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Une politique économique extérieure toujours plus active & créative

Berne (ots)

Le rapport sur la politique économique extérieure
2000 est l'occasion de faire le point sur les différents succès d'une
partie essentielle de la politique économique et étrangère suisse.
Cette politique économique extérieure devient toujours plus
importante dans le contexte de la mondialisation actuelle. Elle est
synonyme de plus de croissance, donc plus d'emplois et de bien-être
pour l'ensemble de la population.
La Suisse est une puissance économique qui est loin d'être isolée
sur la scène internationale. En ce qui concerne les investissements à
l'étranger, la Suisse occupe le 7ème rang mondial (250 milliards de
francs). En matière d'exportations, nous sommes au 19ème rang
mondial. Tout ceci est sans commune mesure avec les dimensions du
pays (110ème rang).
Cette bonne situation est favorisée par le dynamisme de notre
diplomatie économique qui s'engage pour améliorer sans cesse l'accès
aux marchés mondiaux à nos entreprises. La Suisse est liée par
quelques 2000 accords internationaux et dispose d'un important
arsenal d'instruments de politique économique extérieure. Celui-ci
est présenté pour la première fois de manière complète dans le
rapport 2000 (1er chapitre).
A l'avenir, l'économie suisse se verra de plus en plus contrainte
de développer son potentiel de croissance à l'étranger. Cette
politique repose essentiellement sur trois piliers - UE, AELE, OMC -
où nous avons enregistré plusieurs succès en 2000.
Premièrement, les accords bilatéraux avec l'UE.
L'acceptation de ces accords par le peuple suisse est un des
grands succès de l'an 2000. Ces accords donnent à notre économie un
cadre institutionnel prévisible de haute qualité avec notre plus
grand partenaire commercial. Ils résolvent d'importantes questions
d'intégration européenne, notamment dans le domaine des transports et
de la libre circulation des personnes. Leurs retombées sur le
développement économique devrait représenter une croissance entre 0,5
et 2% du PIB.
Deuxièmement, les accords de libre-échange dans le cadre de
l'AELE. Par le biais de cette Association qui vit une seconde
jeunesse, la Suisse fait partie d'un des plus importants espaces de
libre-échange au monde. Seize pays partenaires d'Europe centrale et
orientale et du bassin sud méditerranéen y participent. Ces accords
nous donnent un accès au marché comparable à celui de nos principaux
partenaires commerciaux, notamment l'UE.
L'accord avec le Mexique signé le 27 novembre dernier est le
premier pont jeté par l'AELE entre deux continents. L'importance de
cet accord pour la Suisse est que les marchandises et les services
offerts par nos entreprises pourront accéder au marché mexicain au
même titre que ceux de leurs concurrents de l'UE, des Etats-Unis et
du Canada.
Environ 100 millions de francs de droits de douanes seront ainsi
économisés, ce qui veut dire que nos entreprises pourront créer
d'avantage d'emplois chez nous. Ajoutez à cela que des produits
meilleurs marché entreront en Suisse, et là, c'est le consommateur
qui en profitera.
Des accords similaires sont en préparation avec le Chili et le
Canada. D'autres discussions ont lieu avec l'Afrique du sud, et
peut-être bientôt avec Singapour. Ces nouveaux accords sont
résolument modernes car ils ne couvrent plus seulement les
marchandises mais aussi les services, un domaine particulièrement
important pour la Suisse.
Le regain d'intérêt pour des accords préférentiels régionaux et
interrégionaux s'explique par la phase difficile que traverse
provisoirement l'OMC. Ces accords ne sont pas en contradiction avec
les règles de l'OMC, ils sont même complémentaires. Mais ce phénomène
démontre que les pays riches réussissent toujours à défendre leurs
intérêts, ce qui n'est pas forcément le cas des pays pauvres.
Je dis donc à ceux qui combattent l'OMC qu'ils ont tort, car c'est
l'endroit où les Etats les plus faibles peuvent avoir le plus de
