Accords salariaux conclus pour 2001
Neuchâtel (ots)
La hausse des salaires nominaux convenue par les partenaires sociaux
Les négociations sur les principales conventions collectives de travail menées entre les partenaires sociaux ont abouti pour l'an 2001 à une hausse moyenne des salaires effectifs de 2,9% en termes nominaux, dont 2,1% à titre collectif et 0,8% à titre individuel. Le salaire au mérite continue donc de régresser. Les salaires minimaux ont également connu une hausse moyenne de 2,9% en termes nominaux. Ces augmentations salariales concernent l'ensemble des salariés assujettis à des conventions collectives de travail. Tels sont les derniers résultats établis par l'Office fédéral de la statistique (OFS).
La hausse nominale de 2,9% des salaires effectifs correspond à la plus forte augmentation depuis 1993
Les négociations entre les partenaires sociaux des principales conventions collectives de travail ont débouché pour l'an 2001 sur une hausse moyenne de 2,9% des salaires nominaux. Cette augmentation concerne 34 conventions collectives représentant 431'800 salariés. Les négociations salariales, qui se sont déroulées pour la plupart en automne de l'année dernière, se sont fondées sur la situation conjoncturelle et sur le renchérissement de l'an 2000, qui a atteint 1,6% en moyenne.
Depuis 1993, les hausses nominales des salaires effectifs étaient en fort recul en raison de la conjoncture défavorable. Les taux de croissance nominale les plus faibles ont été enregistrés en 1997 et en 1999 (+0,3% pour ces deux années). Il a fallu attendre 2000 pour voir l'évolution des salaires effectifs connaître une embellie (+1,4%). La hausse de 2,9% enregistrée pour 2001 constitue la plus forte progression des salaires définis par des conventions collectives depuis 1993. Cette hausse résulte entre autres de l'amélioration de la conjoncture observée depuis 1997.
Dans le secteur primaire, la hausse nominale moyenne des salaires effectifs versés à titre collectif s'est établie à 2,0%. Dans le secteur secondaire, les partenaires sociaux ont fixé à 3,3% l'augmentation des salaires effectifs, dont 2,4% à titre collectif et 0,9% à titre individuel. Dans le secteur tertiaire, les négociations salariales ont abouti à une hausse de 2,4% des salaires effectifs. Cette dernière s'établit à 1,1% à titre individuel et à 1,3% à titre collectif.
L'augmentation des salaires effectifs a été supérieure à la moyenne dans les branches suivantes : travail du bois et fabrication d'articles en bois (+3,7%), transports et communications (+3,8%) et construction (+3,6%). Les négociations salariales ont donné les résultats les plus faibles dans les branches santé et activités sociales (+1,4%), fabrication d'instruments de précision, d'optique et d'horlogerie (+1,3%) et hôtellerie et restauration (0%).
Depuis 1999, le salaire au mérite perd de son importance
De 1994 à 1998, la rémunération au mérite a pris de l'ampleur dans l'augmentation des salaires effectifs. Cela signifie qu'on procédait de manière accrue à des hausses de salaires attribuées individuellement. Alors qu'en 1994 près de 87% des adaptations salariales convenues dans le cadre de conventions collectives se faisaient par le biais d'un relèvement général des salaires, l'importance de ce mode d'adaptation n'a ainsi cessé de diminuer, pour ne plus représenter que 20% des augmentations en 1998. Cette tendance s'est inversée en 1999 : la part des augmentations de salaires à titre collectif a passé à 67% en 1999, à 71% en 2000 et à 73% en 2001.
Avec 2,9%, la hausse nominale des salaires minimaux est la plus forte depuis 1993
Les salaires minimaux fixés lors des négociations pour l'an 2001 et inscrits dans les conventions collectives ont augmenté en moyenne d'environ 2,9% en termes nominaux. Cette hausse est de loin la plus forte décidée depuis huit ans. Elle concerne 31 conventions collectives représentant quelque 514'500 salariés. Comme pour les salaires effectifs, l'adaptation des salaires minimaux est largement fonction de l'évolution du renchérissement, une valeur de référence importante lors des négociations salariales.
Dans le secteur primaire, les partenaires sociaux ont convenu d'une hausse de 2,9% des salaires minimaux. Suite aux négociations salariales, les salaires minimaux nominaux ont progressé en moyenne de 3,4% dans le secteur secondaire et de 2,5% dans le secteur tertiaire.
Les adaptations nominales moyennes des salaires minimaux varient selon les branches. Les augmentations les plus importantes concernent les autres services fournis aux entreprises (+4,3%), le travail du bois et la fabrication d'articles en bois (+3,7%) et le travail des métaux (+3,5%). Les hausses ont été inférieures à la moyenne de 2,9% dans les branches suivantes, entre autres : commerce de détail(+1,8%), santé et activités sociales, communications, édition et impression (+1,3%) et services personnels (0%).
Glossaire
Salaires effectifs :
Salaires mensuels bruts effectivement versés aux salariés.
Augmentation individuelle des salaires effectifs :
Hausse en % des salaires attribuée à certaines personnes ou à certains groupes de personnes en fonction de l'évaluation de leurs prestations.
Augmentation collective des salaires effectifs :
Hausse en % des salaires attribuée de manière uniforme à l'ensemble des salariés.
Salaires minimaux :
Salaires négociés collectivement et inscrits dans les CCT ou les avenants à celles-ci. Les salaires minimaux sont généralement indiqués sous forme de salaires mensuels bruts ou de salaires-horaire bruts.
Augmentation des salaires minimaux :
Cette augmentation est exprimée en pourcentage.
Convention collective de travail :
Accord passé entre un ou plusieurs représentants patronaux (associations ou entreprises) dans lequel les parties contractantes fixent tout ou partie du régime des salaires et des conditions de travail ainsi que les relations entre les parties contractantes.
Accords salariaux :
Accords conclus entre les partenaires sociaux sur le montant et sur la répartition des adaptations salariales.
Méthode
Les calculs sont établis à partir d'informations provenant d'une enquête réalisée auprès des entreprises, des associations patronales et des associations d'employés ainsi que sur la base d'une analyse des conventions collectives correspondantes. Ont été considérées les 58 principales conventions collectives en vigueur au 31 mars 2001, qui couvrent plus d'un million de salariés. Cela représente environ 86% de tous les salariés assujettis à une convention collective et quelque 40% des salariés du secteur privé.
Pour le calcul des adaptations nominales moyennes des salaires effectifs et minimaux, il n'a été tenu compte que des conventions collectives conclues sur la base de négociations entre les partenaires sociaux (les dispositions prises et les recommandations émises unilatéralement n'ont pas été considérées). Les adaptations des salaires effectifs concernent ainsi 32% de l'ensemble des salariés assujettis à une convention collective (39% pour les salaires minimaux).
Les adaptations salariales négociées entre les organisations patronales et les associations d'employés ont été pondérées en fonction du nombre d'assujettis à la convention collective correspondante.
Contact:
Office fédéral de la statistique, Section des salaires et des
conditions de travail
Français: Didier Froidevaux, tél. +41 32 713 67 56
Allemand: Andreas Hochuli, tél. +41 32 713 68 89
Vous trouverez d'autres informations sur le site Internet de l'OFS à
l'adresse http://www.statistique.admin.ch