Communiqué de presse
FNS: Image du mois mars 2007: Déclenchement de l'oedème pulmonaire de haute-altitude
2007-03-22T10:20:00
Berne (ots) - Image et texte sous:
http://www.presseportal.ch/fr/galerie.htx?
type=obs Sur la piste d'un facteur d'origine cardiaque L'oedème pulmonaire de haute-altitude est la plus importante cause
de mortalité non accidentelle chez les alpinistes, et ceci même
chez des sportifs bien entraînés. Dans une étude soutenue par le
Fonds national suisse (FNS), des chercheurs du CHUV et de l'Hôpital
de l'Ile (Berne) ont constaté que l'un des facteurs pouvant
favoriser la survenue de cette maladie a des origines cardiaques.
Une découverte qui pourrait avoir d'intéressantes implications
cliniques. Cela fait plusieurs années qu'Urs Scherrer et Claudio Sartori,
spécialistes de médecine interne au CHUV, et Yves Allemann,
cardiologue à l'Hôpital de l'Ile (Berne), s'intéressent, avec le
soutien du Fonds national suisse (FNS), à l'oedème pulmonaire de
haute-altitude, mieux connu sous son acronyme anglais « HAPE ».
Cette affection, qui se caractérise par une accumulation de liquide
dans les poumons, est une importante cause de mortalité chez les
alpinistes se rendant en haute-altitude. Elle peut également
toucher toute personne effectuant un séjour prolongé au-dessus de
2500 mètres. Mais surtout, explique Urs Scherrer, « le HAPE est un
excellent modèle pour étudier l'oedème pulmonaire en général ». En
effet ce dernier peut se développer comme complication d'une
maladie cardiovasculaire. Les médecins ont cherché à préciser les facteurs pouvant
favoriser l'apparition dun HAPE. Constater que les personnes
sujettes à cette pathologie avaient, en altitude, moins d'oxygène
dans le sang circulant que le reste de la population les a mis sur
la piste du foramen ovale, une ouverture en forme de clapet de la
fine membrane séparant les oreillettes gauche et droite du coeur.
Ouvert pendant la vie foetale, le foramen ovale se ferme
généralement dans les mois qui suivent la naissance. Dès lors le
sang ne peut plus passer directement d'une oreillette à l'autre et
est obligé de faire un détour par les poumons, ce qui lui permet de
se charger en oxygène. Mais chez 25% de la population, le foramen
ovale est dit perméable. « Le clapet est mal fermé ou il s'est
rouvert; une anomalie qui, dans la grande majorité des cas, n'a pas
de conséquences pathologiques », explique Yves Allemann. Recherche en altitude
Se pourrait-il que, sous l'effet de l'altitude, le clapet s'ouvre,
ce qui aurait comme conséquence de court-circuiter les poumons,
privant ainsi le sang d'un part de son précieux oxygène ? Afin de
tester cette hypothèse, les chercheurs ont fait appel à 35
volontaires, dont la moitié avait déjà fait un HAPE et présentait
donc une susceptibilité face à cette affection, l'autre moitié
étant constitué de personnes n'ayant aucun problème de ce genre.
Accompagnés de guides de montagnes, ces alpinistes ont effectué en
24 heures une ascension vers le laboratoire de recherche
de haute- altitude de la Cabane Regina Margherita (4559m), dans le
massif du Mt-Rose. Une fois arrivés à destination, ils ont été
soumis à des examens destinés à analyser l'état de leur foramen
ovale. Les résultats de cette étude, récemment parue dans le Journal of
the American Medical Association*, ne laissent planer aucun
doute. « En haute altitude, les sujets susceptibles de faire un
HAPE étaient quatre à cinq fois plus nombreux que les autres à
avoir un foramen ovale ouvert », souligne Urs Scherrer. Le même
phénomène a d'ailleurs été observé lorsque les volontaires ont été
réexaminés en plaine. « C'est tout aussi surprenant », constate le
médecin. Cela indique que, dans ce cas précis, l'ouverture du
clapet n'est pas réversible. « Notre hypothèse de départ était
juste », souligne Urs Scherrer : l'ouverture du foramen ovale a
donc bien un lien avec l'oedème pulmonaire de haute-altitude. Implications cliniques
Ces observations jettent une nouvelle lumière sur le HAPE et
pourraient avoir d'intéressantes implications cliniques. « On
pourrait songer à proposer aux personnes qui sont à haut risque vis-
à-vis du HAPE de fermer leur foramen ovale », explique Urs
Scherrer. « D'autant, ajoute son collègue cardiologue, que
l'intervention, qui passe par une cathétérisation, est une
technique bien au point, simple et relativement peu invasive ».
Toutefois, avant de proposer une telle intervention, il reste à
tester cette hypothèse selon des critères scientifiques. Les résultats de cette étude pourraient aussi bénéficier aux
personnes souffrant d'apnée du sommeil. Ce trouble, qui se traduit
par de longs et fréquents arrêts de la respiration, n'a pourtant
rien à voir, a priori, avec l'oedème pulmonaire. « Mais on a
constaté que, durant leurs périodes d'apnée, les patients
avaient une saturation de l'oxygène dans le sang qui atteignait une
valeur très basse et qu'ils avaient aussi souvent un foramen ovale
perméable, explique Urs Scherrer. Les mécanismes impliqués dans ces
deux maladies, pourtant très différentes dans leurs manifestations,
pourraient donc être les mêmes ». Les mêmes causes produisant les
mêmes effets, rien n'interdit de penser que les personnes affectées
par ce grave trouble du sommeil pourraient, elles aussi, bénéficier
de la fermeture du fameux clapet cardiaque. *Journal of the American Medical Association, Vol 296, No 24, p.
2954-2958 Contact :
Département de Médecine interne
Centre Hospitalier Universitaire Vaudois
CH-1011 Lausanne-Chuv Prof. Claudio Sartori, tél: +41 (0)21 314 09 76
e-mail: claudio.sartori@chuv.ch Prof. Urs Scherrer, tél: +41 (0)21 314 09 34
e-mail: urs.scherrer@chuv.ch Klinik und Poliklinik für Kardiologie
Schweizer Herz- und Gefässzentrum Bern
Universitätsklinik, Inselspital
CH-3010 Bern Dr Yves Allemann, tél: +41 (0)31 632 96 54
e-mail: yves.allemann@insel.ch Le texte et l'image de cette information peuvent être téléchargés
sur le site web du Fonds national suisse:
http://www.snf.ch > F > Médias > Image du mois
Permalink:
https://www.presseportal.ch/fr/pm/100002863/100527792
|
|