L'anaphylaxie au coeur des débats au Congrès 2006 de l'EAACI: éliminer le danger
Vienne (ots)
L'anaphylaxie, terme médical spécifique utilisé pour désigner une grave réaction d'hypersensibilité susceptible d'engager le pronostic vital, s'est trouvée au coeur des débats lors du 25ème Congrès de l'Académie Européenne d'Allergologie et d'Immunologie Clinique (EAACI, European Academy of Allergology and Clinical Immunology) tenu à Vienne. "Les signes cliniques caractéristiques [de l'anaphylaxie] sont la survenue soudaine de symptômes physiques graves dans les quelques minutes ou heures suivant un repas. Le choc anaphylactique se solde par une issue fatale dans près de cinq pour cent des cas", (1) révèle le Dr Karin Hoffmann-Sommergruber, microbiologiste et maître de conférences au Département de Physiologie de l'Université de médecine de Vienne.
De petites quantités d'une substance allergénique (ou allergène) suffisent à provoquer une réaction anaphylactique chez les personnes allergiques. Les allergies alimentaires figurent au premier plan de la liste noire dans la plupart des études sur l'anaphylaxie réalisées jusqu'alors. Les allergènes responsables de réactions anaphylactiques varient considérablement selon les habitudes alimentaires régionales. Les arachides (cacahuètes), noisettes et noix figurent ainsi parmi les causes de réactions fatales les plus fréquentes aux États-Unis et au Royaume-Uni (2, 3), tandis que les principaux aliments allergéniques dans certains pays comme la France et l'Australie sont les oeufs de poule, les poissons et les crustacés; en Suisse, c'est le céleri qui occupe le devant de la scène en matière de réactions anaphylactiques (4). L'éventail des aliments potentiellement allergéniques varie également selon qu'il s'agit d'enfants ou d'adultes. Les principales sources d'allergie chez les enfants - et en particulier les très jeunes enfants - sont le lait, les oeufs et les noix (arachides, noisettes et noix), suivies par le soja et le blé. Les allergies finissent par se résorber chez la plupart des enfants, qui n'en souffrent plus à l'âge adulte. Quant aux adultes, les aliments les plus susceptibles de déclencher chez eux des réactions allergiques sont les suivants : crustacés, poissons, noix et céleri.
Les personnes allergiques qui ingèrent de la nourriture contenant des allergènes peuvent tout d'abord présenter des symptômes allergiques modérés, tels que de l'urticaire ou des rhinites allergiques. Dans les cas les plus graves, l'exposition à ces allergènes peut entraîner un rétrécissement des voies respiratoires accompagné d'essoufflement, de symptômes gastro-intestinaux tels que diarrhée et vomissements, et de réactions organiques globales telles que choc et baisse de la pression artérielle.
Le risque de présenter des réactions anaphylactiques est plus élevé chez les enfants. (3) La plupart des patients victimes d'un choc anaphylactique fatal provoqué par une allergie alimentaire décèdent non pas parce qu'ils ne savent pas qu'ils sont allergiques à un aliment particulier, mais parce qu'ils ingèrent un produit alimentaire en ignorant qu'il contient "leur" allergène. (3)
Une nouvelle directive européenne sur l'étiquetage des produits alimentaires, entrée en vigueur depuis le mois de novembre 2003, a pour objectif d'aider les personnes souffrant d'allergies alimentaires à se protéger contre ces risques. "Malheureusement, certains pays - dont l'Autriche - ont mis beaucoup de temps à transposer cette directive dans leur législation nationale. Je suis également favorable à la mise en place d'un système qui permettrait aux personnes allergiques de savoir exactement ce que contiennent les plats qu'elles sont susceptibles de commander au restaurant", a déclaré le Dr Hoffmann-Sommergruber à l'occasion du Congrès 2006 de l'EAACI à Vienne.
Elle conseille aux personnes allergiques de s'assurer qu'ils ont étudié attentivement la liste des ingrédients figurant sur l'étiquette des produits alimentaires et d'avertir les restaurateurs de leur(s) allergie(s) à tel ou tel aliment particulier. Les patients souffrant d'allergies doivent également être bien informés des différentes façons dont ils peuvent prévenir et traiter les symptômes allergiques. Une étude a montré qu'un vaste programme d'information permettait de réduire de manière significative le risque de réactions anaphylactiques. (5) Par ailleurs, l'ingestion d'aliments allergéniques étant généralement accidentelle, les personnes souffrant d'allergies alimentaires doivent pouvoir prendre un traitement auto-administré en cas d'urgence, et il leur est donc recommandé de toujours avoir sur eux un kit d'urgence contenant un antihistaminique, de l'adrénaline et un produit à base de cortisone.
(1) Burks WA, Sampson HA, Anaphylaxis and Food Allergy, in "Food Allergy and Adverse Reactions to Food and Food Additives" 3rd edition 2003, Blackwell publishing, D. Metcalfe, H Sampson, R Simon eds: 192- 205.
(2) Bock SA, Munoz-Furlong A, Sampson HA. Fatalities due to anaphylactic reactions to foods. J Allergy Clin Immunol 2001; 107: 191-193.
(3) Pumphrey RS, Stanworth SJ. The clinical spectrum of anaphylaxis in northwest England. Clin Exp Allergy 1996; 26: 1364-1370.
(4) Rohrer CL, Pichler WJ, Helbling A. Anaphylaxie: Klinik, Aethiologie und Verlauf bei 118 Patienten. Schweiz Med Wochenschr 1998; 128: 53-63.
(5) Ewan PW, Clark AT. Long-term prospective observational study of patients with peanut and nut allergy after participation in a management plan. Lancet 2001; 357: 111-115.
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