Enquête d'Ernst & Young "Baromètre 2009 des entreprises de taille moyenne": La crise frappe les entreprises de taille moyenne en Suisse
Zurich (ots)
La crise financière et économique internationale a atteint les entreprises de taille moyenne en Suisse. Non seulement les entreprises s'attendent à voir leur situation se dégrader, mais elles ont aussi l'intention d'investir moins que l'an dernier et d'engager un nombre plus restreint de collaborateurs. Il faut même s'attendre, au final, à une diminution des effectifs au sein des entreprises de taille moyenne en Suisse. Ce sont les résultats du "Baromètre 2009 des entreprises de taille moyenne" réalisé par la société d'audit et de conseil Ernst & Young Suisse. L'étude repose sur un sondage effectué en février 2009 auprès de 700 entreprises de taille moyenne en Suisse.
Certes, la situation commerciale des entreprises de taille moyenne en Suisse s'est dégradée par rapport à l'an dernier; néanmoins, pour l'heure, la plupart d'entre elles signalent encore de bons résultats: 87% jugent leur situation positive contre 97% il y a une année. La Suisse du Nord-Ouest, où 96% des entreprises s'estiment satisfaites de leur situation commerciale, est la région la plus optimiste. A l'inverse, l'Espace Mittelland, où le pourcentage d'entreprises satisfaites est passé de 97% à 81%, est la région la plus fortement touchée par la crise.
Toujours plus de pessimistes
Seule une entreprise de taille moyenne sur six prévoit une amélioration de sa situation commerciale, alors que 37% d'entre elles prévoient une détérioration. Ce sont surtout les entreprises situées à Zurich et en Suisse centrale qui sont pessimistes. Dans cette partie de la Suisse, respectivement 50% et 45% des entreprises s'attendent en effet à une évolution commerciale négative. La plupart voient le ciel de la conjoncture s'assombrir pour l'économie suisse dans son ensemble: 70% des sondés tablent sur un ralentissement économique, tandis que 6% seulement espèrent une amélioration conjoncturelle. "Toutefois, les entreprises de taille moyenne en Suisse luttent contre la crise. Si bon nombre d'entre elles anticipent une crise conjoncturelle, elles espèrent néanmoins être épargnées. Un espoir qui, pour beaucoup, n'est cependant qu'un leurre", selon Viktor Bucher, Partner chez Ernst & Young Suisse.
Globalement, la compétitivité de la Suisse s'est nettement accrue au cours des dernières années, raison pour laquelle, de ce point de vue, les entreprises suisses sont armées pour affronter la crise. "L'économie suisse est très solide. De nombreuses entreprises, y compris celles de taille moyenne, ont fait le nécessaire et jouissent d'un excellent positionnement sur le plan international. Celles qui survivront à cette crise auront toutes les chances d'en sortir renforcées. Par contre, celles qui connaissaient déjà des difficultés avant la crise verront leurs chances de survie compromises", précise Pierre-Alain Cardinaux, Partner chez Ernst & Young Suisse.
Le ralentissement actuel frappe avant tout les entreprises considérées jusque-là comme résistantes aux crises, si l'on en croit Viktor Bucher: "Il est frappant de voir aujourd'hui de grandes entreprises industrielles actives à l'échelle internationale lourdement touchées par la crise, alors que celles-ci avaient justement montré des signes de prospérité au cours des années passées. La crise dont sont victimes les entreprises industrielles suisses est d'une rare violence: un grand nombre d'entrepreneurs reconnaissent ne jamais avoir dû faire face auparavant à un effondrement de cette ampleur."
Recul du nombre d'employés en perspective
S'il est vrai que 16% des entreprises comptent encore engager des collaborateurs supplémentaires, elles sont nettement plus nombreuses (21%) à vouloir réduire le nombre d'employés. Il faut dès lors compter avec une baisse du nombre d'employés au sein des entreprises de taille moyenne en Suisse. Sur la base des résultats du sondage, ce sont en particulier la Suisse du Nord-Ouest, le canton de Zurich et la Région lémanique qui vont vraisemblablement enregistrer un net recul du nombre d'employés, alors que seules la Suisse centrale et la Suisse orientale pourraient, au bout du compte, assister à une augmentation des effectifs.
En matière d'investissements aussi, les entreprises veulent faire des économies: près d'une entreprise de taille moyenne sur cinq a l'intention d'investir moins. Ce sont principalement les entreprises commerciales qui prévoient une réduction des investissements. Seules les entreprises en Suisse centrale veulent investir davantage que l'an dernier. Les entreprises situées dans la Région lémanique, dans la Suisse du Nord-Ouest, dans la région de Zurich et en Suisse orientale notamment entendent réduire de manière substantielle le volume des investissements.
