Communiqué de presse
FNS: Artères coronaires bouchées: une étude réduit les incertitudes concernant certains stents
2007-09-14T06:00:00
Berne (ots) - Les stents à élution médicamenteuse ne sont pas plus dangereux que
les stents en métal nu Les stents sont de fins treillis cylindriques qui maintiennent
ouvertes les artères coronaires bouchées. On en utilise deux types:
les stents en métal nu et les stents dits actifs, ou imprégnés, qui
libèrent des médicaments. Or, ces stents à élution médicamenteuse
ont été récemment associés à une plus forte mortalité et un plus
grand risque de thromboses intra-stents. Aujourd' hui, les travaux
récents d'une équipe de recherche internationale dirigée par Peter
Jüni et Christoph Stettler de l'Université de Berne permettent de
lever cette alerte. Mieux encore: les stents à élution de sirolimus
s'avèrent très probablement plus efficaces sur le plan clinique que
les autres stents, relèvent les chercheurs dans le dernier numéro de
la revue «The Lancet». Les artères coronaires qui se rétrécissent entravent l'irrigation
sanguine du coeur. Si le traitement médicamenteux ne suffit plus ou
si le patient est victime d'un infarctus du myocarde, on dilate ce
rétrécissement au moyen d'un petit ballon. On place ensuite un fin
treillis cylindrique, appelé stent, qui soutient la paroi de
l'artère afin que cette dernière ne rétrécisse pas à nouveau. Toutefois, dans un cas sur cinq avec les stents en métal nu,
l'artère se bloque de nouveau. Motif: le tissu reprolifère là où se
trouve le stent, ce qui rétrécit à nouveau l'artère. De nouveaux
stents dit « actifs », parce qu'ils libèrent des médicaments censés
empêcher la nouvelle prolifération de tissu, ont donc été mis au
point pour parer au problème. Deux principes actifs se sont établis:
le sirolimus, un immunosuppresseur, et le Paclitaxel, un médicament
utilisé en oncologie. En 2006, plusieurs études ont cependant mis en avant un risque accru
de thrombose intra-stent (formation d'un caillot de sang au niveau
du stent), d'infarctus du myocarde et d'augmentation de la mortalité
lié aux stents actifs. Afin den avoir le cur net, une équipe
internationale de chercheurs dirigée par Peter Jüni et Christoph
Stettler, de l'Institut de médecine sociale et préventive (ISPM), du
Clinical Trial Unit (CTU Berne) et des Divisions de cardiologie et
de diabétologie de l'Hôpital de l'Ile et de l'Université de Berne, a
dépouillé l'ensemble des études existantes qui comparent au moins
deux de ces trois types de stents. Conclusion: les stents au
sirolimus sont très probablement plus efficaces sur le plan clinique
que les stents au Paclitaxel et les stents nus. Les résultats peuvent se résumer ainsi: la mortalité générale et la
mortalité cardiaque (infarctus du myocarde, arythmie cardiaque,
etc.) étaient à peu près les mêmes avec les trois types de stents.
« Cela signifie donc que ces deux stents actifs ne sont globalement
pas plus dangereux que les stents nus », déclare Christoph Stettler.
En ce qui concerne la thrombose intra-stent, le taux global ne
présente pas de différence significative entre les trois types de
stents. Mais avec les stents au Paclitaxel, les thromboses
intra-stents tardives sont plus fréquentes quavec les stents au
sirolimus et les stents nus. Enfin, avec les deux stents actifs, on a eu nettement moins besoin
de procéder à une deuxième intervention que dans le cas des stents
nus. Cet effet est plus marqué avec les stents au sirolimus qu'avec
les stents au Paclitaxel. En comparaison avec les stents nus, le
stent au sirolimus a permis, sur une durée de quatre ans, d'éviter
une deuxième intervention à un patient sur six. De plus, les stents
au sirolimus entraînent moins souvent un infarctus du myocarde: sur
une durée de quatre ans et sur cent patients traités, ils permettent
d'éviter un infarctus. «Nous en concluons donc que les stents au
sirolimus sont plus efficaces sur le plan clinique que les deux
autres types de stents», déclare Peter Jüni. Cette méta-analyse inclut toutes les études randomisées publiés à ce
jour qui ont comparé les stents actifs aux stents nus, ou les stents
au sirolimus aux stents au Paclitaxel. 38 études portant sur 18 023
patients satisfaisaient à ces critères. Les données ont été
dépouillées à l'aide d'une nouvelle méthode statistique appelée
méta-analyse en réseau. En comparaison avec d'autres analyses,
celle-ci a permis d'inclure beaucoup plus de patients, ce qui a
amélioré la précision statistique des résultats. L'étude est parue dans le dernier numéro de la revue «The Lancet».*
Le travail des chercheurs a été essentiellement financé par le
Programme PROSPER (Program for Social Medicine, Preventive and
Epidemiological Research) du Fonds national suisse. * The Lancet (2007), Vol. 370, pp 937948 Renseignements:
PD Dr. med. Peter Jüni
Université de Berne
Institut de médecine sociale et préventive & CTU Berne
Finkelhubelweg 11
CH-3012 Berne
tél: +41 (0)31 631 33 78
e-mail: juni@ispm.unibe.ch Le texte de ce communiqué de presse sera disponible dès le
14.9.2007 sur le site Internet du Fonds national suisse
http://www.snf.ch > F > Médias > Communiqués de presse
Permalink:
https://www.presseportal.ch/fr/pm/100002863/100544775
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