Eidg. Justiz und Polizei Departement (EJPD)
EJPD: Forme spéciale dinternement à vie pour les délinquants dangereux Le DFJP ouvre une procédure de consultation sur un rapport et un avant-projet de mise en uvre de linitiative sur linternement
Berne (ots)
15.09.2004. Mieux protéger la société contre les délinquants dangereux sans enfreindre les principes de la Convention européenne des droits de lhomme (CEDH) : tel est lobjectif du rapport et de lavant-projet de mise en uvre de linitiative sur linternement envoyés ce mercredi en procédure de consultation par le Département fédéral de justice et police (DFJP), sur mandat du Conseil fédéral. La consultation sachèvera le 15 décembre 2004.
Le 8 février 2004, en acceptant linitiative populaire « Internement à vie pour les délinquants sexuels ou violents jugés très dangereux et non amendables », le peuple et les cantons se sont prononcés en faveur du nouvel art. 123a de la Constitution fédérale. Pour cette catégorie de délinquants, linternement à vie ne pourra être examiné que de manière restreinte. La modification de la partie générale du code pénale élaborée par un groupe de travail prévoit une procédure en plusieurs étapes qui exclut tout examen automatique, comme lexige linitiative, mais qui respecte également les principes de la CEDH : A la demande de la personne internée, lautorité cantonale dexécution charge une commission fédérale spécialisée, que le Conseil fédéral devra instituer, dexaminer sil existe de nouvelles connaissances scientifiques permettant détablir que le délinquant peut être amendé. Lautorité dexécution décide, sur la base du rapport de la commission spécialisée, si lon doit proposer un traitement à lauteur. Le cas échéant, le traitement, dans un premier temps, a lieu dans le cadre de lexécution de linternement à vie. Si le traitement montre que la dangerosité de lauteur a notablement diminué et quelle peut encore diminuer, le juge lève linternement à vie et ordonne un internement ordinaire ou une mesure thérapeutique.
Linternement peut aussi être prononcé ultérieurement
Allant au-delà de ce quexigeait linitiative sur linternement, lavant-projet prévoit que linternement à vie ou linternement ordinaire pourraient également être prononcés a posteriori, à lencontre dune personne qui aurait déjà été jugée. Cette disposition serait appliquée lorsque de nouveaux faits ou moyens de preuve établissent que les conditions requises pour un internement à vie étaient déjà réunies au moment du jugement, mais que le tribunal nen a pas eu connaissance. Elle permettra déviter que ne soient remis en liberté des délinquants dont la dangerosité na été constatée que durant lexécution de leur peine.
Le comportement futur plus important que linfraction commise
Le groupe de travail, par ailleurs, a examiné les propositions et les critiques des milieux de la poursuite pénale et de lexécution des peines concernant la nouvelle partie générale du code pénal et propose une série de modifications. Un internement ordinaire pourra ainsi être ordonné non plus seulement pour les crimes passibles dune peine demprisonnement dau moins dix ans, mais pour tous les crimes et délits, lorsquil y a sérieusement lieu de croire que le délinquant, une fois sa peine purgée, puisse à nouveau commettre des délits graves. Le prononcé dun internement se basera donc désormais moins sur linfraction commise que sur le comportement futur présumé du délinquant.
Par ailleurs, un traitement thérapeutique devrait à lavenir être prévu non seulement pour les personnes affectées dun trouble mental, mais aussi pour les personnes ne présentant que des symptômes isolés dun trouble mental. En effet, une thérapie psychiatrique permet souvent dabaisser la dangerosité de tels délinquants.
Présidé par Heinrich Koller, directeur de lOffice fédéral de la justice, le groupe de travail était composé de représentants des milieux professionnels de la poursuite pénale, de lexécution des peines et des mesures, de la doctrine pénale et de la psychiatrie judiciaire, ainsi que de représentantes du comité dinitiative. Ces dernières considèrent le projet de loi comme un concept global équilibré, quelles ne soutiendront que sil reste en létat.
Renseignements supplémentaires: Heinz Sutter, Office fédéral de la justice, tél. 031 322 41 04 Adrian Scheidegger, Office fédéral de la justice, tél. 031 322 47 90