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Tunisie: Intervention à Genève du Diplomate Ali HACHANI
Genève (ots)
Création du Fonds Mondial de Solidarité: Initiative novatrice dans la lutte contre la pauvreté
Directeur Général des Organisations et Conférences Internationales au Ministère des Affaires Etrangères de Tunisie, M. Ali HACHANI s'est exprimé le 30 janvier dernier, à l'occasion du Salon EMA Invest à Genève, sur la portée de la création du Fonds Mondial de Solidarité (FMS), initiative du Président tunisien Zine El Abidine BEN ALI, qui a fait l'objet d'un projet de résolution adoptée à l'unanimité par l'Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2002, à New York. Voici quelques extraits majeurs de l'intervention de M. Ali HACHANI:
"(...) Le Fonds Mondial de Solidarité (FMS) est par excellence l'une des réponses les plus innovantes qui aient été apportées jusqu'ici aux défis d'augmenter les ressources financières au service du développement et en particulier les ressources destinées aux catégories les plus démunies.
Je voudrais rappeler ici que la création du FMS qui vient d'être décidée par l'Assemblée Générale des Nations Unies à sa dernière session avec l'adoption unanime de la résolution 57/265 a procédé d'un constat auquel la Communauté Internationale est arrivée, à savoir que les ressources traditionnelles de financement du développement déjà insuffisantes n'atteignent pas les catégories les plus défavorisées dans les pays en développement. Ceci en raison du cheminement de ces ressources qui suit souvent des voies bureaucratiques et administratives lourdes et répond à de conditions financières, voire politiques, parfois contraignantes. (...)
La Tunisie qui, grâce au changement opéré le 7 novembre 1987 sous la conduite du Président Zine El Abidine Ben Ali retrouva sa stabilité politique, a depuis, pris conscience de l'importance de mener une politique qui allie les mesures d'ouverture destinées à assurer une croissance soutenue de l'économie et une politique sociale déterminée dont l'une des composantes essentielles vise l'éradication des "poches de pauvreté" qui subsistent.
Cette stratégie, de portée globale et d'essence fondamentalement humaniste, a permis au pays de connaître un développement continu et harmonieux dont attestent les institutions financières internationales.
Parmi les instruments utilisés par la Tunisie pour hisser ce que nous appelons "les zones d'ombre" de l'état de besoin à un niveau de vie plus proche de la moyenne nationale, figure le "Fonds de Solidarité Nationale" communément connu en Tunisie sous le nom du "Fonds 26/26". Ce Fonds créé sur l'initiative du Président Zine El Abidine Ben Ali le 8 décembre 1992 est une institution innovatrice sur le plan national dans la mesure où:
1. Ses moyens financiers sont générés par des contributions volontaires des citoyens tunisiens à titre individuel et du secteur privé en plus de l'Etat. Les ressources obtenues s'ajoutent et ne remplacent pas les ressources traditionnelles consacrées par le Gouvernement et le secteur privé aux investissements économiques et sociaux qui couvrent toutes les régions de la République.
2. Ses destinataires sont exclusivement les habitants "des zones d'ombre".
3. Les projets qu'elle finance sont de petite dimension et visent l'amélioration des conditions de vie dans des domaines tels que, l'électricité, les routes, les écoles, les soins de santé,
etc, ainsi que la fourniture de moyens pour assurer aux nécessiteux une source de revenu stable.
4. La gestion est légère bien que la transparence et la rigueur soient garanties.
Depuis sa création, le Fonds de Solidarité Nationale a réuni des ressources importantes qui ont permis d'atteindre pas moins de 228 mille familles, soit plus de 1 million de personnes, ou un dixième de la population tunisienne dans environ 1'340 agglomérations devenues grâce à cet instrument, partie prenante dans la vie économique et sociale du pays après avoir vécu longtemps en marge de la société. Cet effort s'est traduit par une baisse importante du taux de la pauvreté, passé de 7,7% en 1985 à moins de 4% de la population aujourd'hui. (...)
A l'échelle internationale, 2,4 milliards de personnes n'ont pas accès aux infrastructures sanitaires de base; 325 millions d'enfants ne sont pas scolarisés; 1,2 milliard d'individus ont moins de 1$ US/jour pour vivre et 2,4 milliards disposent de moins de 2$ US/jour; et 968 millions de personnes sont privées de l'eau potable.
