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Schweizerischer Nationalfonds / Fonds national suisse

FNS: Image du mois septembre 2006: Un apport de chaux modifie la végétation alpine pendant des décennies

FNS: Image du mois septembre 2006: Un apport de chaux modifie la  végétation alpine pendant des décennies
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Berne (ots)

Image et texte sous:
http://www.presseportal.ch/fr/galerie.htx?
hype=obs
Les interventions de l'homme sont susceptibles de perturber à long 
terme les écosystèmes alpins
Les écosystèmes des montagnes manquent cruellement de 
flexibilité pour réagir aux interventions de l'homme. Une fois 
perturbés, ils ne retrouvent que très lentement leur état initial – 
si toutefois ils y parviennent. C'est ce que confirme une étude du 
Programme national de recherche «Paysages et habitats de l'arc 
alpin», qui s'est penchée sur l'évolution de la végétation et des 
sols des parcelles expérimentales de la «Schynige Platte». Les 
résultats de cette expérience unique en son genre au plan mondial 
montrent qu'il a suffi d'un apport de chaux dans les années 1930 
pour perturber sur des décennies la richesse des espèces végétales 
alpines, ainsi que les propriétés chimiques et microbiennes des 
sols.
Dans les Alpes, nombre de praires et de pâturages d'altitude ont 
des sols acides et pauvres en substances nutritives, comparés aux 
sites de plaines. De fait, les associations végétales des zones 
alpines sont moins productives, mais présentent souvent une plus 
grande diversité d'espèces. Il y a plus de septante ans, le 
botaniste bernois Werner Lüdi entreprenait sur la Schynige Platte 
au-dessus de Grindelwald (BE) une série d’expériences. Ces 
dernières constituent une véritable aubaine pour la recherche 
environnementale actuelle: elles permettent des observations à long 
terme sur une zone à l'écart des émissions. L'intention de Werner 
Lüdi était d'améliorer par le biais d'un apport d'engrais et de 
chaux la productivité agricole limitée de ces parcelles pâturées 
durant des siècles. Il faisait donc subir différents traitements 
aux nardaies que l'on rencontrait typiquement à cette altitude et 
où croissaient des plantes comme l'arnica, la gentiane pourpre, 
l'orchis blanc ou la benoîte des montagnes. Le botaniste bernois 
recourait notamment à des interventions mécaniques, ainsi qu'à de 
nombreuses variations d'apports d’engrais et de chaux.
Or l'apport d'engrais et de chaux a effectivement permis à un 
type de végétation plus productif de s'imposer en quelques années. 
Le nard raide, mais aussi d'autres sortes de plantes aujourd'hui 
rares ont été évincées par le Liondent, la Crépide dorée ou le 
Pâturin des Alpes. Une équipe internationale de chercheurs dirigée 
par Thomas Spiegelberger de l'Université de Fribourg, Otto Hegg de 
l'Université de Berne et Urs Schaffner de l'organisation CABI 
Bioscience à Delémont, a maintenant démontré dans le cadre d'un 
article paru dans la revue spécialisée Ecology* que cet effet 
persiste encore plusieurs décennies après, même sans traitement 
ultérieur. Leur étude a été subventionnée par le Programme national 
de recherche «Paysages et habitats de l'arc alpin» (PNR 48) du 
Fonds national suisse.
Aujourd’hui encore, l'acidité du sol est réduite 
Cette perturbation étonnamment persistante de l'écosystème a été 
attribuée par les auteurs aux apports de chaux – car sur les 
parcelles qui n'ont été soumises autrefois qu’à des apports 
d'engrais, on ne constate presque plus aucun effet à long terme. 
Les analyses chimiques et microbiologiques du sol montrent aussi 
que le traitement à la chaux vieux de septante ans a suffi pour 
élever la teneur en calcium du sol jusqu'à aujourd'hui, mais aussi 
pour modifier sa composition microbienne. Les chercheurs imputent 
ce phénomène à une réduction de l'acidité naturelle du sol due à la 
chaux. La microflore du sol a alors été modifiée, améliorant la 
disponibilité des éléments nutritifs existants et favorisant les 
plantes qui en dépendent. Les espèces typiques du passé, en 
revanche, ont fortement diminué: à l'heure actuelle, l'arnica a 
presque disparu. En raison de la modification de la qualité du sol, 
les déchets végétaux se décomposent relativement bien et sont à 
nouveau assimilés, ce qui maintient très longtemps la teneur locale 
accrue en éléments nutritifs. L'apport d’engrais seul – sans chaux –
ne permettrait jamais d’obtenir le même effet, les engrais déposés 
seraient en effet rincés par l'eau.
En savoir plus sur les conséquences de la pollution 
atmosphérique 
Cet essai sur le long terme est unique en son genre au plan mondial 
et montre qu'il a suffi de modifier l'acidité du sol en zone de 
montagne pour déséquilibrer un écosystème sur des décennies. Ces 
résultats confirment ce que l'on supposait déjà sur le plan 
théorique: les écosystèmes en zone de montagne manquent de 
flexibilité pour réagir aux interventions humaines et il leur faut 
beaucoup de temps pour retrouver leur état initial après une 
perturbation – si toutefois ils y parviennent. D'autres 
observations sur les parcelles aménagées par Walter Lüdi devraient 
continuer de s'avérer instructives à l'avenir aussi. Face au 
panorama grandiose de l'Eiger, du Mönch et de la Jungfrau, il sera 
notamment possible d'en apprendre davantage sur l’effet des apports 
ciblés d'engrais et de chaux, et plus généralement sur ceux de la 
pollution atmosphérique sur les écosystèmes alpins se développant 
sur sol acide, étant donné les quantités considérables d'engrais – 
jusqu'à 80 kilos d'azote par hectare et par année – qui aboutissent 
dans le cycle naturel, entraînant des modifications au niveau de la 
biodiversité.
*Ecology, vol. 87, pp 1939-1944
Renseignements sur le projet: 
Dr. Thomas Spiegelberger
Cemagref de Grenoble
Domaine universitaire
2, rue de la Papeterie - BP 76
FR-38402 Saint-Martin-d'Hères cedex
tél :  00 33 4 76 76 28 19
fax : 00 33 4 76 51 38 03
e-mail :  thomas.spiegelberger@grenoble.cemagref.fr
Prof. Otto Hegg
Landorfstr. 55
CH-3098 Köniz 
tél: +41 (0) 31 971 08 38
e-mail:  hegg@ips.unibe.ch
Urs Schaffner
CABI Switzerland Centre
Ch. des Grillons 1
CH-2800 Delémont
tél: +41 (0)32 421 48 77
e-mail:  u.schaffner@cabi.org
Le texte et l'image de cette information peuvent être téléchargés 
sur le site web du Fonds national suisse: 
http://www.snf.ch/communique

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