pouvoir en vertu de la règle de l'unanimité. Par conséquent, les pays
du tiers-monde peuvent obtenir, via l'OMC, ce qu'ils n'obtiendraient
jamais dans une négociation bilatérale ou régionale.
Troisièmement l'OMC. Une économie moyenne ouverte comme la Suisse
a un besoin vital des règles contraignantes et claires de l'OMC, qui
assurent sécurité juridique et prévisibilité économique. La Suisse a
connu un certain succès au sein de l'OMC en 2000. Un accord bilatéral
important a été conclus avec la Chine, candidate à l'adhésion. La
Suisse a par ailleurs continué à défendre ses intérêts dans les
négociations en cours dans les domaines de l'agriculture et des
services.
La Suisse doit affirmer sa présence à tous les niveaux pour
permettre à son économie de s'intégrer au mieux dans l'économie
mondiale. La grande dépendance de l'économie suisse vis-à-vis de
l'étranger fait que l'Etat doit mener une politique économique
extérieure toujours plus active et créative. Nous avons donc, en
2000, renforcé la promotion opérationnelle de la politique économique
extérieure.
Un pas important a été franchi dans ce secteur avec l'adoption de
la nouvelle loi sur la promotion des exportations. Celle-ci doit
surtout aider nos PME à s'intégrer dans l'économie mondiale. En
effet, 17% seulement des PME de moins de 250 collaborateurs exportent
à l'étranger. La nouvelle loi doit permettre de :
- sonder les possibilités de ventes à l'étranger et ensuite les
concrétiser,
   - positionner les exportateurs suisses comme partenaires
concurrentiels,
   - favoriser l'accès aux marchés étrangers grâce à une information
ciblée.
Dans ce but, nous avons pris les mesures suivantes :
- les moyens disponibles (environ 15,1 millions de francs par
année) pourront être utilisés de manière plus ciblée auprès de
l'OSEC,
   - nous avons confié un nouveau mandat de prestations à l'OSEC qui
se réorganise, 
   - le Seco, le DFAE et l'OSEC renforceront nos activités de
promotion des exportations auprès des consulats et ambassades. Il y
aura 10 points d'appui à l'exportation au sein de représentations à
l'étranger d'ici le 1er octobre 2001, et au moins 20 autres d'ici
2003.
Dans notre réseau mondial actuel des représentations à l'étranger,
il s'agit d'étendre judicieusement les compétences économiques en
matière de défense des intérêts suisses à l'étranger.
Il est également important de soigner les contacts à l'étranger au
plus haut niveau. Les délégations économiques mixtes que je conduis
régulièrement permettent de traiter des questions économiques
spécifiques et de créer un réseau de relations que l'économie seule
ne parvient pas toujours à établir elle-même.
Ces visites permettent aussi de conclure des accords bilatéraux
qui ont leur importance là où l'ensemble des règles multilatérales
n'intervient pas. La Suisse dispose aujourd'hui de
- 12 accords de coopération économique
   - 88 accords de protection des investissements
   - 60 accords visant à éviter la double imposition.
En conclusion, je répète que l'économie suisse va bien. Le taux de
croissance de 3,3% en 2000 est le plus élevé depuis 10 ans. La
croissance en 2001, estimée à 2,3% environ, sera plus modérée mais
correspondra mieux à un développement durable. Le taux de chômage
moyen a baissé à 2% en 2000 et la tendance est à la baisse. La paix
sociale règne.
L'excellente santé de notre économie est due aux bonnes conditions
cadre dans notre pays, mais aussi au fait que l'économie mondiale va
bien, et que la Suisse y est bien intégrée. La capacité qu'ont
beaucoup de nos entreprises à saisir des opportunités à l'étranger
est remarquable.
Une politique économique extérieure active est donc indispensable
pour la Suisse. Au cours des années à venir, cette politique devrait
se concentrer davantage - à côté de la poursuite des activités de
négociation multilatérale et bilatérale - sur le domaine de la
promotion opérationnelle de l'économie extérieure.

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