Caritas Schweiz / Caritas Suisse
200 participants au Forum annuel de Caritas: La pauvreté rend malade
Lucerne (ots)
Les pauvres vivent moins longtemps et sont au cours de leur vie en moins bonne santé que des personnes bénéficiant d'une meilleure situation. Les comportements, le stress professionnel ou la situation familiale dès l'enfance jouent un rôle important sur l'état de santé. Il faut établir des liens entre la politique sociale et la politique de la santé, comme par exemple dans le cadre du Revenu d'insertion, une proposition du canton de Vaud. Telles ont été les constatations des intervenants au Forum annuel de Caritas, le 24 janvier 2003 à Berne.
"Les maladies cardiaques, les dépressions ou d'autres maladies sont typiques de places de travail où l'on investit beaucoup de temps et d'énergie sans obtenir une reconnaissance suffisante, qu'elle soit pécuniaire ou non. La pression exercée affecte spécialement les personnes les moins qualifiées", remarque le professeur Siegrist de l'Université de Düsseldorf, membre également d'un groupe de recherche européen sur ces questions. Pour lui, les conditions de vie et l'environnement familial dès l'enfance jouent encore un grand rôle sur l'état de santé à l'age adulte.
Rapha'l Hammer, sociologue à l'Université de Genève, estime pour sa part que les hommes et les femmes n'ont pas la même compréhension de la notion de travail. "Pour l'homme, le chômage s'assimile beaucoup plus à une crise de son identité en l'absence de véritable statut social de substitution", constate-t-il. En conséquence, les atteintes à la santé dues à la situation professionnelle sont différentes selon l'appartenance à un sexe ou à l'autre. D'un autre côté, a rappelé Elisabeth Zemp, médecin-chef à l'Institut pour la médecine sociale et préventive de l'Université de Bâle, on ne doit pas oublier qu'aujourd'hui encore, il est considéré comme normal que les femmes soit soumises à des conditions de travail précaires ou défavorables par rapport aux hommes.
Aide sociale et insertion professionnelle réunies
Dans le canton de Vaud par exemple, on constate que 17% des bénéficiaires du revenu minimum de réinsertion (RMR) connaissent des problèmes de santé importants, au point de les empêcher de travailler. "Les jeunes également restreignent leurs consultations médicales pour des raisons financières", relève Christine Schaub du Service de prévoyance et d'aide sociales du canton. Au vu de l'interdépendance entre les problèmes de santé et la situation sociale, le canton veut réunir l'aide sociale et le RMR au sein du Revenu d'insertion. Ce dispositif en projet doit permettre de réaliser une insertion sociale et professionnelle, tout en tenant compte des problèmes de santé.
Pour Johannes Siegrist, il est nécessaire de mettre sur pied des programmes de promotion de la santé en faveur des groupes de population défavorisés. Lorsque des conditions d'emploi précaires existent, il faut introduire des dispositions de protection efficaces. Enfin, des mesures de promotion de la santé au sein des entreprises sont très souhaitables. Un exemple concret de telles mesures a été présenté par Hans Peter Züger, core thérapeute, qui propose des exercices physiques au sein des entreprises pour mieux gérer des situations de stress.
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