Nouvelle étude: Un demi-tunnel de base du Gothard pour un système hospitalier suisse numérique et tourné vers l’avenir
Nouvelle étude de PwC « Hôpitaux suisses : santé financière 2022 »
Un demi-tunnel de base du Gothard pour un système hospitalier suisse numérique et tourné vers l’avenir
- Les hôpitaux suisses ont besoin de 6,4 milliards de francs pour leur transformation numérique.
- La plupart des hôpitaux enregistrent des pertes en 2022.
- Dans les soins somatiques aigus, la marge EBITDAR diminue de 1,2 point de pourcentage pour atteindre 6,0 %.
- Si les tarifs ne sont pas adaptés, un déficit de 11,2 milliards de francs risque de se produire si l’inflation reste élevée.
- Les organismes de régulation doivent compléter le prisme des coûts par celui de la qualité et des patients.
Zurich, le 24 septembre 2022 – La dernière étude « Hôpitaux suisses : santé financière 2022 » de PwC Suisse met en évidence l’un des plus grands conflits d’objectifs du système de santé suisse : performance, qualité et rentabilité sont désormais difficilement conciliables. Pour maintenir ce triptyque, les acteurs de la santé ne peuvent plus échapper à la transformation numérique. Celle-ci permet d’augmenter l’efficacité, de réduire la charge administrative – c’est-à-dire les coûts – tout en répondant de manière individualisée aux besoins des patients, en favorisant de nouvelles formes de traitement et en fournissant des données de qualité pour la recherche. Pour faciliter cette tâche herculéenne aux fournisseurs de prestations, l’étude présente des faits sur le statu quo financier (partie 1) ainsi que des recommandations d’action pour la planification et la mise en œuvre de la transformation numérique, combinées avec les expériences acquises par des figures de renom dans la branche qui ont déjà mis en œuvre de grands projets de numérisation (partie 2).
6 milliards de francs d’investissements nécessaires pour la transformation numérique
Selon les estimations des auteurs, le système de santé suisse doit réaliser un investissement unique atteignant 20 % du chiffre d’affaires annuel total des hôpitaux suisses dans la transformation numérique afin de créer un avantage significatif. Selon un modèle de calcul, les dépenses d’investissement nécessaires s’élèveraient ainsi à environ 6,4 milliards de francs. À titre de comparaison, 12,2 milliards ont été investis pour la construction des deux galeries du tunnel de base du Gothard. En termes annuels, les hôpitaux suisses auront à faire face à des coûts récurrents d’environ 1,6 milliard de francs par an. Une marge EBITDAR pouvant atteindre 15 % peut s’avérer nécessaire pour financer ces coûts, ce qui est nettement supérieur à la valeur cible de 10 % retenue jusqu’à présent par PwC. Ces ordres de grandeur montrent bien l’ampleur de cette problématique au niveau national. Cela implique une plus grande capacité financière avec des investissements plus importants et moins de personnel.
De plus en plus d’hôpitaux en difficulté financière
La première partie de l’étude révèle que la situation financière des hôpitaux suisses n’est pas optimale. La pénurie persistante de personnel qualifié accompagnée d’exigences salariales accrues ainsi que l’inflation liée à la hausse des taux d’intérêt et des frais de matériel ont un impact négatif sur les comptes de résultats des fournisseurs de prestations suisses. Certes, le chiffre d’affaires des soins somatiques aigus a connu une croissance modérée de 2,5 %. Mais les marges opérationnelles se sont effondrées. Résultat : la plupart des hôpitaux enregistrent des pertes. Si les tarifs ne sont pas adaptés rapidement, si les résultats ne sont pas optimisés à grande échelle et si les investissements dans les projets numériques clés ne sont pas réalisés, la rentabilité des hôpitaux continuera à s’éroder.
Les établissements psychiatriques ont à nouveau enregistré une croissance record de leur chiffre d’affaires (4,4 %) et ont augmenté leur marge EBITDAR à 7,5 %. Ces résultats sont le fruit d’une gestion efficace des coûts. Dans les cliniques de réadaptation également, la marge EBITDAR de 7,1 % était supérieure de 0,5 point à celle de l’année précédente. Cependant, il faut également rester vigilant en réadaptation et en psychiatrie – le manque de personnel qualifié et l’augmentation des coûts feront ici aussi leur œuvre en 2023.
Les tarifs restent en retard sur les coûts
L’augmentation de l’inflation ne se fait sentir que de manière limitée dans les coûts des hôpitaux en 2022. Cela s’explique notamment par le fait que de nombreuses augmentations de salaire ne se répercutent qu’à partir de 2023. D’autre part, de nombreux hôpitaux disposent de contrats de fourniture d’énergie à long terme. « En 2023, l’augmentation des coûts entraînera une baisse des résultats et mettra en difficulté même les hôpitaux les plus performants sur le plan économique », estime Patrick Schwendener, responsable des opérations du secteur de la santé chez PwC Suisse. Les coûts par cas et leurs valeurs de référence servent de base à la discussion sur les prix entre les hôpitaux et les prestataires de services. Dans la mesure où les tarifs de l’assurance obligatoire des soins (AOS) ont des durées plus longues et que les augmentations de coûts ne se reflètent qu’au fil des années dans la pondération des cas, les adaptations de prix ne peuvent être mises en œuvre qu’en procédant à des résiliations extraordinaires et en anticipant les effets. Compte tenu de l’évolution des coûts par cas, les tarifs négociés ne seront basés sur les coûts actuels que dans deux à cinq ans. Si l’inflation se maintient à long terme autour de 2,5 % et que les tarifs ne sont pas adaptés, il en résulterait un déficit cumulé de 11,2 milliards de francs.
La réglementation doit garantir le bon fonctionnement du système
Ces dernières années, le système de santé suisse a été considérablement surréglementé et des projets essentiels comme le « financement uniforme des traitements ambulatoires et stationnaires » ont été longtemps bloqués. Actuellement, la réglementation cherche principalement à lutter contre les symptômes et met l’accent sur les coûts. Cela favorise les incitations négatives au détriment de la sécurité et de la qualité des soins. En effet, à trop se concentrer sur la réduction des coûts, les fournisseurs de prestations manquent de moyens pour investir dans les technologies numériques afin d’alléger les processus et de flexibiliser le personnel. Le législateur doit garder une vue d’ensemble et garantir la fonctionnalité du système. Pour Philip Sommer, responsable du conseil en matière de santé chez PwC Suisse, « les instances législatives devraient se concentrer davantage sur les avantages pour les patients et la société et pas "uniquement" sur les coûts ».
À propos de cette étude
L’étude « Hôpitaux suisses : santé financière en 2022 » de PwC Suisse a été réalisée en septembre 2023 sur la base des comptes annuels publiés de 45 hôpitaux de soins aigus et 12 hôpitaux psychiatriques. Pour un aperçu plus approfondi de la pratique, l’étude comprend diverses digressions sur des thèmes prioritaires et trois interviews de représentants de la branche à propos des bonnes pratiques.
Téléchargement
Cette étude est disponible en intégralité au format PDF : http://www.pwc.ch/spitalstudie
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