La Suisse encore championne du monde du tourisme
compétitivité la plus élevée selon l'étude du WEF et de Booz & Company
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Zurich (ots)
La récente étude menée par le Forum économique mondial (WEF), en collaboration avec Booz & Company, révèle que la Suisse, l'Allemagne et la France sont les pays touristiques les plus compétitifs. L'Europe centrale et orientale ainsi que l'Asie ont le vent en poupe. L'Autriche ne figure plus dans le trio de tête. Les concepts liés au développement durable ont gagné de l'importance en tant que facteurs de compétitivité.
La Suisse reste le pays au monde qui offre les meilleures conditions en matière de tourisme. Cette année encore, elle termine première du classement du «Travel & Tourism Competitiveness Report 2011» devant l'Allemagne et la France. L'Allemagne gagne une place et la France, 10ème il y a encore trois ans, fait son entrée dans le top 3, reléguant ainsi l'Autriche au pied du podium. Carlos Amman, associé-gérant de Booz & Company, Zurich, déclare à propos de la position de la Suisse en tête du classement: «La force du franc suisse ne joue certes pas en faveur de la compétitivité du pays, mais elle représente en même temps un défi permanent, qui oblige l'industrie suisse du tourisme à sans cesse renouveler ses idées et se dépasser. La moindre négligence à cet égard, en combinaison avec l'évolution du cours du change, pourrait avoir de graves répercussions sur le chiffre d'affaires.»
Pour la quatrième fois, le Forum économique mondial a mené cette étude sur le tourisme dans le monde, en partenariat avec le cabinet de conseil en stratégie international Booz & Company. C'est juste avant l'ITB Berlin que les deux partenaires présentent aujourd'hui le classement des 139 pays étudiés. L'analyse effectuée porte avant tout sur les conditions-cadre dans les industries du tourisme respectives, en matière de sécurité et de santé, d'infrastructures, de compétitivité des prix, de ressources culturelles, de protection de l'environnement et de cadre règlementaire. Outre la confirmation de la prééminence de la Suisse et de l'Allemagne, c'est avant tout la forte progression de la France qui frappe. Depuis 2008, la France mise sur une stratégie nationale redéfinie en matière de tourisme, en vue d'attirer de nouvelles catégories de visiteurs, venus notamment du Moyen-Orient et d'Asie. Pour y parvenir, des investissements ont été réalisés dans la modernisation d'hôtels, la réorganisation des classifications des établissements hôteliers et le marketing au niveau international. Afin d'atténuer les effets de la récession, l'Etat français soutient en outre l'industrie du tourisme par une baisse radicale de la T.V.A. sur les prestations touristiques.
De manière générale, la moyenne attribuée aux régions étudiées concernant les conditions touristiques reste stable par rapport à 2008. «Pour les destinations de voyage établies, maintenir le statu quo ne constitue certainement pas en une stratégie pérenne pour espérer s'imposer face aux nouvelles régions touristiques en plein essor, en Europe de l'est, au Moyen-Orient ou en Asie. Dans le cadre de l'étude, nous avons constaté de nettes améliorations structurelles, supérieures à la moyenne dans ces régions dynamiques», précise Jürgen Ringbeck, Senior Partner et expert en tourisme au sein de Booz & Company.
L'Asie, un marché en pleine croissance
Dans le secteur du tourisme, la dynamique tend de manière générale à se déplacer vers l'est depuis les régions établies, telles l'Europe et l'Amérique du Nord. Dans la région Asie-Pacifique, les arrivées de touristes internationaux ont augmenté presque deux fois plus vite (85%) que la moyenne mondiale (39%) entre 2000 et 2010. Selon l'UNWTO, la Chine, déjà troisième en nombre d'arrivées de touristes internationaux en 2010, est un moteur déterminant de cette évolution. Les résultats de l'étude actuelle «Travel & Tourism Competitiveness Report 2011» reflètent bien cette dynamique disproportionnée: ces quatre dernières années, la République Populaire a fait un bond de 23 places pour atteindre la 39ème position. Le pays profite en grande partie des investissements stratégiques réalisés dans les infrastructures et l'industrie du tourisme - notamment dans la perspective de l'Exposition universelle de Shanghai en 2010 et des Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Toutefois, la croissance économique fulgurante que connaît le pays le plus peuplé de la planète et les conséquences du boom du tourisme s'accompagnent de problèmes environnementaux. «En matière de politique structurelle, la croissance est souvent le souci principal, au détriment de la protection de l'environnement et des concepts de tourisme respectueux de la nature. De nombreuses régions affichent encore un retard considérable en matière de développement durable», poursuit Ringbeck.
Les états du Golfe rattrapent les bastions du tourisme d'Afrique du Nord
L'évolution des indicateurs montre que les destinations traditionnelles d'Afrique du Nord, comme la Tunisie et l'Egypte, perdent du terrain, faute de développement, et se font rattraper par des pays en plein essor. Aujourd'hui 75ème, l'Egypte accuse une perte de sept places sur les quatre dernières années. La Tunisie occupe actuellement le 47ème rang mondial. A l'inverse, le royaume du Bahreïn (40ème en 2011) gagne huit places par rapport à 2008, tandis qu'Oman remonte de 15 places (61ème en 2011). Les troubles politiques actuels dans de nombreux pays arabes ou d'Afrique du Nord pourraient avoir un impact négatif sur la situation générale, à court terme tout au moins. Prévu en mars, le grand prix de Formule 1 de Bahreïn, qui est un événement touristique majeur, vient d'être annulé. «Une stabilisation de la situation politique associée à l'ouverture du marché pourrait cependant avoir des effets positifs durables sur la compétitivité des différents pays» conclut Ringbeck.
Gagnants et perdants en Europe
L'Europe figure encore une fois en bonne place dans le top 10, avec pas moins de sept pays représentés. Les grands perdants parmi les destinations touristiques du vieux continent sont sans conteste la Grèce et le Portugal. Les résultats de ces centres de villégiature très prisés dans l'étude, reflètent clairement les affres de la crise économique et de l'endettement, qui les ont particulièrement affectés. La Grèce a beaucoup souffert des effets de la grève générale sur le trafic aérien et, par extension, sur l'industrie hôtelière. Le Portugal paie avant tout son manque de moyens pour investir dans des infrastructures absolument nécessaires et perd trois places par rapport à 2008, pointant désormais à la 18ème place. Encore 22ème en 2008, la Grèce n'apparaît plus qu'en 29ème position trois ans plus tard. Le Monténégro est l'un des grands gagnants de cette nouvelle étude. Le pays des Balkans a même inscrit la protection de l'environnement dans sa constitution, mise sur le développement d'hôtels durables et établit ses régions montagneuses comme destinations très prisées des amateurs de randonnée et de ski. Le choix délibéré de refuser un tourisme de masse, comme par exemple l'Espagne l'a propagé dans les années 80, permet au pays de progresser de la 59ème à la 36ème place aujourd'hui.
A propos de l'étude
Basées sur plus de 60 indicateurs, l'étude analyse un total de 139 pays du monde entier. Parmi les indicateurs choisis figurent notamment le cadre réglementaire, la sécurité et la santé, l'infrastructure, la compétitivité des prix locaux et les aspects culturels. La protection de l'environnement et les transports ont également été évalués. Le rapport complet et les différentes évaluations peuvent être téléchargés à l'adresse: http://www.weforum.org/ttcr
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