Exigences posées au monde politique
Dans l'ensemble, les entreprises interrogées se montrent pour la plupart satisfaites du travail accompli par les politiques. Nombreux sont cependant les domaines dans lesquels les entreprises de taille moyenne attendent un soutien plus appuyé de leur part. A cet égard, le thème de l'allègement des contraintes administratives et de l'accélération des procédures constitue leur principale préoccupation. Pour 51% des entreprises, cet aspect constitue l'un des champs d'action majeurs pour le monde politique.
Bien des entreprises ont le sentiment de voir leur marge de manoeuvre considérablement réduite sous l'effet des lois et autres dispositions. L'allègement des contraintes administratives que ne cessent de réclamer les entreprises vise ainsi d'une part à supprimer des dispositions étatiques excessivement contraignantes et, d'autre part, à critiquer plus généralement l'application de ces dispositions par l'administration. Les procédures d'autorisation font perdre du temps aux entreprises, coûtent en main-d'oeuvre et réduisent leurs investissements possibles. Quelques grandes entreprises emploient des collaborateurs qui se consacrent exclusivement à ces tâches administratives ; une surcharge pesant avant tout sur les petites et moyennes entreprises. Les résultats du sondage montrent que la Confédération devra fournir des efforts supplémentaires sur cette question en particulier car il s'agit visiblement d'un véritable problème pour les entreprises de taille moyenne.
"La réduction des réglementations" (33%) ainsi que la "baisse de l'impôt sur les sociétés" (33%) sont parmi les autres souhaits fréquemment exprimés. Dans le contexte de la crise financière, c'est surtout la première des deux revendications qui surprend. En effet, au cours des derniers mois, on n'a cessé d'appeler à la création d'une "autorité de régulation globale" ou encore d'un "conseil des sages", susceptible à l'avenir de prévenir suffisamment tôt de nouvelles bulles spéculatives sur les marchés financiers.
Face à l'évolution économique actuelle, qui tend vers une récession, les sondés sont cette année nettement plus nombreux que l'an dernier (29%) à souhaiter "un soutien direct aux PME", par exemple à travers des crédits à meilleur marché ou des subventions directes (17%).
L'étude complète peut vous être envoyée sur demande. Elle est en outre accessible sur: www.ey.com/ch
A propos de l'enquête
Cette étude se fonde sur une enquête réalisée auprès des directeurs et des propriétaires de 700 entreprises de taille moyenne en Suisse. Compte tenu des développements économiques rapides, les enquêtes par téléphone pour l'étude de cette année ont été réalisées en deux vagues, soit en novembre 2008 et en février 2009. Les interviews ont été menées pour le compte d'Ernst & Young SA par Valid Research (Bielefeld, Allemagne), un institut de sondage indépendant. Aux plans régional et national, la répartition sectorielle est la suivante : 40% services, 26% distribution, 14% construction et énergie, 20% industrie et entreprises manufacturières. Le nombre de personnes employées par les entreprises s'étend de 30 à 2'000. Nous n'avons interrogé aucune entreprise cotée en Bourse.
Le Baromètre Ernst & Young des entreprises de taille moyenne est une enquête réalisée chaque année. Il existe des éditions séparées de l'étude pour la Suisse, l'Allemagne et l'Autriche.
Les régions auxquelles nous nous référons dans cette étude sont les sept espaces régionaux tels que définis officiellement par l'Office fédéral de la statistique pour ses comparaisons régionales à l'intérieur de la Suisse et avec d'autres régions européennes. Ces sept grandes régions ont été créées en 1997 et ont force obligatoire pour la statistique suisse. La Région lémanique comprend les cantons de Genève, Vaud et Valais. L'Espace Mittelland regroupe les cantons de Berne, Fribourg, Jura, Neuchâtel et Soleure. La Suisse du Nord-Ouest comprend les cantons d'Argovie, Bâle-campagne, Bâle-Ville. La région de Zurich est constituée par le canton de Zurich. La Suisse orientale rassemble les cantons d'Appenzell Rh. Ext., Appenzell Rh. Int., Glaris, Grisons, St-Gall, Schaffhouse et Thurgovie. La Suisse centrale regroupe les cantons de Lucerne, Nidwald, Obwald, Schwyz, Uri et Zoug. Le canton du Tessin forme la région Tessin.
Bref portrait d'Ernst & Young
Ernst & Young est un des leaders mondiaux dans les domaines de l'assurance, la fiscalité, les transactions et le conseil. Nos 135'000 collaborateurs, répartis dans le monde entier, partagent les mêmes valeurs et un engagement inébranlable pour fournir une qualité de haut niveau. En Suisse, Ernst & Young est un des leaders en audit et en conseil. Elle offre également ses services dans les domaines de la fiscalité et du droit ainsi qu'en matière de transactions et de comptabilité. Nos 1'900 collaborateurs ont d'ailleurs dégagé un chiffre d'affaires de CHF 563 millions pour l'exercice 2007/08. C'est en aidant nos employés, nos clients et les communautés auxquelles nous appartenons à donner le meilleur d'eux-mêmes que nous faisons la différence. Pour de plus amples informations, rendez-vous sur notre site Internet: www.ey.com/ch
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