Des crevettes à bas prix grâce au travail des enfants, non merci!
(Journée mondiale contre le travail des enfants)
Lausanne (ots)
- Des milliers d'enfants travaillent à la sueur de leur front pour fournir les étals européens de crevettes à bas prix - Terre des hommes appelle l'Union européenne et la Suisse à faire pression sur le gouvernement thaïlandais pour qu'il instaure des mesures de protection des enfants
L'industrie thaïlandaise des crevettes fait massivement appel aux enfants. Dix heures par jour, six jours par semaine, des petites mains décortiquent des crevettes qui atterrissent dans les assiettes des consommateurs européens. La majorité des enfants viennent de Birmanie, voisin pauvre qu'ils quittent pour se rendre en Thaïlande avec l'aide de passeurs. Migrants sans papiers, ils voient leurs droits bafoués. Ils sont exposés à l'arbitraire de leurs employeurs sans pouvoir se défendre lorsque leurs salaires sont réduits ou que l'augmentation du nombre de commandes les oblige à effectuer des heures supplémentaires ou à travailler de nuit.
« Nous ne devrions plus entendre de témoignages d'enfants comme celui de ce garçon de 11 ans dans l'industrie des crevettes qui m'a dit: 'Je veux devenir médecin, mais ce ne sera pas possible parce que je dois bientôt commencer à travailler'. Donnons à ces enfants l'opportunité de changer de vie », déclare Ignacio Packer, secrétaire général de Terre des Hommes - Fédération internationale.
A l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, le 12 juin, Terre des Hommes - Fédération Internationale appelle les gouvernements européens et suisse à user de leur influence vis-à-vis des autorités thaïlandaises pour que celles-ci instaurent des mesures de protection des enfants migrants vérifiables. Parallèlement, les marchands de crevettes internationaux doivent veiller au respect de standards sociaux minimaux dans leur industrie.
Le commerce des crevettes illustre parfaitement la course effrénée de l'économie globalisée qui recherche à tout prix une production bon marché là où le coût de la main-d'oeuvre est moindre, sans tenir compte des conséquences sociales et écologiques engendrées. L'application des Principes directeurs de l'ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme est actuellement débattue au sein des Etats membres de l'Union européenne. Terre des Hommes - Fédération internationale attend de l'UE ainsi que de la Suisse qu'elles adoptent et mettent en oeuvre des lois exigeant des entreprises le respect des droits humains.
« Il est primordial d'obtenir le soutien des gouvernements nationaux dans la lutte contre le travail des enfants. La protection sociale doit être reconnue comme un droit. Ce droit est essentiel à l'éradication du travail des enfants », relève Ignacio Packer. « Les enfants du monde entier, comme ceux de l'industrie des crevettes, ne devraient pas être forcés à renoncer à leur enfance pour travailler. »
Contact:
Eylah Kadjar-Hamouda: cheffe du secrétariat de Terre des Hommes -
Fédération internationale, kadjare@terredeshommes.org, +41 79 282 84
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Iris Stolz, spécialiste des droits de l'enfant, Terre des hommes
Allemagne, i.stolz@tdh.de, +49 5 41 / 71 01-132