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Avenir Suisse examine la politique agricole avec des oeillères

23.11.2006 – 11:35 

Brugg (ots) -

Avenir Suisse, une „usine à penser“ financée par les
banques et les entreprises pharmaceutiques, publie aujourd’hui sous 
forme de livre son point de vue sur la politique agricole. Pour 
l’Union suisse des paysans (USP), cette publication a le mérite de 
donner un aperçu des sujets agricoles débattus depuis longtemps; 
elle regrette en revanche qu’Avenir Suisse s'en tienne en grande 
partie à une analyse des défis, du reste entachée d'erreurs. Le 
livre ne contient que peu d'idées nouvelles et ne présente pas de 
solutions viables ni de perspectives économiques pour l'agriculture, 
mais uni- quement des stéréotypes libéraux. Avenir Suisse aurait pu 
proposer des pistes intéressantes pour résoudre les problèmes réels 
du secteur en les replaçant dans l'environnement économique plus 
général; en choisissant de ne considérer que la politique agricole, 
elle livre une évaluation tronquée de la situation.
Le secteur agro-alimentaire doit faire face à d'importants défis. 
Dans les années qui viennent, notre filière devra en effet maîtriser 
la libéralisation de ses marchés et pour cela renforcer sa 
compétitivité. En publiant un livre sur le sujet aujourd’hui, Avenir 
Suisse s’invite dans le débat agricole, un sujet aujourd'hui 
médiatiquement très porteur.
Dans sa publication, Avenir Suisse s’attaque à 
„multifonctionnalité“, aux „paiements directs“, au „niveau élevé des 
prix“ et aux „structures“, des sujets qui font déjà l’objet d'un vif 
débat. Rappelons que l’USP étudie également la manière de faire 
évoluer ces domaines de la politique agricole. Elle reprend 
notamment le débat sur la réorganisation du système des paiements 
directs à sa base en mettant l'accent sur les objectifs de 
l’agriculture suisse, à savoir l’approvisionnement des consommateurs 
avec des quantités suffisantes de denrées ali- mentaires de bonne 
qualité et la fourniture des prestations d’intérêt général 
souhaitées par la société.
Au cours de ces dernières années, l’agriculture a connu une 
importante restructuration. Depuis 1990, 30 000 exploitations 
agricoles ont disparu, et 6 exploitations disparaissent actuel- 
lement chaque jour. Chaque année, près de 900 personnes reprennent 
une exploitation agricole. Si ces chiffres restent constants, la 
Suisse ne comptera bientôt plus qu'environ 25 000 exploitations. 
Concernant les prix des denrées alimentaires, l’USP partage l'avis 
d’Avenir Suisse: les ré-formes agricoles du passé ont échoué. Les 
prix à la production ont baissé de plus de 25% depuis 1990, alors 
que les prix à la consommation ont progressé de plus de 15% pendant 
la même période. Notons que les prix des moyens de production 
achetés en-dehors de l’agriculture ont même augmenté de plus de 25%. 
Des améliorations dans ce domaine sont donc urgentes.
Avenir Suisse estime que la rétribution des prestations 
multifonctionnelles de l’agriculture est trop élevée, raisonnement 
que L’USP a du mal à suivre. La seule étude sur la valeur des 
prestations multifonctionnelles réalisées à ce jour a conclu que les 
paiements directs versés correspondaient à peu près à la valeur des 
prestations fournies.
L’USP est déçue de ce qu’Avenir Suisse se contente de critiquer 
certains points sans appor-ter de contributions utiles pour aider le 
secteur agro-alimentaire à maîtriser les défis qui l'attendent. Dans 
son analyse, Avenir Suisse montre que le manque de compétitivité de 
la filière agroalimentaire en matière de prix est en grande partie 
imputable au niveau général élevé des coûts en Suisse. Pour ce qui 
est des solutions, Avenir Suisse considère uniquement la politique 
agricole et se contente de présenter quelques stéréotypes libéraux 
quant à son développement futur; elle n’a donc malheureusement pas 
non plus réussi à élaborer des pro- positions tenant compte de 
l’environnement économique dans son ensemble. Il semble qu'Avenir 
Suisse ait hésité à brusquer les milieux qui assurent son 
financement. Pour résumer, nous constatons donc malheureusement que 
le livre qui vient de sortir ne représente en aucune manière une 
nouvelle approche qui permettrait de maîtriser les défis que doit 
affron-ter le secteur agro- alimentaire.
Renseignements:
Jacques Bourgeois, directeur de l’USP, portable 079 219 32 33
Martin Rufer, département Économie et politique de l’USP, portable 
078 803 45 54
Sandra Helfenstein, porte-parole de l’USP, portable 079826 89 75
www.sbv-usp.ch