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Forum de Caritas Suisse à Berne: La solitude, un fléau de notre société ?

14.01.2005 – 10:41 

Lucerne (ots) -

De plus en plus de personnes se sentent seules
dans une société qui ne manque pas de moyens de communication. Les
cassures dans la biographie et les changements dans le monde du
travail sont souvent des pièges conduisant à l'isolement. Au Forum de
Caritas Suisse du 14 janvier 2005, des spécialistes ont examiné les
liens entre la solitude et les structures économiques et politiques.
Près de 260 personnes ont participé à cette manifestation qui a eu
lieu à Berne.
"Le caractère de la solitude s'est modifié", a expliqué Elisa
Streuli, chargée de cours à la Haute école pédagogique et de travail
social des deux Bâle. "Si hier, le risque d'isolement était
l'expression de circonstances inéluctables, de dépendances et de
structures sociales rigides, il apparaît aujourd'hui comme un manque
d'orientation et une défaite personnelle face à la soi-disant
liberté. Le fait de courir après toutes ces options qui s'offrent à
nous, ne nous laisse plus de temps pour soigner les contacts sociaux,
pour la flânerie et la participation à la vie des autres", a ajouté
Elisa Streuli.
Course destructive
Pour le psychanalyste et philosophe allemand Horst-Eberhard
Richter, la tendance de ces dernières années est allée davantage du
"moi" vers le "nous". "Il semble, dès lors, que les hommes n'ont pas
trouvé suffisamment de sécurité dans leur retraite narcissique du
"moi" face aux menaces économiques. Les risques croissants pour la
sécurité de l'emploi, les sacrifices exigés et nécessaires pour
conserver les entreprises et garantir des rentes, ainsi que les
questions de santé jouent un rôle décisif." Horst-Eberhard Richter a
également critiqué "la course destructive vers une hégémonie de
l'économie dans l'armement, la conquête de l'espace, les patentes en
pharmacologie, en chimie et en génie génétique."
Le conseiller national genevois et vice-président des Verts
suisses, Ueli Leuenberger, a évoqué l'isolement dans le monde du
travail. "Aujourd'hui, même celles et ceux qui ont un emploi ont
souvent l'impression de n'être plus qu'un numéro. A cela, plusieurs
explications: l'anonymat des décideurs et propriétaires
d'entreprises, l'absence de projets collectifs, et pour corollaire,
la peur de l'avenir."
Martin Kronauer, professeur de sciences sociales à l'Ecole
supérieure  d'économie de Berlin, a démontré dans sa présentation que
les chômeurs de longue durée rencontrent d'autres chômeurs, alors que
les personnes se trouvant dans une situation professionnelle stable
fréquentent en premier lieu des personnes dans la même situation. "Il
est donc évident que les conséquences sont problématiques. Il ressort
que les inégalités rencontrées sur le marché du travail et dans le
système d'occupation se répercutent dans une tendance d'entretenir
des rapports sociaux moins équilibrés, qui peuvent même dégénérer en
une spirale négative."
Pierre Weiss, responsable du département Documentation et
Communication à la Fédération des entreprises romandes (FER-Genève),
s'est référé aux changements sur le marché du travail. A son avis,
les nouvelles formes de travail, notamment le travail à domicile,
renferment un certain risque d'isolement tout en laissant apparaître
de nouvelles chances. Ce qui est décisif dans ce contexte est le
choix délibéré ou non de la forme de travail.

Contact:

Livia Leykauf
Responsable du département Information de Caritas Suisse
Tel. +41/(0)79/237'02'63

Contact pour les francophones:
Bertrand Fischer
Porte-parole de Caritas Suisse pour la Suisse romande,
Tel. +41/(0)79/637'62'85)