Adapter la sécurité sur les lacs suisses au niveau européen
(ots)Il est temps dadapter, dans les eaux suisses, le niveau de sécurité au niveau européen, et doffrir aux handicapés un accès plus facile aux bateaux de passagers. Il y a lieu également de flexibiliser les conditions d'emploi du personnel à bord. Pour ce faire, le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) a engagé une procédure daudition de trois mois.
Les prescriptions actuellement en vigueur pour les bateaux de passagers sur les eaux suisses datent de 1994. Dans bien des domaines, elles sont analogues aux prescriptions techniques applicables aux bateaux sur le Rhin. Cependant, les réglementations diffèrent dans la mesure où lexigent les conditions particulières des lacs suisses. Les prescriptions rhénanes ont été révisées ces dernières années avec la collaboration de la Suisse. On a notamment relevé nettement le niveau des exigences en matière de sécurité pour les bateaux de passagers. La navigation intérieure en Suisse ne saurait se soustraire à cette évolution. Protection contre l'incendie et engins de sauvetage Les nouveaux standards de sécurité suisses portent au premier chef sur le risque d'incendie à bord. Des installations d'alarme incendie et des exigences plus sévères en matière dinflammabilité des matériaux de construction à bord réduiront le risque dincendie ou de propagation des flammes. Lexpérience acquise depuis 1994 montre quil nest pas possible déliminer le risque dincendie sur les bateaux. En effet, plusieurs incendies et explosions se sont produits à bord de bateaux de passagers. Même si ces événements nont pas causé jusqu'ici de grands dommages aux personnes, il suffit dun regard sur la route (tunnels) ou sur les installations à câbles pour se convaincre que les incendies peuvent entraîner des catastrophes et des pertes en vies humaines. Les exigences en matière dengins de sauvetage à bord des bateaux de passagers doivent donc être plus sévères pour que lon soit paré dans un cas de ce genre. Si, aujourd'hui, un engin de sauvetage suffit pour deux passagers à bord, il faudra désormais un gilet de sauvetage par passager et par membre déquipage. De plus, lhiver, pour les bateaux qui naviguent sur les grands lacs suisses toute lannée, il faudra une place sur un îlot de sauvetage pour chaque personne à bord, dans le but déviter aux voyageurs de devoir sauter dans de leau glacée, où la mort par hypothermie menace dès quelques minutes. Comme le taux d'utilisation des bateaux est plus faible en hiver quen été, les entreprises peuvent réduire le nombre de passagers à bord pendant la période dhiver et maintenir à un bas niveau les coûts dachat dîlots de sauvetage. Si lon peut compter en hiver sur un sauvetage rapide par dautres bateaux ou par des équipes de sauvetage, on peut renoncer aux îlots de sauvetage. Adaptations pour les handicapés Les bateaux sont des buts dexcursion appréciés, mais leur accès nest pas facile pour les personnes handicapées. La loi sur l'égalité pour les handicapés est entrée en vigueur le 1er janvier 2004, ce qui entraîne une série dadaptations nécessaires sur les bateaux et les débarcadères. Les nouvelles dispositions définiront les exigences spécifiques, détermineront la procédure en vue de leur mise en uvre et fixeront les délais dadaptation des bateaux et des installations de débarquement. Le but de ces dispositions est de donner aux personnes handicapées un accès aussi aisé que possible aux bateaux. A cet effet, les guichets seront adaptés aux besoins des handicapés, les noms des stations et les destinations seront inscrits très lisiblement, la qualité des haut-parleurs qui transmettent les informations de lhoraire seront améliorés et, last but not least, les marches seront réduites à une hauteur passable pour les personnes handicapées. Comme les bateaux de passagers, sauf exception, nont plus aujourd'hui de fonction de desserte et servent uniquement au trafic touristique, le délai de transformation de la plupart des adaptations nécessaires est de 20 ans conformément aux prescriptions légales. Personnel Les bateaux doivent disposer dun équipage qualifié. Les technologies de plus en plus sophistiquées installées à bord des bateaux de passagers modernes exigent un haut niveau de formation et de qualification. Les nouvelles dispositions portant sur les catégories de permis et les périodes de formation tiendront compte de cet état de choses. De plus, le système très touffu des permis de conducteurs sera délesté de quelques catégories de permis. Les possibilités demploi des conducteurs en seront plus souples, ce qui représente un potentiel de diminution des coûts pour les entreprises. La formation des bateliers sera intensifiée et adaptée aux nouvelles conditions-cadres. Coûts contre sécurité Pour les entreprises de navigation, les nouvelles prescriptions entraînent des dépenses supplémentaires, qui arrivent en même temps que les mesures d'économie de la Confédération, telles que la suppression du remboursement de limpôt sur les huiles minérales, ordonnée par le programme d'allègement budgétaire 04. Mais les entreprises ne devront pas tout financer dun coup: des délais de transition pour les adaptations des bateaux en service ont été définis, ce qui permet de répartir les coûts sur plusieurs années. Conformément aux calculs de la Confédération basés sur la tarification des entreprises de navigation, les coûts déquipement en engins de sauvetage sélèvent à 3,3 millions de francs répartis sur cinq ans.
Office fédéral des transports, Communication, 031 322 36 43