faire baisser les coûts au niveau de
lindustrie de transformation, du commerce intermédiaire et des
structures de commercialisation des grands distributeurs (ce dernier
point a été occulté dans létude). Ne nous y trompons pas, cest là
quil faut agir. Comment expliquer sinon pourquoi les prix à la
consommation ont augmenté de 15 % depuis 1990, alors que les prix
des matières premières agricoles ont diminué de 25 % au cours de la
même période? Il est néanmoins juste de vouloir faire baisser les
coûts surfaits avec des lois et des interdictions. Parmi les mesures
à prendre, citons lautorisation des importations parallèles,
lharmonisation de certaines dispositions ou la réduction des
entraves techniques au commerce. Sur ces divers points, lUSP
soutien entièrement les exigences de la CI CDS. Une autre étude publiée hier, cette fois par le Forum du commerce
international, place la Suisse dans le peloton de tête en ce qui
concerne la compétitivité. Pourquoi ne pas plutôt nous réjouir de ce
succès au lieu de constamment nous rabaisser? Renseignements:
Sandra Helfenstein, porte-parole de lUSP, portable 079 726 89 75
Christophe Eggenschwiler, responsable du département Politique et
économie de USP, portable 079 344 09 02
www.sbv-usp.ch
Permalink:
https://www.presseportal.ch/fr/pm/100006217/100516673
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