Cette situation alarmante a amené les Chefs d'Etat dans le monde réunis à New York lors du Sommet du Millénaire en septembre 2000 à lancer un cri d'alarme et à affirmer dans la Déclaration du Millénaire leur engagement à rendre le droit au développement une réalité pour chaque personne et à débarrasser l'Humanité tout entière de la pauvreté.
Dans la même Déclaration, les Chefs d'Etat ont placé la valeur "de la solidarité" parmi les six valeurs fondamentales jugées essentielles pour les relations internationales au 21ème siècle. Ils ont, enfin, défini un certain nombre d'objectifs concrets à réaliser d'ici 2015 dont ceux de réduire de 50% le nombre des personnes vivant sur moins de 1 $US/jour, d'amener à la moitié la population souffrant de la faim, de réaliser l'accès universel à l'éducation primaire, et de réduire de 50% la proportion de personnes non desservies par l'eau potable. (...) Pourquoi ne pas penser à un Fonds Mondial de Solidarité?
Telle fut la question que la Tunisie a posée à la Communauté Internationale au mois d'août 1999 lorsque le Président Zine El Abidine Ben Ali, partant du constat que le fossé entre les peuples se creuse chaque jour davantage et que la pauvreté augmente dans plusieurs régions du monde, a affirmé que ceci met la conscience mondiale devant l'un de ses plus grands défis et appelle à une mobilisation générale. Il a, à cette occasion, proposé la création d'un "Fonds Mondial de Solidarité et de Lutte contre la Pauvreté" en tant qu'instrument appelé à consolider les mécanismes d'intervention existant pour la lutte contre la pauvreté dans les régions les plus démunies du globe.
Le Président Ben Ali a réitéré cet appel du haut de la tribune de l'Assemblée Générale à l'occasion du Sommet du Millénaire en septembre 2000 en affirmant que "cette proposition procède, non seulement, de notre foi profonde en la solidarité entre les Etats et les peuples en tant que devoir humain et en tant qu'engagement moral, mais aussi de notre conviction que les droits de l'Homme sont un tout indivisible et ne se parachèvent que par la sauvegarde de la dignité de l'être humain et la garantie de son droit à une vie digne partout où il se trouve". (...)
Ainsi, trois ans seulement après son lancement, l'expérience innovatrice de la Tunisie en matière de lutte contre la pauvreté est sortie du cadre national à un cadre global. (...)
En effet, le FMS:
1. Sera un fonds d'affectation spéciale placé sous l'autorité du PNUD ce qui lui évitera les contraintes liées à l'établissement
d'une nouvelle administration.
2. Opérera selon les règles de gestion du PNUD et travaillera donc dans la transparence et la rigueur absolues.
3. Sera destiné à financer des projets de dimension modeste touchant les populations les plus démunies dans les pays en développement en particulier ceux les plus pauvres. Les projets auront pour but de réaliser les Objectifs de Développement du Millénaire notamment dans le domaine de l'accès à l'eau salubre, de la réduction de la mortalité infantile et maternelle, de l'amélioration de l'accès à l'éducation de base,
ainsi que l'amélioration de la vie des habitants des taudis, etc...
4. Les requêtes proviendront des gouvernements des pays en développement pour financer des projets en vue d'atténuer la pauvreté y compris ceux exécutés par les Collectivités locales.
5. Le Fonds comme indiqué précédemment fera appel à des contributions volontaires des individus, du secteur privé, des fondations ainsi que des Gouvernements intéressés.
6. Il sera supervisé par un "Comité des Sages" composé de personnalités mondialement connues et qui aura pour tâche d'établir la stratégie du Fonds et d'aider à la mobilisation de
ses ressources. La résolution de l'Assemblée Générale 57/265 a,
par ailleurs, demandé au Secrétaire Général des Nations Unies de charger l'Administrateur du PNUD de prendre les dispositions
nécessaires pour le fonctionnement immédiat du FMS et de présenter à ce sujet un rapport au Conseil Economique et Social
à sa prochaine Session de fond qui se tiendra en juillet 2003, à Genève.
Pour tout complément d'information: www.solidarity-fund.org Le texte complet de l'intervention de M. Ali Hachani à Genève, le 30 janvier 2002, y est disponible en français, allemand et anglais.
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