Media Service: Les délégués africains veulent boycotter Donald Trump
Bern (ots)
L'hélicoptère de Donald Trump s'est posé à Davos environ une heure après avoir décollé de l'aéroport de Zurich-Kloten.
(Keystone) Les délégués africains au Forum économique mondial prévoient de boycotter le discours que tiendra Donald Trump à Davos. Une manière de protester contre un président américain qui avait traité les pays africains et Haïti de «pays de merde», lors d'une récente réunion à la Maison-Blanche.
Donald Trump est arrivé ce jeudi à Davos pour participer au Forum économique Mondial (WEF). Le président américain va tenter de convaincre que «l'Amérique d'abord» ne signifie pas le repli sur soi. Il se concentrera sur le renforcement des liens commerciaux entre les Etats-Unis et d'autres pays, selon les membres de son cabinet.
«Je vais bientôt me rendre à Davos, en Suisse, pour raconter au monde à quel point l'Amérique est formidable et comment elle va bien. Notre économie décolle maintenant et avec tout ce que je fais cela ne pourra qu'aller encore mieux. Notre pays est enfin en train de gagner à nouveau!», a tweeté le président peu avant son départ.
Néanmoins, l'accueil qu'il recevra pourrait bien ne pas être aussi chaleureux qu'il ne l'attend.
Bonang Mohale, le directeur de Business Leadership South Africa a adressé une lettre ouverte à Donald Trump encourageant les gens à lui tourner le dos à son arrivée à Davos. «Il est évident que ses déclarations [ndlr.: «pays de merde»] sont ouvertement racistes et une honte pour un bureau aussi prestigieux que le vôtre», écrit-il. «Beaucoup d'entre nous vont boycotter votre discours devant les délégués réunis à Davos pour protester contre vos commentaires qui divisent et votre incapacité persistante à présenter des excuses. Nous encourageons nos pairs à faire de même.»
Les médias ont fait état d'un nombre croissant de délégués africains ayant exprimé leur soutien à la lettre et qui vont boycotter le discours du président des Etats-Unis. Cependant, il est aussi prévu que Donald Trump rencontre le président rwandais Paul Kagame, en sa qualité de nouveau président de l'Union africaine.
Préoccupations économiques et environnementales De nombreuses ONG ont attaqué la politique de Donald Trump avant son arrivée à Davos. «Le programme du président Trump ne met pas l'Amérique au premier plan, il place les milliardaires au premier plan. Trump a été élu grâce à sa promesse d'assainir les systèmes économique et politique gangrénés de son pays. Toutefois, sa politique enrichira encore davantage les entreprises et les élites aux dépens des plus pauvres de la société», a écrit mercredi la directrice d'Oxfam International Winnie Byanyima dans un communiqué de presse.
Le retrait de Donald Trump des engagements environnementaux pris par les Etats-Unis lui attire aussi des critiques. Christiana Figueres, ancienne secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et désormais l'une des dirigeantes de l'organisation non gouvernementale Mission 2020, qualifie la situation aux Etats-Unis de «lamentable». «Toutes les incitations à la décarbonisation de l'industrie américaine ont maintenant disparu. Mais nous devons faire la différence entre ce que dit la Maison-Blanche et l'économie réelle, qui veut décarboniser.»
La politique nucléaire de Donald Trump fait également grincer des dents. Béatrice Fihn, directrice exécutive de la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN) estime qu'il a ouvert la voie au «développement de nouveaux types d'armes nucléaires et à l'abaissement des barrières à leur utilisation.»
C'est la première fois depuis 18 ans qu'un président des Etats-Unis se rend au WEF. Donald Trump a été accueilli en guest star.
Une visite de deux jours
L'hélicoptère de Donald Trump s'est posé dans la très chic station grisonne de Davos environ une heure après avoir décollé de l'aéroport de Zurich-Kloten, où avait atterri l'avion présidentiel Air Force One. Le président des Etats-Unis va passer deux jours au Forum économique mondial. Son discours est prévu vendredi.
Ce déplacement de dernière minute du président américain et de son état-major a mis à rude épreuve les équipes de la Maison-Blanche, qui ont traqué les rares hébergements encore disponibles, sur fond de brève paralysie budgétaire de l'administration américaine. Cette venue représente également un défi pour les autorités suisses, qui doivent parer à toute éventualité.
Contact:
Matthew Allen
+41 44 305 77 53
Matt.Allen@swissinfo.ch