TA_SWISS: Politique des transports : La télématique pour des Pâques sans bouchons?
Berne (ots)
Le trafic devient lui aussi un lieu de plus en plus propice à la fusion des télécommunications et de linformatique. La télématique des transports peut, en effet, aider à mieux maîtriser les problèmes engendrés par les goulets détranglement routiers et ferroviaires et à réduire le nombre des victimes de la circulation. Sa mise en uvre ne saurait toutefois se passer dun large soutien populaire et de la création préalable de conditions-cadres adéquates par le biais de la politique des transports. Le 15 avril, TA-SWISS en collaboration avec dautres organismes tiendra une conférence publique à Berne pour présenter les résultats du rapport «Le véhicule en réseau Télématique des transports par route et par rail».
Les innovations attendues en télématique devraient rendre dici quelques années les véhicules plus sûrs, les voyages plus confortables et les transports plus efficaces. Cela implique que les véhicules deviennent à proprement parler les nuds dun réseau dinformation. En outre, les progrès ne concerneront pas que le trafic motorisé individuel. Les entreprises de transports et les exploitants de réseau en bénéficieront aussi bien que les usagers. Le rapport «Le véhicule en réseau Télématique des transports par route et par rail», mené conjointement par le centre dévaluation des choix technologiques TA-SWISS et lOffice fédéral des routes (OFROU), analyse les avantages et les inconvénients de diverses applications de cette technologie.
Lavenir de la télématique des transports est en marche
Certaines des possibilités de la télématique des transports sont déjà utilisées en Suisse et largement acceptées. Tel est notamment le cas de la signalisation à lentrée des villes du nombre de places libres dans les parkings. Il en va de même des gestionnaires de flotte, qui aident à réduire le nombre des courses à vide tant sur la route que sur le rail. Sans oublier les systèmes de navigation, qui ne devraient plus tarder à faire partie de léquipement standard de toutes les voitures de tourisme. En revanche, dautres applications de la télématique des transports sont chez nous encore sujettes à polémique. Parmi elles, les titres de transport électroniques qui bien que la technique soit au point sont diversement appréciés pour des raisons relevant avant tout de la protection des données. Le recours à la télématique dans le prélévement de redevances dutilisation (road pricing) et dans la sécurité du trafic est également très contesté. Cela apparaît aussi bien dans lactuel rapport de TA-SWISS que dans le concept de télématique routière du Département fédéral de lenvironnement, des transports, de lénergie et de la communication (DETEC).
Même les redevances dutilisation nécessitent une infrastructure télématique
Chez nous également, la télématique des transports a fait son entrée en grand avec lintroduction réussie de la redevance sur le trafic des poids lourds liée aux prestations (RPLP) et le «compte-gouttes» installé au tunnel du Gothard. A létranger, les redevances dutilisation prennent dautres formes et font de plus en plus dadeptes en visant à réduire les embouteilla-ges. Ainsi Londres a, dans le but dalléger notablement le trafic, introduit il y a quelques semai-nes à peine, un péage urbain pour toutes les voitures de tourisme circulant au centre ville du-rant les heures ouvrables. Rien non plus nempêche, techniquement, dorienter la circulation en fonction des flux. Il reste en Suisse à mener le débat public pour savoir dans quelle mesure la télématique des transports est acceptable en société et politiquement applicable.
Faut-il assurer la sécurité du trafic par une «mise sous tutelle» technique?
La télématique des transports peut aussi servir à accroître la sécurité du trafic par des aides à la conduite. Les limitations de vitesse qui, aujourdhui encore, sont indiquées sur le bord des chaussées pourraient très bientôt céder la place à des dispositifs embarqués signalant sous forme optique et acoustique aux conducteurs quils roulent trop vite et quelle est la limite impo-sée à lendroit où ils se trouvent. Des solutions plus radicales prévoient même déquiper les vé-hicules dun limitateur de vitesse. Dautres capteurs pourraient aussi, par exemple, accroître la sécurité du trafic en mesurant la teneur en alcool de lhaleine des conducteurs ou en surveillant leurs yeux pour évaluer leur degré de fatigue. Les systèmes influant sur la marche des véhicu-les et limitant le pouvoir des conducteurs den disposer sont toutefois controversés. Les applica-tions de surveillance des transports de produits dangereux et, le cas échéant, de signalisation des infractions des chauffeurs à une centrale remportent, en revanche, davantage de suffrages. Sur le rail, la télématique de sécurité est déjà très développée. Aussi les progrès attendus se si-tuent-ils plutôt au niveau de la précision des mesures de vitesse et de positionnement en vue dun assouplissement de la distance réglementaire entre les convois et, par suite, dune amélio-ration du trafic ferroviaire.
La télématique des transports est-elle efficace ou ses effets sont- ils surestimés?
Les possibilités quoffre la télématique des transports ne sont de loin pas épuisées, surtout en ce qui concerne le trafic individuel. Il y a toutefois un prix à payer. Les usagers doivent planifier leurs déplacements, les conducteurs sont menacés de mise sous tutelle et les profils de mobili-té saisis par ordinateur soulèvent des questions de protection des données. En contrepartie, la télématique est susceptible daméliorer le système de transport, de réduire le nombre des acci-dents et de concrétiser lidée dun trafic public répondant aux besoins individuels. Il sagit dès lors, et cest là le problème fondamental, de savoir si nous sommes disposés à faire passer nos intérêts personnels après ceux de la communauté. Interpellés par les progrès foudroyants de la technique et la controverse suscitée par certains de ses développements, les décideurs politi-ques et les planificateurs de transport se doivent de recourir à des méthodes permettant à la population de participer au débat sur lavenir de sa mobilité. La conférence publique «Nulle fin aux bouchons de Pâques? Possibilités et limites de la télématique des transports» qui se tiendra au Musée de la communication de Berne le 15 avril prochain (voir encadré) sinscrit dans cette perspective.
Publications de TA-SWISS à ce sujet : TA-DT 33/2003 «Das vernetzte Fahrzeug. Verkehrstelematik für Strasse und Schiene», Bern. Autoren: Franz Mühletha-ler, ASIT AG Bern, Michal Arend, Econcept AG Zürich, Kay Axhausen IVT ETH Zürich, Sabine Martens und Marcus Steierwald TA-Akademie Stuttgart. download: http://www.ta-swiss.ch/www- remain/reports_archive/publications/2003/Verkehrstelematik.pdf
TA 45A/2003 «Sur le chemin dune mobilité intelligente» Résumé en français du rapport TA-SWISS «Le véhicule en ré-seau Télématique des transports par route et par rail». download http://www.ta-swiss.ch/www- remain/reports_archive/publications/2003/KF_Verkehrstelematik_f
15 avril 2003 Orientation des médias de 14 à 15 heures lors de la conférence publique «Nulle fin aux bouchons de Pâques? Possibilités et limites de la télématique des transports». Musée de la communication, Helvetiastrasse 16, Berne. Programme et inscription: TA-SWISS, tél. 031 322 99 63, ta@swtr.admin.ch
Pour toute information complémentaire :
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Erwin Gautschi OFROU Office fédéral des routes Responsable pour télématique des transports 3003 Berne Tél. 031 323 50 04 erwin.gautschi@astra.admin.ch