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Communiqué de presse : Un pic montre la diversité d’une forêt

 
 Quelle: Berner Fachhochschule (BFH)
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Le pic à dos blanc raffole des coléoptères saproxyliques. (photo : Simon Niederbacher)

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10.10.2024 – 09:45  Berner Fachhochschule (BFH)    [newsroom]

Chères et chers représentant-e-s des médias

Vous trouverez ci-dessous un communiqué de presse de la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires BFH-HAFL concernant l'étude sur le pic et la biodiversité qui vient de paraître. Nous nous tenons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Avec nos meilleures salutations

Bettina Jakob

Responsable de la communication

Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires BFH-HAFL

Un pic montre la diversité d’une forêt

Sa sauvegarde profite à bien d’autres : l’espèce parapluie. C’est le rôle que joue le pic à dos blanc pour les coléoptères qui se nourrissent de bois mort. Cet oiseau rare constitue donc un indicateur indirect de la biodiversité, comme le démontrent des chercheurs de la BFH-HAFL.

Des forêts feuillues ou mixtes avec beaucoup de bois mort – c’est l’habitat préféré du pic à dos blanc. En raison de l’exploitation forestière intensive depuis le début du 19e siècle, cet oiseau avait disparu de nombreux endroits. « De nos jours, le pic à dos blanc colonise à nouveau les forêts de Suisse orientale, du Vorarlberg et du Liechtenstein car, ces dernières décennies, la gestion forestière est plus extensive en Europe ; on laisse davantage d’arbres morts sur pied et de bois au sol », explique Romain Angeleri, écologue à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires BFH-HAFL.

Plus de coléoptères dans l’habitat du pic

Comme ce pic consomme principalement des insectes dits « saproxyliques » (qui se nourrissent de bois mort), il est associé à la présence de grandes quantités de bois mort dans les forêts. Les chercheurs ont donc voulu savoir si les forêts où le pic était présent comptaient plus de coléoptères saproxyliques qui, outre le fait de nourrir les pics, sont importants pour la forêt : ces insectes qui décomposent le bois mort, contribuant ainsi au cycle naturel de l’écosystème forestier, sont signe de biodiversité.

Si le nombre de coléoptères saproxyliques est plus élevé, le pic peut alors être considéré comme une espèce parapluie pour ce type d’insectes, que l’on trouve dans des habitats de grande valeur écologique. Une espèce est dite « parapluie » si la protection de son habitat profite aussi à d’autres espèces qui vivent dans le même territoire.

En protéger un pour en sauver beaucoup

Dans leur nouvelle publication parue dans « Ecological Indicators », les écologues forestiers Romain Angeleri et Thibault Lachat prouvent, chiffres à l’appui, le lien entre les pics à dos blanc et les coléoptères : ils ont en effet trouvé plus d’espèces de coléoptères figurant sur la liste rouge dans les zones de nidification du pic que dans celles où il est absent. Ainsi, 17 espèces, dont 4 menacées, sont étroitement liées à la présence de l’oiseau, comparé à seulement 3 espèces non menacées dans les zones sans pic. Les chercheurs confirment par leur étude que le pic à dos blanc est une espèce parapluie pour les coléoptères saproxyliques : « Protéger cet oiseau, c’est protéger de nombreuses espèces de coléoptères du bois mort. »

« Nous avons également observé que les habitats importants, d’une grande valeur écologique, ne sont pas uniquement constitués de réserves forestières, mais aussi de forêts exploitées pour la production de bois et la protection contre les dangers naturels », précise Romain Angeleri.

Recherche, capture, mesure, détermination

Afin d’étudier la relation entre le pic à dos blanc et les coléoptères saproxyliques, R. Angeleri et son équipe ont analysé des données collectées sur des pics que les chercheurs de la Station ornithologique suisse avaient équipés d’émetteurs radio. Ils ont ainsi pu identifier des zones de forêt où les pics étaient actifs. Ils ont également piégé, déterminé et examiné plus de 20 000 coléoptères appartenant à plus de 400 espèces, caractérisé les habitats et mesuré la quantité et le stade de décomposition du bois mort. Cette étude est le fruit d’une collaboration entre les scientifiques de la BFH-HAFL, ceux de la Station ornithologique suisse et la division Conservation Biology de l’Université de Berne.

Romain Angeleri et Thibault Lachat espèrent que leurs résultats inciteront à se mobiliser pour le pic à dos blanc, qui est toujours très rare et « vulnérable » selon la liste rouge suisse. « Cet engagement profite à la fois aux insectes saproxyliques et à la biodiversité en forêt. »

Publication : The White-backed Woodpecker (Dendrocopos leucotos) as an umbrella species for threatened saproxylic beetle communities in Central European beech forests, Ecological Indicators, Octobre 2024.

Contact
Romain Angeleri
+41 31 910 29 44
romain.angeleri@bfh.ch