L'encouragement de la relève universitaire dans les hautes écoles suisses
Berne (ots)
Ce sont en grande partie les chercheurs et les enseignants qui façonnent la science et la recherche. La politique de la recherche doit donc viser avant tout à les soutenir.
La plupart des chercheurs sont jeunes. Les plus âgés d'entre eux se voient souvent confier un grand nombre de tâches diverses et n'ont plus le temps de participer activement au travail de recherche. Ce qui explique que les découvertes soient le plus souvent le fait de jeunes chercheurs. Non seulement parce qu'ils disposent de davantage de temps pour leurs travaux de recherche, mais aussi du fait qu'ils se montrent dans l'ensemble plus créatifs que leurs aînés. L'expérience révèle en effet que la quarantaine clôt d'habitude la phase de créativité maximale de la vie d'un chercheur ; elle se termine même en règle générale dix ans plus tôt chez les mathématiciens. En dépit de nombreuses exceptions célèbres, cette période est ainsi étonnamment courte.
Elle mérite donc des encouragements spécifiques. Nous devons donner à nos jeunes chercheurs la possibilité de réaliser leurs idées et de trouver leur voie dans la recherche. Une politique de la recherche qui négligerait cet impératif desservirait non seulement la recherche, mais aussi les chercheurs eux-mêmes.
La relève universitaire se compose d'étudiants préparant leur thèse et de jeunes chercheurs titulaires d'un titre de docteur et en quête d'un poste de professeur. Cette seconde catégorie est souvent désignée par le terme de "corps intermédiaire".
La situation des jeunes universitaires est actuellement très insatisfaisante en Suisse : il n'existe pas de structure de carrière transparente et uniforme pour l'ensemble du pays traçant un itinéraire du premier diplôme universitaire jusqu'à la chaire de titulaire; le nombre de postes est insuffisant dans le corps intermédiaire; certaines disciplines (surtout les sciences humaines et sociales et la recherche médicale) n'offrent souvent pas de programme d'études doctorales et peinent à soutenir financièrement leurs doctorants - ce qui expliquerait peut-être qu'il y a de moins en moins de diplômés préparant un doctorat dans ces spécialités; les jeunes chercheurs de médecine clinique ont trop peu de temps pour la recherche car ils doivent se consacrer en majeure partie au suivi des patients.
Les tentatives faites jusqu'à présent pour pallier cette situation ont été partielles et n'ont pas ménagé suffisamment de place au contrôle de la qualité. Le Conseil suisse de la science et de la technologie recommande donc expressément de faire de l'encouragement de la relève universitaire une urgente priorité.
Un système équitable et transparent d'encouragement de la relève universitaire constituerait aussi indéniablement un instrument efficace pour accroître la proportion de femmes dans le corps enseignant des universités suisses, car les femmes sont souvent particulièrement pénalisées par le manque de transparence actuel des structures et des mécanismes de prise des décisions.
La recherche appliquée de courte durée se déroule dans les universités et les EPF, mais aussi de plus en plus dans les hautes écoles spécialisées. L'intégration des HES dans les système universitaire suisse pourrait améliorer notablement le dynamisme et l'efficience de la recherche en Suisse. Il faudrait pour cela garantir un maximum de perméabilité entre hautes écoles spécialisées, universités et écoles polytechniques fédérales, ce qui ne sera possible que si les structures de promotion sont compatibles. Les mécanismes de promotion au sein des hautes écoles spécialisées n'ont pas encore été fixés ; ils devront tenir compte de la mission particulière des HES sans pour autant s'écarter trop du système de promotion proposé ici pour les universités et les EPF.
Cette absence d'un système uniforme et équitable d'encouragement de la relève constitue le problème le plus pressant auquel est confrontée la politique suisse des hautes écoles et de la recherche.
Le Conseil suisse de la science et de la technologie est un organe indépendant qui conseille le gouvernement fédéral en matière de la recherche, de la formation et de la technologie. Il se compose de 13 scientifiques et experts en technologie de renom qui font valoir les intérêts de la science suisse auprès des autorités politiques. Des informations concernant les membres et les tâches du Conseil suisse de la science et de la technologie se trouvent sur www.conseildelascience.ch/ (français), www.swtr.ch (allemand) et www.sstc.ch (anglais). Le texte intégral "L'encouragement de la relève universitaire dans les hautes écoles suisses" peut être consulté sur ces mêmes sites Internet.
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