Schweizerische Herzstiftung / Fondation Suisse de Cardiologie / Fondazione Svizzera di Cardiologia
Découverte d'une piste génétique de l'hypertension artérielle
Prix de la recherche 2013 de la Fondation Suisse de Cardiologie au Dr Georg Ehret
Berne (ots)
Une équipe de recherche internationale a découvert une piste génétique permettant de mieux comprendre l'hypertension artérielle. On sait encore peu de choses sur les causes profondes de l'hypertension artérielle. Dr méd. Georg Ehret de l'Université de Genève est le lauréat du Prix de la recherche 2013 de la Fondation Suisse de Cardiologie pour sa contribution décisive à ces travaux de recherche.
La majeure partie des trois milliards de composants du patrimoine génétique (nucléotides) est identique chez tous les êtres humains. Ce qui rend l'individu unique, ce sont les différences présentes sur environ un nucléotide sur mille. Les variations les plus fréquentes du patrimoine génétique sont appelées «SNP» (abréviation de Single Nucleotide Polymorphism ou polymorphisme nucléotidique, prononcée «Snip»). Celles-ci peuvent donner des informations sur les causes génétiques de certaines maladies et permettent dans certains cas de prédire le risque d'une personne à contracter telle ou telle maladie en raison de ses prédispositions génétiques. Les «SNP» sont donc actuellement en point de mire de la recherche médicale, y compris dans le domaine des maladies cardio-vasculaires. C'est ainsi que, dans le cadre de vastes études internationales(1),(2) Georg Ehret, cardiologue et généticien à l'Université de Genève, a contribué de manière décisive à l'identification de 29 SNP (sur 2,5 millions) permettant de prédire l'hypertension artérielle chez l'être humain.
Une découverte surprenante
La découverte d'une «piste génétique» menant à l'hypertension artérielle et reproductible dans différentes études est considérée comme un apport considérable à une meilleure compréhension de ce trouble très répandu, mais dont les causes profondes sont encore largement inconnues. Comme ils s'y attendaient, les chercheurs ont pu mettre en évidence un rapport entre les mêmes variants génétiques et la maladie coronarienne, l'attaque cérébrale et l'hypertrophie ventriculaire, mais à leur grande surprise, pas avec l'insuffisance rénale. «C'est surprenant car on part en général du principe que l'hypertension artérielle porte atteinte non seulement aux vaisseaux sanguins, mais aussi aux reins», explique Georg Ehret. Il se demande par conséquent «si ce n'est pas juste l'inverse, c'est-à-dire qu'en cas d'hypertension artérielle essentielle, ce serait l'insuffisance rénale qui ferait monter la tension artérielle?»
Test génétique d'hypertension artérielle?
Ce n'est pas la seule question sur laquelle Georg Ehret va se pencher à l'avenir. Il veut étudier avec plus de précision des gènes se trouvant à proximité des SNP déjà localisés et trouver d'autres SNP. En effet, on estime que l'hypertension artérielle est due environ pour moitié à des causes génétiques. Les 29 variants génétiques découverts n'en expliquent encore qu'une petite partie. Ceci est une raison importante pour laquelle Georg Ehret déconseille (tout au moins pour le moment) de faire des tests génétiques généralisés pour déterminer le risque d'hypertension. L'hypertension artérielle est l'une des nombreuses affections conditionnées, non par un, mais par un grand nombre - au moins une centaine - de variants génétiques, de sorte qu'il n'est pas encore possible de faire des prédictions sérieuses sur la prédisposition génétique.
Remise du prix le 13 juin à Lugano
La Fondation Suisse de Cardiologie décerne le Prix de la recherche 2013 à Georg Ehret pour ses études sur l'hypertension artérielle car elle est un facteur de risque primordial d'athérosclérose, modification pathologique des parois artérielles qui peut entraîner l'attaque cérébrale, l'infarctus du myocarde et d'autres maladies cardio-vasculaires. Les découvertes permettant d'espérer de nouvelles approches thérapeutiques peuvent contribuer à limiter l'apparition des maladies cardio-vasculaires ainsi que les décès et les handicaps qui y sont liés. Le Prix de la recherche sera remis le 13 juin à Lugano, dans le cadre de l'assemblée annuelle de la Société Suisse de Cardiologie.
Le lauréat
Dr méd. Georg Benedikt Ehret a accompli ses études de médecine à Fribourg-en-Brisgau, Heidelberg et Genève. Il a ensuite fait des travaux de recherche à Genève, Lausanne, ainsi qu'à la Johns Hopkins University School of Medicine à Baltimore, Etats-Unis. Depuis 2008, il dirige son propre laboratoire de recherche dans le service de cardiologie de l'Hôpital universitaire de Genève sous la direction du Pr F. Mach et y travaille en tant que chef de clinique scientifique. Georg Ehret est en outre Research Associate au Center for Complex Disease Genomics de la Johns Hopkins University School of Medicine à Baltimore et médecin agréé bénévole à l'Institut de médecine sociale et préventive de l'Université de Lausanne.
Des photos du lauréat sont disponibles sous:
(1) Levy D, Ehret GB, Rice K, Verwoert GC, et al. Genome-wide association study of blood pressure and hypertension. Nature Genetics, 2009 June, 41:677-687
(2) Ehret GB, Munroe PB, Rice KM, Bochud M et al. Genetic Variants in Novel Pathways Influence Blood Pressure and Cardiovascular Disease Risk. Nature, 2011;478(7367):103-9.
Contact:
Peter Ferloni, Chargé de communication
Fondation Suisse de Cardiologie
Tél.: +41/31/388'80'85
E-Mail: ferloni@swissheart.ch