BFF: Décisions de non-entrée en matière : publication du premier rapport de monitoring
(ots)Décisions de non-entrée en matière : publication du premier rapport de monitoring
Berne-Wabern, le 28.10.2004. LOffice fédéral des réfugiés (ODR) publie les résultats enregistrés à lissue des trois premiers mois suivant lentrée en vigueur du programme dallégement budgétaire dans le rapport de monitoring. Au cours de la période de référence, allant davril à juin 2004, 1 788 décisions de non-entrée en matière sont passées en force. 273 personnes (soit 15 % de leffectif concerné) ont sollicité une aide durgence auprès des cantons.
Depuis le 1er avril 2004, les personnes frappées dune décision de non-entrée en matière exécutoire sont exclues du régime de laide sociale destiné aux personnes relevant du domaine de lasile. Considérées comme des étrangers en situation irrégulière, ces personnes sont tenues de quitter le territoire suisse dans les meilleurs délais. Si elles se trouvent en situation de détresse et, partant, dans lincapacité de subvenir à leurs besoins, elles ont néanmoins la possibilité de solliciter une aide durgence en vertu de lart. 12 de la Constitution fédérale, loctroi de ces prestations relevant de la compétence des cantons. La Confédération verse aux cantons un forfait unique pour toute personne dont la décision de non-entrée en matière est passée en force et une indemnité forfaitaire au titre de lexécution du renvoi pour tout renvoi exécuté sous escorte policière. LOffice fédéral des réfugiés (ODR) et les cantons ont conjointement mis en place une procédure de monitoring afin dévaluer les répercussions de lexclusion du système daide sociale de lasile des personnes dont les décisions de non-entrée en matière et de renvoi sont passées en force. Menée sur lensemble du territoire suisse, une nouvelle collecte de données individuelles relatives aux prestations daide durgence et à la sécurité publique constitue la pierre angulaire du projet de monitoring.
Premiers résultats de lévaluation Sur les 1 788 personnes dont la décision de non-entrée en matière est passée en force au cours de la période allant davril à juin 2004, 273 (soit 15 % de leffectif) ont sollicité une urgence durgence auprès des cantons. Les coûts de laide durgence apportée à titre individuel se sont élevés à près de 162 000 francs au cours de la période correspondante, auxquels sajoutent les coûts dexploitation (449 000 francs) des structures daide sociale mises en place dans 13 cantons. Tous cantons confondus, loctroi daides durgence a donc induit des dépenses de lordre de 611 000 francs au cours de la période sous revue. Les indemnités versées aux cantons au titre de laide durgence et de lexécution du renvoi se sont élevées à 1 075 000 francs. Pour la période davril à juin, 200 personnes (soit 11 % de leffectif) ont été interpellées par les autorités de police. Si dans 39 % des cas (104 personnes), lirrégularité du séjour sur le territoire suisse constituait le seul motif de lappréhension, dautres délits ont été constatés, notamment des infractions à la loi sur les stupéfiants, des actes de petite délinquance ainsi que des violations de domicile. Comparé au nombre de personnes concernées par une décision de non-entrée en matière passée en force, le taux de délinquance enregistré entre avril et juin 2004 est toutefois faible. Sur les 1 788 décisions de non-entrée en matière passées en force au cours de la période considérée, 355 ont été notifiées au terme dune procédure dune durée supérieure à six mois, voire supérieure à un an (127 cas). Sagissant de la mise en uvre de lexclusion du régime daide sociale, on constate deux tendances. Lapplication de cette mesure aux personnes dont la demande est antérieure au 1er avril 2004 a posé un certain nombre de problèmes dans les cantons et pour les intéressés. En revanche, lexclusion du régime de laide sociale des personnes ayant déposé une demande dasile après le 1er avril 2004 sest déroulée sans encombre.
Conclusions Lintroduction du nouveau régime de laide sociale est trop récente pour pouvoir en apprécier pleinement les conséquences. Les chiffres relevés au cours de cette première période dévaluation ne reflètent quune partie des coûts occasionnés, en raison notamment des difficultés liées à la mise en place du nouveau système et du caractère lacunaire des données transmises par certains cantons. Loin dêtre négligeables, les frais non compensés des hôpitaux, par exemple, ne sont pas encore connus. Qui plus est, on ne saurait exclure une augmentation du nombre de personnes frappées dune décision de non-entrée en matière sollicitant une aide durgence et une hausse du taux de délinquance au cours des mois dhiver. Lobjectif de la procédure de monitoring étant de parvenir à des conclusions pertinentes sur la base de données exhaustives et représentatives, elle sera conduite sur une période de 3 ans. Le rapport intégral est disponible sur Internet, sur le site http://www.asyl.admin.ch.
Renseignements complémentaires : Brigitte Hauser-Süess, Communication & Médias, ODR, tél. : 031 / 325 93 50