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L'absorption passive de fumée de cannabis laisse des traces dans l'urine, mais sans produire d'ivresse

03.09.2002 – 08:15 

Lausanne (ots) -

On parle beaucoup de tabagisme passif en rapport
avec les cigarettes. Mais que se passe-t-il lorsque l'on inhale
involontairement de la fumée de cannabis? L'Institut suisse de
prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA), à Lausanne,
attire l'attention sur les risques pour la santé, tout en démontrant
que l'ivresse gratuite que l'on pourrait prétendument éprouver en
reniflant les effluves d'un joint relève de la légende. Le relevé des
traces organiques de l'exposition passive à la fumée de cannabis est
très clair: rien dans le sang et des traces dans l'urine.
(ISPA) La consommation de cannabis ne cesse d'augmenter en Suisse
et il arrive de plus en plus souvent que l'on sente l'odeur doucâtre
d'un joint dans un espace public. Lorsque cela arrive dans un lieu
clos comme un restaurant ou un moyen de transport public, on a vite
fait d'inhaler cette fumée. On peut alors se poser la question de
savoir quels peuvent en être les effets sur la santé ou le
comportement. D'ailleurs, l'Institut suisse de prévention de
l'alcoolisme et autres toxicomanies est de plus en plus souvent amené
à répondre à des questions relatives aux traces chimiques que peut
laisser dans l'organisme l'absorption involontaire de fumée de
cannabis.
Quels sont les méfaits de l'inhalation involontaire de fumée de
cannabis?
Les méfaits potentiels de la consommation intentionnelle de
cannabis et de tabac sont bien connus. L'inhalation régulière de
tabac, de marijuana et de chanvre mélangés peut provoquer à la longue
des affections des voies respiratoires. Bien que l'on manque
cruellement d'études sur l'inhalation involontaire de fumée de
cannabis, on pourrait donc partir du principe que l'inhalation de la
fumée produite par des joints contenant un mélange de cannabis et de
tabac est tout aussi nocive que le tabagisme passif.
S'agissant de l'idée que l'inhalation passive de fumée de cannabis
pourrait provoquer une ivresse involontaire, elle doit être ici
battue en brèche. Il faut en effet que les substances actives du
chanvre, soit ce que l'on appelle les cannabinoïdes, dont en
particulier le THC, soient absorbées par ingestion volontaire - en
les fumant ou en les mangeant - pour passer par voie sanguine
jusqu'au cerveau. Ce n'est que de cette manière, et à condition d'en
consommer une certaine quantité, qu'une certaine forme d'ivresse se
produit. Et pas en reniflant simplement la fumée d'un joint.
Reste alors la question des traces repérables de cette inhalation
involontaire dans l'organisme. L'identification du THC et de ses
dérivés chimiques dans les liquides corporels que sont l'urine et le
sang a fait beaucoup de progrès et l'on peut maintenant mesurer les
traces laissées par l'inhalation accidentelle de fumée de cannabis.
Cela permet d'affirmer qu'une inhalation passive ne laisse pas de
traces mesurables dans le sang, mais qu'on peut, pendant un certain
temps, en détecter des traces dans l'urine. Pour que les instruments
de mesure donnent l'alerte, il faut cependant que l'exposition ait
été assez forte. En cas d'exposition passive à la fumée de cannabis,
il n'y a donc pas lieu de craindre une altération du comportement,
s'agissant par exemple de la conduite d'un véhicule.

Contact:

ISPA Lausanne
Secrétariat prévention et information
Tél. +41/21/321'29'76